Résistance aux antimicrobiens : nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire

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Le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui. D. R.

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, a indiqué, lundi à Alger, que la résistance aux antimicrobiens est un «problème majeur» de santé publique qui nécessite «un ensemble d’interventions et des équipes pluridisciplinaires».

Dans une allocution prononcée à l’Institut national de santé publique (INSP), à l’occasion de la journée nationale de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, M. Hasbellaoui a estimé que ce problème a représenté ces dernières décennies «une menace croissante entravant l’efficacité du traitement d’un ensemble d’infections émergentes et réémergentes et constitue, de ce fait, une menace sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement».

Le ministre de la Santé a observé que l’impact de la résistance aux antimicrobiens nécessite «le recours à des médicaments plus coûteux, engendre la prolongation de la maladie, de son traitement et de son hospitalisation, accroît les dépenses de santé et la charge financière pesant sur les familles et la société». Il a rappelé que, dans le cadre de la riposte à ce grave problème de santé publique, un projet de plan d’action mondial a été élaboré et que la 68ème assemblée mondiale de la santé, en mai 2015, a adopté une résolution invitant les Etats membres à mettre en œuvre ce plan. «Les Etats membres ont pris conscience, en particulier, de l’importance de mettre au point des plans d’action nationaux en ligne avec le plan mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens», a-t-il relevé.

Ce plan s’articule autour de cinq objectifs stratégiques, à savoir mieux faire connaître et comprendre le problème de la résistance aux antimicrobiens ; renforcer les connaissances et les bases factuelles par la surveillance et la recherche ; réduire l’incidence des infections, optimiser l’usage des agents antimicrobiens et garantir des investissements durables pour combattre la résistance aux antimicrobiens.

M. Hasbellaoui a indiqué que l’assemblée mondiale des délégués à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont adopté des résolutions dans le même sens, en relation, respectivement, avec l’utilisation des agents antimicrobiens chez les animaux et la surveillance et le suivi de la résistance aux antimicrobiens dans les secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et de l’environnement, dans l’objectif de l’endiguer. Dans ce cadre, tous les Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé, dont l’Algérie, ont réaffirmé leur «engagement à élaborer et mettre en œuvre leurs plans d’action nationaux sur la résistance aux antimicrobiens, sur la base du plan d’action mondial».

Le ministre de la Santé a expliqué que le plan national d’action va renforcer le dispositif, déjà mis en place par le ministère de tutelle, à travers le réseau algérien de surveillance de la résistance aux antibiotiques avec comme laboratoire de référence le laboratoire de l’IPA et celui mis en place par le ministère de l’Agriculture, à savoir le Réseau vétérinaire de surveillance de la résistance aux antibiotiques. Il a noté que l’Algérie «dispose maintenant d’un encrage juridique à travers la promulgation récente du décret exécutif 17-310 du 24 octobre 2017 portant création, missions, organisation et fonctionnement du comité national multisectoriel de lutte contre la résistance aux antimicrobiens pour l’élaboration et la mise en œuvre du plan d’action national».

M. Hasbellaoui a annoncé que la célébration de cette journée nationale de lutte contre la résistance aux antimicrobiens sera institutionnalisée par arrêté ministériel et célébrée chaque année le 13 novembre, durant la semaine mondiale sur la résistance aux antimicrobiens. «C’est une opportunité pour faire la point sur la résistance, sensibiliser sur le bon usage des antimicrobiens et consolider les acquis en matière de prévention et de surveillance», a-t-il fait valoir. Dans le but d’être au rendez-vous des engagements contractés, «il est essentiel de veiller à ce que les éléments clés du plan d’action de lutte contre la résistance aux antimicrobiens soient efficacement mis en œuvre et traduits en actions concrètes et mesurables», a-t-il préconisé.

R. N.

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