Le FLN fustige la charte public-privé : l’alliance présidentielle a-t-elle éclaté ?
Par Hani Abdi – De Souk Ahras, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, relance les hostilités avec son rival, Ahmed Ouyahia, en critiquant à nouveau la Charte pour le partenariat public-privé signée lors de la dernière tripartite entre le gouvernement, l’UGTA et le patronat.
Djamel Ould-Abbès insiste, lors de son intervention devant les cadres, les élus et les militants de la région est que «le secteur public est stratégique» et qu’«il s’agit d’une ligne rouge qu’il ne faudra pas franchir». Le patron du FLN ne se contente pas de commenter le fameux PPP. Il annonce qu’il a déjà prévu une rencontre tripartite avec le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, et le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), mardi prochain, sur cette charte, qui traite du partenariat entre les PME et PMI publiques et les entreprises privées pour booster la production nationale.
Djamel Ould-Abbès, qui met en doute les intentions du gouvernement d’Ahmed Ouyahia sur les visées réelles de cette charte, dit avoir discuté antérieurement avec le SG de l’UGTA et le patron du FLN en leur transmettant le point de vue et la position du FLN sur la question des privatisations des entreprises publiques. «J’ai discuté avec le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd sur le secteur public qui constitue une ligne rouge indiscutable», a-t-il précisé, assurant que «le FLN est contre la privatisation des entreprises publiques stratégiques». Il dit également avoir pris attache avec le patron du FCE, Ali Haddad, qu’il présente comme «un homme intelligent et patriotique qui a compris la position du FLN sur la question des privatisations».
Le secrétaire général du FLN avait déjà ouvert le feu sur le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en prévenant contre la privatisation des entreprises publiques dites stratégiques, à l’instar des groupes Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie, SNTF, ENTMV, AlgerieTelecom. Ses attaques contre le gouvernement n’ont aucune base logique, en ce sens que la charte qu’il dénonce ne comporte nullement des dispositions relatives à la privatisation des grandes entreprises. C’est une charte de partenariat entre petites et moyennes entreprises publiques et entreprises privées, pourquoi donc Ould-Abbès insiste-t-il sur le refus du FLN de la privatisation des entreprises stratégiques, alors que le gouvernement n’a jamais évoqué cette question ?
Le secrétaire général du FLN cherche-t-il ainsi à s’imposer sur la scène politique en donnant l’impression qu’il fait de l’opposition à un gouvernement majoritairement FLN mais dirigé par le patron du parti rival, à savoir le RND ?
H. A.
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