Le ministère de la Santé dément toute pénurie des traitements pour cancéreux

Une cellule de veille sera mise en place pour assurer le suivi de la disponibilité des médicaments
Les ruptures pour les soins fabriqués à l'étranger sont liées à des tensions à l’international. New Press

S’exprimant dimanche lors de l’émission «L’invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio algérienne, le directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé, Hamou Hafed, se plaît à rappeler que le ministère de la Santé avait déjà, dans un récent communiqué, rassuré que la question liée aux médicaments de traitement du cancer était prise en charge «très sérieusement et de manière régulière».

De l’opportunité de ce communiqué, il explique qu’il était destiné «à rassurer» les malades, notant, paradoxalement, que si pour ce qui concerne les médicaments fabriqués localement, il n’existe pas de problème, pour ceux importés, «cela nous expose à des tensions d’origine internationale».

Faisant mention des sept traitements ayant fait l’objet du communiqué, il signale que «deux sont disponibles» et que «le reste est également disponible», observant après coup que ce sont les «signalements» à l’international «qui montrent des tensions et procèdent à des rationnements».

Poussé à clarifier davantage ses propos et à dire si oui ou non il y a «pénurie», donc absence de médicaments ou bien «tension» sur ces derniers, M. Hafed se contente de revenir sur les causes «exogènes» des ruptures de soins fabriqués par des laboratoires étrangers.

Le ministère, tente-t-il de rassurer, est en lien avec ces derniers pour faire en sorte «que le marché soit rétabli au plus tôt» et c’est, ajoute-t-il, ce qui est en train d’être fait.

Plus loin, l’invité rejette toute idée de dysfonctionnements relevés dans la filière des médicaments sensibles qui résulterait de retards de lancement des commandes.

Concernant cette pénurie de médicaments, des suites de laquelle l’association Amal d’aide aux malades cancéreux avait lancé un «cri d’alarme», M. Hafed n’en démord pas. Il réaffirme que ces derniers existent bel et bien au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et que s’il y a des tensions, c’est en raison de «problèmes de gestion» au niveau de cet organisme.

Installation mercredi d’une cellule de veille chargée du suivi de la disponibilité des médicaments

Une cellule de veille sera mise en place mercredi prochain au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour assurer le suivi de la disponibilité des médicaments, a annoncé dimanche à Alger le directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé, Hamou Hafed.

«Pour l’année 2018, le ministère de la Santé prévoit dans le cadre du comité de concertation de se réunir mercredi prochain afin de créer une cellule de veille avec l’objectif de rendre disponible le médicament et de débattre de façon régulière des obstacles qui empêchent cette disponibilité», a déclaré le docteur Hafed sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Le comité de concertation, a-t-il précisé, regroupe l’ensemble des opérateurs de la filière pharmaceutique, à savoir le Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (Snapo), l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), le Syndicat algérien de l’industrie pharmaceutique (SAIP), l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), les représentants des distributeurs ainsi que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH).

Il a ajouté qu’une première réunion a eu lieu en décembre dernier et a été consacrée à consolider l’aspect prévisionnel s’agissant des programmes d’importation des médicaments par les laboratoires pharmaceutiques. Ces derniers ont été conviés par la tutelle dès le 1er août 2017 à présenter leurs programmes respectifs d’importation, a fait savoir l’hôte de la radio, assurant que les premières réponses ne sont parvenues que le 6 octobre dernier.

«En dépit de ce retard, le ministère de la Santé a pris les mesures nécessaires afin de libérer les programmes d’importation en question», a-t-il poursuivi, soulignant que «la disponibilité des médicaments est prise en charge très sérieusement et de manière permanente par ce département». Tout en reconnaissant, toutefois, l’«existence de réclamations récurrentes» pour ces produits, le docteur Hafed a imputé les perturbations signalées par moments à des «tensions exogènes», s’agissant des médicaments importés, explicitant que la fluctuation des prix à l’international empêche les laboratoires d’établir des programmes prévisionnels d’importation à plus long terme.

Pour les produits fabriqués localement, a-t-il rassuré, la tutelle alerte immédiatement les producteurs lorsqu’un problème est signalé pour faire en sorte que le marché soit alimenté, se «félicitant» que la production locale réponde à près de 50% des besoins en la matière. «Ceci, a-t-il détaillé, grâce aux 84 unités de fabrication existantes à l’échelle nationale et à une progression de plus de 15% enregistrée durant les trois dernières années par l’industrie pharmaceutique nationale.»

PCH : une prévision de 94 milliards DA pour 2018

Soutenant que la disponibilité du médicament en termes de volume ne se pose pas, le docteur Hafed a annoncé une prévision de dépenses par la PCH de l’ordre de 94 milliards DA pour l’année en cours, rappelant l’évolution de cette dépense qui est passée de 75 milliards DA en 2015 à 88 milliards DA en 2017. Tout en faisant, par ailleurs, savoir que la facture d’importation du médicament est maîtrisée autour de 1,7 à 1,8 milliard de dollars, l’intervenant a affirmé que «la PCH fait très bien son travail», en tenant compte des besoins des hôpitaux en médicaments.

Il a assuré que cette dernière se réorganise de façon régulière, faisant état d’un projet avec le ministère de la Poste, des Télécommunications, des Technologies, et du Numérique pour la mise en place d’un logiciel liant les hôpitaux à leur direction, aux directeurs de la santé publique ainsi qu’à la tutelle afin de prendre les décisions en temps opportun par rapport à la disponibilité des médicaments.

R. N.

Commentaires

    EL FELLAG
    7 janvier 2018 - 17 h 19 min

    Qui croire le malade ou le virus;une contamination de la maladie de mensonges et du trahison; ainsi de la corruption;et pour soigner tout nos dirigeants ça serait de l’impossible (le mal est fait)

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