Une commission technique pour la restitution des crânes des résistants algériens à pied d’œuvre

Une demande a été adressée au ministre de l'Europe et des Affaires étrangères français pour la récupération des archives de 1830 à 1962
Les crânes des résistants algériens sont conservés depuis près de 2 siècles au Musée de l'Homme de Paris. D. R.

Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a annoncé mardi à Alger qu’une commission technique chargée de la procédure de restitution des crânes des résistants algériens, conservés depuis près de 2 siècles au Musée de l’Homme de Paris, et de leur inhumation en Algérie, était à pied d’œuvre, ajoutant qu’elle a entamé son travail après la présentation par l’Algérie d’une demande officielle à la France concernant ce dossier.

Lors de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours 1er Novembre 1954 (édition 2017), organisée sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et en présence du ministre de la Communication, Djamel Kaouane, et du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, M. Zitouni a déclaré à la presse que «concernant le dossier de restitution des crânes des résistants algériens, il s’agit maintenant d’aspects purement techniques après la demande officielle que nous avons soumis à la France». Il a ajouté qu’«une commission technique chargée de cette procédure est à pied d’œuvre».

M. Zitouni a rappelé que deux demandes avaient été adressées, mercredi dernier, au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, l’une portant sur la restitution des crânes et signée par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, et l’autre concernant la récupération des archives de 1830 à 1962 signée par M. Messahel.

S’agissant du nombre global des crânes, M. Zitouni a précisé qu’«il existe, mais il est en cours de vérification par un groupe de spécialistes algériens en collaboration avec la partie française».

Le ministre a salué, par ailleurs, dans une allocution à cette occasion, «la décision historique du président de la République» instituant le 12 janvier journée chômée et payée, estimant que cette décision vient consacrer les principes et aspirations du peuple algérien au raffermissement de l’unité et de la cohésion à travers la sauvegarde de notre patrimoine culturel et historique pour poursuivre le processus de développement dans le cadre de notre noble civilisation avec toutes ses composantes et qui fait la fierté de tout Algérien et toute Algérienne».

Le ministre a appelé tout un chacun à «contribuer efficacement et durablement» à la préservation de notre histoire, qui reste, a-t-il dit, «une source où s’abreuvent les Algériens pour consolider leur unité et leur amour de la patrie».

Rappelant les mesures et mécanismes mis en place par le ministère des Moudjahidine pour assurer tous les moyens matériels et humains aux historiens, M. Zitouni a appelé les enseignants et chercheurs à renforcer la recherche historique et à engager un travail «organisé et minutieux».

Le ministre a rappelé à ce propos que le président de la République avait donné des instructions en faveur de l’encouragement et du soutien de la recherche et de l’innovation scientifique sur notre histoire et notre civilisation.

La participation au prix 1er Novembre 1954, institué par le décret présidentiel du 9 juillet 1999, témoigne de l’ingéniosité des Algériens et Algériennes et souligne la «grandeur» du peuple algérien et les valeurs de son histoire, a ajouté M. Zitouni, relevant que la 22e édition de ce prix, supervisée par le Centre national d’études et de recherche sur le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954 (CNERMN54), a connu la participation de 136 œuvres dans les catégories conte, roman, poésie et théâtre, en sus de travaux de recherches historiques et un film documentaire.

Le président du jury, Lamine Bechichi, a mis en avant la nécessité «d’accorder davantage d’importance à l’histoire nationale», d’autant, a-t-il dit, que les générations d’aujourd’hui disposent de tous les moyens.

A noter que le jury du prix a émis des «réserves» sur les œuvres concourant dans cette édition dans les catégories conte et roman, a indiqué le directeur du centre, Djamel Eddine Mayadi, soulignant que l’enveloppe financière allouée au prix a été fixée à 1 million DA.

R. N.

Comment (3)

    Anonyme
    10 janvier 2018 - 7 h 48 min

    Mais où est donc l’intérêt pour la France de garder les crânes de Martyrs Algérien conservé au Musée de l’homme à Paris depuis deux siècles ??? …C’est une vrais stupidité !!! .Une pièce Archéologique tel qu’une Momie, une défense de Mammouth ..je comprends mais un crâne humain contemporain n’a aucun sens si ce n’est le restituer à sa famille pour faire le deuil et l’enterrer dignement . .

      bougie
      10 janvier 2018 - 11 h 35 min

      Un crâne de près de deux siècles ne peut être considéré comme contemporain ! De plus « restitué  » à la famille ,quelle famille ,on ne connait pas l’identité exacte des crânes ,il n’y avait pas d’état-civil à l’époque ,il faut retrouver les descendants si il y en a ,qui va se charger de cela ,puis les inhumer ,il y en à pour un moment .Alors l’état doit s’en charger .

    Anonyme utile
    10 janvier 2018 - 4 h 48 min

    C’est un bon début, mais un immense travail de mémoire doit être fait en France et en Algérie.
    Au sujet de la copie des archives Algériennes, que la France s’est engagée à restituer à l’Algérie et pour éviter que ces archives ne soient pas minées, comme l’ndépendance de notre pays, qui a été minée par le plus grand criminel du siècle : De Gaulle et ses services secrets nazifiés de l’époque. C’est le propre fils de De Gaulle qui l’a dit publiquement, pour soulager sa conscience. Il a même publié un livre. Il a également révélé publiquement, que De Gaulle avait laissé infiltrés en Algérie, dans le secret total, 140 000 harkis, pour miner l’avenir de l’Algérie.

    Ce qui explique le bloccage de l’économie des grands projets innovants, des génies et des capitaines d’industrie Algériens performants en Algérie, depuis l’indépendance, à ce jour.

    Ce qui explique la médiocrité actuelle, alors que notre peuple AMAZIGH est l’un des peuples les plus intelligents du monde. Alors que l’Algérie devrait être un pays émergent exactement comme le Brésil, depuis deux décennies déjà.

    Il suffit de voir ce que font nos génies Algériens dans les économies, la recherche et l’innovation dans les pays les plus développés du monde, pour se rendre à l’évidence. Ce sont les faits.

    Il est vital, que des historiens et experts Algériens intègres, comme Monsieur Belkadi, notamment, soient désignés, lorsque la copie des archives commencera, pour éviter que nos archives soient minées, par les gardiens du temple de la haine de l’Algérie, en France et dieu seul sait qu’ils sont nombreux, comme le prouve la réalité et leurs complots contre l’Algérie depuis l’indépendance, à ce jour.

    Les experts et les historiens Algériens intégres doivent être présents, lorsque la copie des archives commencera. C’est un préalable incontournable et vital, pour pouvoir envisager de tourner la page sans la déchirer, entre l’Algérie et la France et pour que nos historiens puissent écrire la véritable histoire de notre pays avec ses côtés sombres et ses côtés éclairés.

    Un pays sans sa véritable histoire n’a pas d’avenir.

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