Moines de Tibhirine : pourquoi Baudouin cherche-t-il à innocenter le GIA ?
Par Karim B. – Les experts français qui ont analysé les crânes des moines de Tibhirine assassinés en 1996 rendront leurs conclusions avant la fin du mois en cours, croit savoir 20 Minutes. Dans un article très orienté et ostensiblement partisan de la thèse du «qui tue qui», ce média français affirme que les résultats des expertises pratiquées sur les crânes des moines trappistes «doivent être communiqués à la juge d’instruction Nathalie Poux d’ici au 31 janvier».
«On aurait dû les connaître fin décembre mais les quatre ou cinq experts qui travaillent sur le dossier ont demandé un ultime délai supplémentaire jusqu’au 31 janvier», a confié l’avocat Patrick Baudouin, un des principaux instigateurs des campagnes de désinformation contre l’armée algérienne.
Le média français écorche la justice algérienne qu’il accuse, sans le dire ouvertement, de vouloir flouer les autorités françaises. 20 Minutes rejoint ainsi la cohorte de manipulateurs qui s’accrochent encore à l’espoir, vain, de pouvoir faire croire à l’innocence du groupe terroriste sanguinaire qui est derrière le rapt puis le lâche assassinat des sept moines. Le média français, qui sert ainsi de porte-voix au binôme franco-belge Gèze-Baudouin, reprend à son compte l’allégation qui voudrait que les moines aient été «victimes d’une bavure de l’armée algérienne». Pour étayer cet argument, les inventeurs de ce scénario vont jusqu’à accuser les forces de l’ANP d’avoir décapité les moines après les avoir «abattus par erreur».
20 Minutes, à l’instar de tous les autres médias dominants français, rabâche les mêmes formules – «guerre civile» et «200 000 morts» – dont le dessein malsain a toujours visé à fragiliser l’armée algérienne et à parasiter ses actions réussies contre les groupes islamistes armés depuis l’éruption de la violence terroriste en Algérie au début des années 1990 jusqu’à ce jour.
Le média français n’hésite pas à exploiter la détresse des proches des sept moines trappistes dont le sort funeste – que leur ont réservé le chef terroriste Djamel Zitouni et ses hordes sauvages qu’il dirigeait avant d’être abattu par l’armée – a endeuillé les Algériens autant que les Français. Interviewée par 20 Minutes, la nièce d’un des moines exécutés par le GIA a exhorté les autorités algériennes à «communiquer rapidement les résultats de leurs analyses». «Il était prévu que chacune des parties conserve une partie des prélèvements, procède à leurs analyses et compare leurs résultats afin de conclure. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Alors, que les autorités algériennes parlent maintenant !» revendique la parente d’un des moines, qui souligne qu’elle n’a «aucun intérêt» à privilégier «une hypothèse plutôt qu’une autre».
Non satisfait de cette réponse mesurée et pleine de sagesse, 20 Minutes insiste pour pousser la nièce du moine à dénigrer la justice algérienne. A la question suggestive du journaliste : «Faites-vous toujours confiance à la justice algérienne ?» Françoise Boëgeat répond, sereine et sans tomber dans le piège, ni verser dans l’excès : «Nous ne sommes pas habités par un esprit de vengeance. Dans cette affaire, la justice doit avoir une fonction d’apaisement et de réparation morale.» Au lieu de cela, 20 Minutes a préféré faire dire à la nièce du moine mort en Algérie, qu’«il est difficile de faire confiance à la justice algérienne» dans un titre délibérément accusateur.
Une manipulation dont la persistance maladive nous pousse à nous poser cette question : pourquoi les partisans du «qui tue qui» insistent-ils, dix-huit ans après les faits, à innocenter le GIA ?
K. B.
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