Afghanistan : les Talibans provoquent un bain de sang à Kaboul

Attentat Kaboul
Des militaires sur le lieu de l'attentat. D. R.

L’explosion d’une ambulance piégée, samedi, dans le centre de Kaboul, revendiquée par les Talibans, a fait près de 100 morts et 158 blessés. «Le bilan s’établit désormais à 95 morts et 158 blessés», a déclaré à la presse le porte-parole du ministère de la Santé, Waheed Majroh, cinq heures après l’attaque, qui laisse la ville groggy. Peu auparavant, Baryalai Hilali, directeur de la communication du gouvernement, avait prévenu que le bilan des tués risquait de s’alourdir «car certains blessés ont été hospitalisés dans un état critique». Dans un communiqué, la Présidence afghane a dénoncé «un crime contre l’humanité». «C’est un massacre», a réagi sur Twitter Dejan Panic, le coordinateur de l’ONG italienne Emergency, accompagnant son message de photos sur lesquelles on peut voir les très nombreuses victimes allongées dans les couloirs, sous les préaux et sur les pelouses de l’établissement que gère cette ONG italienne.

Selon le ministère de l’Intérieur, «4 suspects ont été arrêtés dans l’enquête» sur cet attentat, le plus meurtrier depuis l’explosion d’un camion piégé dans la zone diplomatique le 31 mai (150 morts, 400 blessés). Débordés, les hôpitaux renvoient les patients d’un établissement à l’autre. Celui d’Emergency, qui a annoncé traiter 163 blessés – comptabilisés dans le bilan officiel – est contraint de les installer sur des matelas à même le sol.

L’attentat a été revendiqué par le porte-parole des Talibans, Zabihullah Mujahid, sur WhatsApp : «Un martyr a fait sauter sa voiture piégée près du ministère de l’Intérieur où se trouvaient d’importantes forces de police», a-t-il annoncé. «Le kamikaze a utilisé une ambulance pour passer les barrages», a expliqué Nasrat Rahimi, le porte-parole adjoint du ministère de l’Intérieur. Selon des témoignages, l’ambulance était garée sur le parking de l’hôpital Jamuriate ; elle a voulu franchir les barrages pour avancer vers le ministère de l’Intérieur, le Haut Conseil de la Paix, mais le kamikaze a été repéré par la police et s’est fait sauter avant d’atteindre ses cibles.

Les soupçons du gouvernement se portent sur le réseau terroriste Haqqani, proche des Talibans et installé à la frontière pakistanaise, a-t-il ajouté. L’explosion, de très forte intensité, a littéralement secoué la capitale afghane.

R. I.

 

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