Parité hommes-femmes : la cause revient au «conservatisme» de l’administration

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Sortie de promotion de femmes agents de police à l'école d'El-Hamiz. D. R.

La présidente de l’Association des femmes cadres algériennes, Aïcha Kouadri, estime qu’en Algérie «on est loin de la parité» hommes-femmes en ce qui concerne l’accès aux postes de responsabilité ; elle met en cause le conservatisme de l’administration, notant cependant constater une évolution «très positive» en ce sens, rapporte l’agence de presse officielle APS.

S’exprimant sur la Chaîne III de la Radio algérienne, Mme Kouadri rappelle qu’en 1999, les femmes occupaient seulement 5% des postes de responsabilité dans l’administration, notant que ce taux est passé, aujourd’hui, à 22%. Partant de ce constat, elle relève que l’on est encore loin de l’article de la Constitution consacrant l’égalité hommes-femmes dans les postes de responsabilité.

Mme Kouadri précise cependant que le problème relatif à cette parité n’est pas imputable à la seule volonté politique. Il se situe, dit-elle, dans le «conservatisme» de l’administration, un secteur dans lequel «il est très difficile de percer» lorsqu’on est une femme.

Si, au vu des chiffres, le personnel féminin est très visible dans le monde du travail, Mme Kouadri constate que la présence féminine est cependant «très faible» aux postes de responsabilité. A ce propos, elle juge utile de réunir des données pour avoir une meilleure connaissance de la question.

S’agissant de la présence des femmes dans les hautes fonctions de l’Etat, Mme Kouadri note que celles-ci sont nommées par décret présidentiel, à titre «discrétionnaire», ajoutant qu’il reste à cerner les obstacles et à étudier les moyens de remédier à cette situation. Selon elle, l’entrepreneuriat est potentiellement à même d’ouvrir des voies importantes au bénéfice des femmes, à la condition, estime-t-elle, qu’il y ait des «encouragements spécifiques» à ce niveau.

L’invitée de la Radio algérienne estime par ailleurs que quand  il y a concurrence entre femmes et hommes dans un domaine, «c’est toujours l’homme qui passe», notamment en raison des difficultés pour celles-ci de concilier vie professionnelle et vie familiale.

Pour ce qui est de la présence des femmes dans les postes supérieurs de responsabilité, Mme Kouadri souligne que «ce qui est choquant» c’est de constater que celles-ci ne sont présentes qu’à hauteur de 22% alors qu’elles représentent plus de 50% des cadres et cadres supérieurs.

R. N.

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