Groupe public des textiles : 90% du chiffre d’affaires réalisé avec la clientèle étatique

textiles et cuirs
Pour le traitement des cuirs, seuls les produits chimiques sont importés. D. R.

Le groupe public des textiles et cuirs Getex réalise la majorité de son chiffre d’affaires grâce aux commandes publiques alors qu’il est pratiquement absent du marché grand public, indique le PDG de ce groupe, Salah Malek, dans un entretien accordé à l’APS.

«Le gros de la clientèle se compose des institutions et des entreprises étatiques, tandis que les ventes vers le grand public ne représentent que 2 ou 3% du chiffre d’affaires global «, affirme le même responsable Issu de la transformation juridique de l’ex. SGP Industries manufacturières en 2015, ce groupe se compose de cinq filiales et d’une sous-filiale de distribution qui contrôlent 40 unités opérant dans trois branches industrielles: textiles de base, confection et habillement et cuirs et chaussures. Il s’agit des filiales Texalg pour la fabrication des tissus de base (11 unités), C&H Fashion qui fait tout type de confection (13 unités), Textile divers Algérie (TDA) spécialisée dans la couverture et des non tissés (6 unités), Algérienne du cuir et dérivés (Aced) fabriquant le cuir à partir de peaux bovines, ovines et caprines (6 unités), et Leather Industry confectionnant et transformant ce cuir en chaussures, accessoires ou vestes (4 unités).

«Nous fabriquons et commercialisons aux grandes institutions et entreprises publiques des uniformes, des combinaisons, des tenues de travail et d’autres produits. Nous ne devons pas perdre ce marché et pour cela, nous restons à l’écoute de ces clients», relève M. Malek. La clientèle institutionnelle se compose essentiellement des services de la justice, de la Protection civile, de la police et de la Direction générale des forêts, alors que du côté des entreprises publiques économiques, les commandes proviennent surtout de Sonatrach, d’Air Algérie et des sociétés relevant des filières de la cimenterie et de la mécanique.

Dans le cadre de son programme de développement, un crédit de 21 milliards de dinars a été obtenu par le groupe dont 19 milliards ont été consommés, alors que les deux milliards restants seront affectés au fur et à mesure des besoins exprimés.

Questionné sur les projets visant la clientèle grand public, M. Malek avance que l’objectif pour 2018 est de réaliser une croissance de 10% du chiffre d’affaires global sur ce segment à travers l’entreprise de distribution Jackets Club, qui compte 22 magasins, tandis qu’une vingtaine d’autres devront entrer en activité courant 2018, en misant sur la clientèle féminine et enfants. Pour ce faire, Getex envisage de recourir à des modélistes indépendants à travers des conventions, dans le but de concevoir pour le compte de ce groupe public des modèles de vêtements répondant aux goûts de la clientèle, et ce, outre les modélistes que Getex compte parmi ses propres effectifs.

Quant à la situation financière du groupe, M. Malek fait savoir qu’une grande partie des unités de production du groupe dégage un résultat positif ou proche de l’équilibre, le reste affiche une croissance d’une année à l’autre, alors que l’objectif pour l’exercice 2018 est l’atteinte de l’équilibre.

Encourager la culture locale du coton et la production de la fibre synthétique

L’activité de fabrication du textile de base représente plus de 50% des investissements productifs de Getex,  «ce qui a pour effet un retour sur investissement plus long». A ce propos, M. Malek explique que la matière première pour l’industrie textile est importée, essentiellement la fibre coton, et ce, contrairement au cuir pour le traitement duquel ne sont importés que certains produits chimiques de traitement.

Dans ce sens, le groupe souhaite que le ministère de l’Agriculture encourage l’investissement dans la culture du coton en Algérie, ainsi que pour le ministère de l’Energie pour la production locale de la fibre synthétique obtenue à partir des hydrocarbures.  «Si nous arrivons à intégrer tout ce qui est en amont, nous n’importerons que les produits chimiques de traitement dont le montant ne représente pas grand-chose. Actuellement, la fabrication du tissu dépend des importations des matières premières à hauteur de 60%», fait savoir M. Malek.

R. N.

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