Révision de la politique des subventions : le ministre des Finances contredit Ouyahia

Abderrahmane Raouia
Abderrahmane Raouia, l'actuel ministre des Finances. D. R.

Par R. Mahmoudi – Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, est revenu ce week-end sur le projet de révision de la politique de subvention, en remettant sur le tapis toutes les interrogations soulevées par sa première déclaration, le 20 février dernier, et vite recadrée par le Premier ministre. Rayoua avait, depuis Dubaï, déclaré que l’Etat avait l’intention de mettre fin aux subventions sur l’essence en 2019 et sur d’autres marchandises en 2020, avec la création d’un système de soutien aux personnes à faible revenu.

Répondant à une question lors d’une plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, Raouya expose fondamentalement la même théorie mais reformulée autrement, et en y allant plus subtilement. Il a assuré que «le gouvernement ne décidera d’aucune mesure à ce sujet sans avoir fixé les procédures et les étapes de mise en œuvre», tout en affirmant que «l’opération n’est pas chose aisée car il s’agit d’établir un équilibre entre les différents scénarios qui doivent tenir compte de toutes les données».

Le ministre a expliqué que ce dossier était toujours en cours d’examen au niveau du ministère, soulignant «l’importance d’ouvrir un dialogue national à ce sujet pour expliquer la démarche aux citoyens», sans préciser toutefois de quelle démarche il s’agit, ni qui aurait la charge de mener ce dialogue.

En tout cas, les propos du ministre des Finances laissent entendre que les assurances du Premier ministre n’étaient pas suffisantes. Encore plus ambigu, Raouya soutient que la révision de la politique de subvention «prendra le temps qu’il faudra, en travaillant progressivement pour aboutir à des solutions efficaces à même de préserver et de consolider les acquis sociaux et permettant de cibler les véritables nécessiteux».

En voulant clarifier le débat, le ministre des Finances n’aura fait qu’y ajouter encore plus de confusion : «Afin d’éviter une mauvaise compréhension de la démarche entreprise par le gouvernement dans la réforme de la politique de subvention, il y a lieu de rappeler que l’opération a pour objectif de mettre fin aux inégalités sociales, tout en assurant la pérennité de la trésorerie de l’Etat durant la période de stagnation économique.»

R. M.

Comment (5)

    Anonyme
    3 mars 2018 - 21 h 05 min

    Le ministre des Finances : «Afin d’éviter une mauvaise compréhension de la démarche entreprise par le gouvernement dans la réforme de la politique de subvention, il y a lieu de rappeler que l’opération a pour objectif de mettre fin aux inégalités sociales.»
    Malheureusement tous les Algériens constatent que le fossé entre les riches rentiers du système et les nouveaux déclassés par ce même système ne cesse de se creuser.
    L’état, sans se ruiner et sans que personne ne crie au scandale, peut subventionner :
    1- à chaque Algérien (pauvre ou riche) tous les ingrédients (huile, farine, semoule, viande, sucre, café, …) entrant dans la confection des repas quotidiens standards.
    2- à chaque Algérien (pauvre ou riche) son quota standard d’énergie en gaz et électricité.
    3- à chaque automobiliste pour une seule voiture ce qu’il lui faut comme carburant pour aller à son travail (sur une distance de 10 km max par exemple) et en revenir
    4- etc..
    La règle étant que toute subvention cesserait à partir de chaque dépassement du quota. Les grincheux vont se moquer et dire  » Ouais mais comment appliquer tout ça ? Avec des bons ? ». Non pas avec des bons ! En supprimant toutes les subventions, et en injectant dans les salaires, pensions, allocations ou aides le montant des quotas subventionnés.
    Il n’est plus acceptable aujourd’hui subventionne 1 litre d’essence par jour pour son unique voiture à un fonctionnaire et en même temps subventionner 10000 à 100000 litres d’essence par jour à un homme d’affaires qui possède des centaines d’engins et de véhicules. Comme il n’est pas normal de subventionner des centaines de litres de lait et d’huile par jour à un industriel de la crème ou de pâtisserie et en même temps subventionner 1 misérable litre de lait et quelques gouttes d’huile à un pauvre quidam. Cela vaut aussi pour l’électricité, le gaz, l’eau, etc..
    Les subventions ne devraient jamais être la cause principale de l’enrichissement individuel. Elles ne devraient être qu’un appoint nécessaire au maintien à un niveau de vie décent pour le citoyen.

    Raselkhit
    3 mars 2018 - 11 h 42 min

    Tous ces cafouillages ne font qu’obscurcir les futures élections de 2019 De toute évidence Ouyahya prends des précautions pour préparer sa candidature tout en ménageant le maximum de caste qui pourraient éventuellement s’opposer à cette candidature

    Argentroi
    3 mars 2018 - 9 h 23 min

    Drôle de pays quand des milliers d’algériens sont prêts à battre le pavé en soutien à un milliardaire mais presque aucune réaction quand des provocateurs abordent le sujet des subventions en ces temps de vaches maigres. Le peuple est vraiment orphelin !

      Anonyme
      3 mars 2018 - 15 h 33 min

      vous avez raison , le peuple est prés pour soutenir la candidature de mr Rebrab ! ils ont trop diabolise Rebrab , la vérité a fini par éclater dans toute sa transparence ! c est eux les corrompus et les voleurs ! quant aux subventions des produits sensibles le pouvoir fait de petits pas et sonde la rue , un pas en avant deux pas en arrière ;car le pouvoir joue avec le feu qui risque d embraser l Algérie !

    PREDATOT
    3 mars 2018 - 8 h 50 min

    On va retrouver l’indigénat youpi
    et on ira faire la manche auprès de ceux qui ont pillé et ruiné le pays

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