L’envoi de 100 imams algériens en France fait réagir les haineux
De Paris, Mrizek Sahraoui – Cela devient presque une habitude, voire une obsession, chez certains hommes et femmes politiques français. En effet, dès qu’un événement, aussi banal soit-il, touche ou est en lien avec l’Algérie, leur réaction est quasi-instantanée, non pas pour construire un débat serein, mais juste pour dénigrer, s’indigner quelle que soit la question.
Le dernier sujet en date, qui a fait se mouvoir les habitués des fanfaronnades médiatiques sans intérêts, est en relation avec la concrétisation des termes de l’accord du 15 mars dernier, conclu entre le ministre de l’Intérieur français, Gérard Collomb, et le ministre algérien des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, qui prévoit l’envoi en France de 100 imams officier à l’occasion du mois de ramadan 2018. L’annonce de l’arrivée – et l’accueil à la Grande mosquée de Paris – des imams sur le sol français a provoqué une vague d’indignation au sein de certaines personnalités en perte de vitesse et surtout de visibilité dans le paysage politique.
Pour avoir lamentablement raté le virage imposé par la nouvelle donne de l’élection présidentielle de 2017 et être restés en rade, certains hommes et femmes politiques tentent vaille que vaille d’exister, même au prix de polémiques stériles sur des sujets trop sérieux pour être traités avec légèreté.
«On nous casse les oreilles avec l’islam de France et on fait venir des imams d’Algérie !», s’est ainsi indignée l’ancienne secrétaire d’Etat à la Jeunesse et à la Vie associative sous Nicolas Sarkozy, Jeannette Bougrab, dans Le Figaro, le 28 mars, qui poursuit par le biais d’un tweet : «Ce n’est pas un canular ! Mais 100 imams algériens vont être envoyés pour officier en France pendant le ramadan.»
Manuel Valls, «l’autre épave politique et vestige de l’ancien temps», comme le qualifient tous ceux qui ont vu en l’ex-Premier ministre «le fossoyeur du Parti socialiste», est, lui aussi, monté au créneau affirmant sur les ondes de France-Info : «Ces accords existent avec l’Algérie comme avec le Maroc. Je pense qu’il faut, le plus vite possible, y mettre un terme, parce que ça ne correspond pas à l’idée qu’on doit se faire d’un islam des lumières en France, d’un islam de France.» Des propos qui ont fait réagir sur la même station radio, le 29 mars, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, qui a pointé du doigt «le grand paradoxe dans le discours de Manuel Valls», tout en reconnaissant que la France, en l’état actuel des choses, «n’est pas en mesure d’organiser le ramadan dans des conditions satisfaisantes avec des imams français».
Cependant, qui écoute encore vraiment Jeannette Bougrab ou même Manuel Valls ? Pas grand monde !
M. S.
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