Pourquoi l’Algérie devrait soutenir les Emirats arabes unis

Algérie UAE
Mohammed Ben Zayed, ministre de la Défense d’Abou Dhabi, et l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al-Thani. D. R.

Par Sofiane Belmiloud – Les pays du Golfe, et plus particulièrement les trois acteurs internationaux majeurs que sont les Emirats arabes unis (EAU), l’Arabie Saoudite et le Qatar, affichent des divergences idéologiques et stratégiques majeures qui se sont reflétées récemment dans le blocus des EAU et de l’Arabie Saoudite vis-à-vis de leur voisin qatari, mais également au Yémen, où la coalition émirato-saoudienne semble bien plus fragile qu’elle n’y paraît. Le but de cet article est de démontrer que l’Algérie devrait soutenir la vision idéologique et stratégique du monde arabe telle que souhaitée par les EAU.

Forte de son principe de non-ingérence et des bonnes relations qu’elle entretient aussi bien avec l’Iran, la Turquie et les pays arabes, l’Algérie se projette en tant que médiatrice, un pays crédible à l’échelle internationale capable d’activer sa machine diplomatique pour résoudre les situations critiques, comme ce fut le cas lors de la prise d’otages de l’ambassade américaine à Téhéran. Bien qu’honorable, cette vision de la politique étrangère est et sera mise à mal à l’avenir, et ce, en raison de plusieurs facteurs. Parmi eux, le désengagement progressif des Américains du Moyen-Orient, les conséquences du printemps arabe et l’expansionnisme iranien en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen.

De ces facteurs résulte une politique étrangère plus agressive et interventionniste des pays du Golfe, qui jusqu’à présent comptaient sur les Etats-Unis pour assurer leur protection, mais qui se doivent désormais l’assumer eux-mêmes. L’on assiste ainsi à un remodelage des alliances et des intérêts au Moyen-Orient et en Afrique. Alger se retrouve donc à subir son environnement, comme lors de la récente rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran qui a isolé l’Algérie et l’a mise en position de faiblesse. Cette crise nous a démontré la non-neutralité des institutions panarabes et islamiques ayant applaudi la décision marocaine, mais également qu’un pays tel que le Qatar, envers lequel l’Algérie a eu une position bienveillante en prônant une solution diplomatique lors de sa brouille avec ses voisins, n’a pas hésité à prendre parti pour Rabat. L’Algérie se retrouve ainsi face à un défi profond : celui de devoir adapter sa politique étrangère aux nouvelles réalités sur la scène arabe, tout en maintenant ses valeurs et principes. A l’aune des dissensions entre les pays du Golfe, dont chacun a pour but d’assumer le rôle de leadership dans la région, l’Algérie a tout intérêt à rompre avec la vision homogène qu’elle a de ces derniers et de se positionner vis-à-vis des divergences entre ces trois pays.

La vision qatarie

Fort d’un enrichissement accéléré et par sa position de deuxième exportateur mondial de gaz, le Qatar, sous l’impulsion de Hamad Al-Thani, le père du présent émir, a très tôt affiché la volonté d’être un acteur géopolitique majeur. Afin de mener à bien cette entreprise, le Qatar se base sur son alliance avec la confrérie des Frères musulmans et sur Al-Jazeera, un outil médiatique puissant capable de faire trembler un pays comme l’Egypte, outil que les Al-Thani utiliseront lors du printemps arabe pour semer le chaos et faciliter l’ascension au pouvoir des Frères musulmans. Cette politique résolument indépendante conduira au blocus emirato-saoudien en raison de son attitude conciliante envers un Iran jugé comme ingérant et expansionniste, mais également en raison de son soutien à un parti politique islamiste se voulant avoir une idéologie transnationale et opposée à tout compromis politique.

Acculée par ses deux puissants voisins, le Qatar trouvera refuge à contrecœur auprès de son voisin perse, mais surtout auprès de la Turquie, pays avec lequel il entretient une alliance forte due au partage de la même vision d’un islam politique transnational. Doha et Ankara s’investiront très tôt en Syrie sous la bienveillance des Saoudiens en appuyant Al-Jabhat Al-Nusra, une fraction islamiste d’Al-Qaïda, le tout sous la bienveillance et l’œil conciliant des Saoudiens.

Conflit au Yémen et divergences entre Saoudiens et Emiratis

L’ingérence avérée ou non de l’Iran au Yémen et son soutien aux Houthis déclencheront l’offensive menée par Riyad afin de restaurer le gouvernement légitime d’Abd-Mansour Hadi. Pour les Saoudiens, le fait d’avoir à leur frontière sud une faction pro-iranienne modelée à l’image du Hezbollah était inacceptable. Les Emiratis interviendront sous le même mandat onusien, mais avec une stratégie et des objectifs différents des Saoudiens. Alors que Riyad mènera des raids aériens dans le nord contre les Houthis, Abu Dhabi interviendra au sol, au sud, afin de déloger Al-Qaïda et Daech qui s’y étaient installés. L’alliance de façade des deux capitales sera mise à mal en raison de l’enlisement de Riyad au nord dans un conflit meurtrier et de l’incapacité de Hadi à fédérer les Yéménites. Se considérant à juste titre comme discriminés et relégués au rang de seconde zone par le nord, les Yéménites du sud renoueront avec leurs velléités indépendantistes sous l’hospice des Emiratis qui jugeront que la seule solution durable au conflit réside dans la partition du Yémen tel qu’il existait avant son unification en 1990. Les rivalités entre les deux capitales sont anciennes. Déjà à sa création en 1971, les Saoudiens avaient tout fait pour empêcher Cheikh Zayed, le fondateur des EAU, d’inclure le Qatar et Bahreïn dans l’union. S’ensuivra un contentieux territorial sur la frontière qui sépare les EAU du Qatar et la signature forcée en 1974 de l’Accord de Djeddah par les Emiratis qui se sentent depuis lors comme lésés par Riyad.

La politique étrangère saoudienne a pour socle une compréhension sectaire des conflits au Moyen-Orient. Les activités de Riyad sont ouvertement impulsées par son identité sunnite en totale opposition avec toute faction pro-iranienne chiite. Ses motivations en Syrie étaient principalement d’instaurer un régime sunnite contre celui chiite d’Al-Assad. Au Yémen, le conflit contre les Houthis est vu de prime abord comme celui face à des Zaydites chiites. La forte minorité chiite qui vit dans l’est de l’Arabie Saoudite y est, par ailleurs, ouvertement discriminée…

Afin de contrecarrer les ambitions hégémoniques chiites de l’Iran, les Saoudiens soutiendront financièrement et militairement les mouvements islamistes sunnites dans les zones de conflit et promouvront l’idéologie wahhabite comme bouclier contre le chiisme. Au Yémen, ils financent plusieurs madrasas wahhabites et soutiennent même le parti Al-Islah des Frères musulmans (que rejette fermement Abu Dhabi), car il le considère comme un rempart contre l’influence chiite iranienne.

La politique des EAU rejette l’approche sectaire des Saoudiens. Contrairement à la tolérance de Riyad pour les mouvements islamistes qui servent ses intérêts, Abu Dhabi a toujours fermement défendu le sécularisme au Moyen-Orient et toujours travaillé pour la création d’alliances sans idéologie religieuse dans les zones de conflit. Abu Dhabi considère les groupes religieux islamistes comme bien plus menaçants pour la stabilité régionale que ne l’est l’Iran. Cette opposition entre la vision pro-séculaire et contre tout groupe politique islamique des EAU et celle, pro-sunnite et d’exportation de la doctrine wahhabite, conduit à des approches divergentes dans les solutions à apporter au conflit syrien et yéménite. Au Yémen, les Emiratis concentrent leurs efforts à limiter l’influence des groupuscules islamistes aussi bien chiites (Houthis) que sunnites (Al-Islah). Ils ont soutenu le retour de l’ancien président chiite, Ali Abdallah Saleh, considéré comme le seul capable de réinstaurer un pouvoir séculaire.

Pourquoi l’Algérie devrait appuyer les Emirats arabes unis

Compte tenu des divergences idéologiques et stratégiques entre ces trois acteurs avec d’un côté un Qatar pro-Frères musulmans, qui considère la Turquie comme leader potentiel, une Arabie Saoudite ayant une vision sectaire des conflits et les EAU qui considèrent l’islam politique comme un danger pour la stabilité dans la région, il apparaît comme naturel pour un pays tel que l’Algérie qui a connu les affres du salafisme et du djihadisme de se positionner en faveur de la vision émiratie. Une analyse fine permet de déceler une conjonction potentielle d’intérêts. Si un processus d’autodétermination du Sud-Yémen venait à voir le jour, la position logique algérienne serait d’appuyer un tel processus, tout comme elle le fait pour ce qui est du Polisario. L’Algérie ne devrait pas tomber dans le piège de voir l’action des EAU au Sud-Yémen comme une ingérence étrangère dans les affaires d’un pays indépendant, mais tout au contraire comme un calque sur sa position envers le Polisario, celle de deux pays soutenant l’autodétermination de deux peuples opprimés. L’avantage qui en découlerait pour Alger serait qu’Abu Dhabi aurait davantage de mal à justifier l’unité territoriale marocaine, dès lors qu’elle supporte l’indépendance du Sud-Yémen et supporterait ainsi l’idée d’un référendum au Sahara Occidental.

A maintes reprises, les Saoudiens ont fait part de leur projet d’intégrer la Jordanie et le Maroc au Conseil de coopération du Golfe (GCC). Le refroidissement des relations entre Rabat et Téhéran vient donner du vent en poupe à un tel projet. Ses conséquences seraient inadmissibles et désastreuses pour l’Algérie. Avec une présence hégémonique saoudienne directement à ses frontières, le Maroc fort de cette nouvelle alliance aurait davantage de capacités à contester le rôle de leadership à l’Algérie au Maghreb, et de facto l’Arabie Saoudite se verrait renforcée dans son statut de leader du monde arabe. Seul un soutien et une conjonction d’intérêts avec les EAU permettrait de définitivement enterrer ce projet. Parmi les autres avantages à un rapprochement, figure le fait qu’Abu Dhabi possède le lobby arabe le plus puissant à Washington, lobby qu’il a utilisé de façon notoire pour lever les sanctions contre le Soudan, l’acceptation d’Al-Sissi et même celle de Mohamed Ben Salmane. Ce lobby et ces relations de premier plan avec Washington pourraient servir les intérêts économiques et sécuritaires algériens (antiterrorisme, protection des frontières, investissements économiques). De plus, les EAU sont parmi les pays du Golfe celui qui a les meilleures relations avec les Russes, ces derniers ayant annoncé un projet de coopération avec les Emirats de construction conjointe d’un avion de chasse de 5e génération. L’Algérie et les EAU bénéficieraient mutuellement de leurs excellentes relations avec la Russie. A ce titre, Abu Dhabi a toujours exprimé une attitude conciliante à l’égard de l’arbitrage de Moscou en Syrie et tout laisse à penser qu’il ne serait pas contre une solution qui maintiendrait Al-Assad au pouvoir aux côtés d’une opposition sunnite modérée comme le souhaite Alger. Pour Abu Dhabi, le fait de bénéficier d’un pays lui donnant un accès de premier ordre au marché africain et qui pourrait potentiellement peser de son poids et son influence dans l’avancement d’une vision stratégique partagée serait un avantage indéniable.

Alors que l’Algérie contrebalance le Maroc dans l’équilibre des puissances au Sahel, son rôle de balancier dans le reste de l’Afrique, elle le joue désormais face à l’Egypte, et ce, notamment depuis la chute de Kadhafi. L’intérêt d’Alger en ce qui concerne le voisin libyen doit être clair : celui d’un pays stable, uni et non entièrement subordonné à l’Egypte. Bien qu’Abu Dhabi et Le Caire supportent tous deux le gouvernement de Tobrouk du général Haftar, c’est l’Egypte qui a pris l’avantage du vide laissé par l’Algérie dans les négociations. Un rapprochement entre Abu Dhabi et Alger sur cette question permettrait de contrebalancer l’équilibre en faveur d’Alger et aboutir à la fois à une satisfaction des intérêts émiratis, mais surtout d’avoir à terme une Libye dans le giron algérien.

Entre 2003 et 2015, les EAU ont été et de loin les premiers investisseurs étrangers en Algérie, et ce, loin devant la France, le Qatar ou l’Arabie Saoudite. Nos deux pays partagent la même vision d’un islam traditionnel modéré, inclusif, tourné vers l’extérieur et tolérant, certainement dû au fait que, comme l’Algérie, les EAU sont le seul pays du Golfe qui suit le madh’hab malékite et qui promeut les enseignements du soufisme. Alger devrait clairement exprimer son soutient de part une coopération diplomatique accrue, la création d’une chambre de commerce bilatérale afin d’encourager davantage les investissements émiratis. Les deux pays ambitionnent d’avoir des industries militaires performantes, possèdent les seules agences spatiales arabes dignes de ce nom avec des projets ambitieux, tels que la première mission arabe sur Mars pour les EAU. Des synergies se doivent d’être trouvées et la coopération dans les domaines militaire, scientifique et technologique doit être renforcée.

S. B.

Comment (30)

    Mo
    17 octobre 2018 - 10 h 18 min

    Voici quelques jours Les salauds d arabes ont trahi l’Algérie .
    Je ne vois pas comment pourrions nous continuer à soutenir ses chiens alors qu ils nous avaient promis de se positionner pour la rasd mais non seulement ils n’ont pas respecté leurs paroles mais en plus ils ont donné l’occasion au Maroc de se rabibocher avec eux à bon compte et sur le dos de l’Algérie.
    Nous sommes des idiots qui ne comprennent rien à rien pendant ce temps les usa commencent à avancer leurs puis au Sahara occidental en faveur du Maroc.
    Nous n’avons plus que jusque 2043 pour gagner cette guerre sinon ça risque de devenir plus compliqué après 2043 et je n’ose même pas imaginer si ça vas en 2099 ou la les chances d une victoire seront quasi nul.
    L’Algérie a encore 98 % de chance de gagner cette guerre mais il faut le faire avant 2044 .
    Le conflit armée n’est pas possible avec des bases de l’onu qui sont nombreuses autour de l’Algérie.
    J espère que nous ne sommes pas assez idiot pour tomber dans un piège grossier avec les usa qui nous inciterez officieusement à aller en guerre puis se retournerez contre nous en nous repprochant d avoir lancer le conflit pour mieux nous vitrifier.
    C est pourquoi il faut absolument avoir un oeil sur les capacités militaires De l’otan qui sont autour de l’algerie et de l’emplacement des sous marins, portes avions et destroyer américains

    Khaled
    16 mai 2018 - 3 h 42 min

    Quand le chah d’Iran était au pouvoir, Israël avait une ambassade a Téhéran et l’Iran avait un programme nucléaire militaire aidé par la France et les États-Unis. Il avait une politique ouvertement anti-arabe et pro-israélienne et se comportait comme le gendarme du golfe arabo-persique. A cette époque là, les pays du golfe n’osaient même pas « ouvrir leurs gueules » et les Emirats Arabes Unis n’avaient jamais réclamé les 2 îles « Tomb ». Quand le valeureux peuple Iranien a fait la révolution et fait tomber le Chah, la première décision qu’a faite l’Ayatollah Khomeini est de couper les relations diplomatiques avec Israël et de remplacer l’ Ambassade d’Israël par l’Ambassade de Palestine. A ce moment-là, les roitelets du golfe ont commencé a montrer leur animosité au Nouvel Iran et ont financé une guerre de 8 ans contre l’Iran sous l’impulsion des États-Unis. …Saddam Hussein a violé l’accord de non-agression qu’il a signé lui-même avec le Chah a Alger en 1975 sous les auspices de feu Houari Boumedienne. Soudain et comme par hazard, les EAU commencent a réclamer les 2 iles Tomb. Tout est clair, ces roitelets obeissent au diktat de leur maître et protecteur que sont les USA. Ils sont arrivés jusqu’a l’ultime haute trahison en s’alignant avec le grand ennemi des arabes et des musulmans pour attaquer l’Iran et la cause palestinienne. C’est avec la coopération de la police de Dubaï que le Mossad a assassiné le leader du Hamas dans un hotel en 2010. Alors, comment voulez-vous que l’Algérie puisse coopérer avec des traitres pareils.

    Nasser
    14 mai 2018 - 21 h 58 min

    Pourquoi chercher des ennemis quand on a la possibilité de ne pas en avoir!

    Anonyme
    14 mai 2018 - 21 h 27 min

    L’auteur ne semble pas mesurer la gravité de ses propositions qui négligent la vision stratégique, géostratégique et historique de l’Algérie !
    L’Algérie n’a aucun intérêt à appuyer qui que ce soit sauf à donner son point de vue, ses craintes et proposer ses aides dans le cas de conflits quelconques !

      Sofiane Belmiloud
      15 mai 2018 - 7 h 32 min

      Je vous cite:  »L’Algérie n’a aucun intérêt à appuyer qui que ce soit sauf à donner son point de vue, ses craintes et proposer ses aides dans le cas de conflits quelconques ! ».
      Voila donc a etre un acteur passif qui subit son environement. Ne venez pas vous etonner si l’Algerie se fait humilier comme dans la recente crise entre Rabat et Teheran ou si nous ne sommes toujours pas en mesure d’avoir une Libye stable a nos frontieres. Nous n’avons malheuresement pas de vision strategique si ce n’est vivre replies sur nous meme en esperant que les nigeriens et les maliens reglent leurs probleme eux meme, que l’ONU et les occidentaux prennent enfin conscience de l’injustice faite aux Saharaouis. Tous les pays au monde cherchent a maximiser leurs interets par le biais d’alliances. Le Moyent Orient evolue, prendre de la distance vis a vis de ces trois acteurs majeurs et ne rien faire ne sert pas les interets algeriens. Un pays qui veut le bien pour son peuple et se veut etre une grande nation qui compte sur l’echiquier international se doit de prendre parti et position. Qu’on l’entende bien, ma demonstration n’etait nullement de mettre l’Algerie a la botte des EAU, mais de faire prendre conscience que ce dernier pays devrait etre notre partenaire de choix dans le Golfe compte tenu de notre vision partagee d’un monde arabe seculaire.

    Nasser
    14 mai 2018 - 21 h 07 min

    C’est la plus grave erreur que l’Algérien ne doit pas faire!!!!
    ____
    L’Algérie ne doit appuyer ou soutenir aucun des pays cités par l’article.
    Dans ce qui se déroule, l’Algérie n’a aucun intérêt à appuyer qui que ce soit!
    La comparaison avec le Polisario est incongrue!

    Al Hussein
    14 mai 2018 - 20 h 02 min

    Article intéressant et bien recherché qui propose une position originale pour l’Algérie. L’auteur a le mérite de mettre en lumière les convergences d’intérêts entre les deux pays, il nous renseigne sur l’idée de 3 visions distinctes, et en effet la vision émirienne séculaire d’un monde arabe, apparaît comme étant plus en adéquation avec les intérêts stratégiques de l’Algérie.

    Abbou
    14 mai 2018 - 19 h 33 min

    Cet article semble sortir tout droit des officines de l’Ambassade émiratie. Il me parait difficile de croire qu’un Algérien fasse confiance à un pays capable de le vendre demain à Israël pour un sourire de Netanyahou. Ce genre de pays puent la trahison et la meilleure politique qu’on devrait adopter à leur égard est de ne pas les prendre en compte. Comment faire confiance à un pays qui a immédiatement tourné le dos à l’Iran, alors que le premier geste de ce pays après sa révolution a été d’expulser les « diplomates » israéliens à Téhéran et de donner leur ambassade aux Palestiniens ? Comment faire confiance à un pays qui a largement financé la guerre de Saddam Hussein contre l’Iran et qui a, ainsi, indirectement été le complice du meurtre de millions de personnes ? Comment faire confiance à un pays dont les ressortissants ont, eux aussi, financé les hordes des GIA, GSPC, al-Qaeda et DAECH sous prétexte de Djihad ? Comment faire confiance à un pays dont l’armée occupe l’île de Socotra qui appartient au Yémen ? Qui intervient aux côtés des Occidentaux en Somalie ? Dont l’aviation a bombardé l’armée de Qaddafi, et qui se dit prêt à assister les Français au Sahel ?

      Sofiane Belmiloud
      15 mai 2018 - 7 h 12 min

      Cet article a ete ecrit par un algerien conscient de l’evolution des choses au Moyen Orient, souhaite que l’Algerie se positionne vis a vis de 3 visions du monde arabe differentes. Du fait que nous n’ayons pas pour voisin l’Iran, il est simple pour nous de soutenir leur rethorique pro-palestinienne qu’ils utilisent a outrance tout comme la Turquie comme un outil de communication pour federer les masses des pays arabes. Comment faire confiance a un Iran qui a soutenu le regime de l’appartheid de Nouri al Maliki en Irak, qui a mis un pays independant, le Liban sous sa coupe, qui a massacre les syriens a l’aide de ses milices chiites et qui ne se cache pas de vouloir exporter son modele revolutionnaire. Les EAU n’ont jamais finance aucun mouvement islamiste, vous confondez avec l’Arabie Saoudite et le Qatar…

        Kassaman
        15 mai 2018 - 10 h 39 min

        Les iraniens ont des soldats qui meurent en Syrie dans un combat à mort contre les hordes de sanguinaires et vous parlez de simple rhétorique de leur part??
        Je vous le répète nous n’avons pas à choisir entre l’un de ces trois confetti de pays, nous sommes la grande Algérie, par contre l’un de ces pays peut se joindre à notre vision du monde. Donc je vous suggère d’écrire un article à leur intention afin qu’ils cessent leur lâcheté vis à vis de l’entité sioniste et de se joindre à nous pour un monde plus juste.

    PURFI
    14 mai 2018 - 18 h 16 min

    Tres moche le titre…

    salim
    14 mai 2018 - 17 h 12 min

    Mr Khaled ces pays ne sont absolument pas microscopiques comme vous dites! c’est juste votre élan patriotique qui vous fait dire ça mais la réalité est tout autre. Ces clichés des 70’s ne sont plus valables aujourd’hui. savez-vous que les EAU ou la Qatar sont capables de vivre et de faire vivre des pays comme le notre même sans pétrole ni gaz rien qu’avec leurs investissements? savez-vous que leurs universités sont parmi les meilleures au monde? aucune université Algérienne ni Marocaine dans le top100 ni Egyptienne dans le top 10 toutes des pays du Golf!! leurs hôpitaux et leurs infrastructures n’ont rien à voir avec les notres! ceci dit, si nous libérions notre génie je suis certain qu’on fera aussi bien sinon mieux mais de grâce cessons de prendre le autres de haut alors que notre économie de bazar s’enrhume quand le prix du baril tousse. Ayons le courage de mesurer le retard qu’on a pris sur ces pays ainsi que sur les pays africains aussi qui avancent à pas de géant, si on prend pas garde rapidement on risque vraiment de nous retrouver dans le quart monde.

      Kassaman
      15 mai 2018 - 10 h 29 min

      vous écrivez:  » savez-vous que les EAU ou la Qatar sont capables de vivre et de faire vivre des pays comme le notre même sans pétrole ni gaz rien qu’avec leurs investissements ».
      Et vous savez-vous que lorsqu’ils ont subis l’embargo, on a dû leur exporter des patates et des œufs pour qu’ils survivent?
      Un grand pays n’est pas juste un pays qui possède un gros compte en banque, non, c’est pays qui peut un minimum subvenir à ses besoins et dont le peuple est uni, fière et courageux. Nous sommes un grand pays et ils sont un confetti.

    Khaled
    14 mai 2018 - 17 h 00 min

    Au debut des années 90 sous le gouvernement Ghozali, l’ Algérie était au bord de la faillite, une dette de 26 Milliards de Dollars a cause du fait que l’Arabie Saoudite avait inondé le marché pétrolier pour casser les prix et faire tomber l’URSS, un front social explosif. Cheikh Zayed Bin Nahyan des Emirats Arabes Unis avait promis au President Chadli un emprunt avec intérêt de 1 milliards de dollars. Monsieur Ali Benouari qui était Ministre du budget est allé aux EAU pour récupérer cette argent. On ne lui a donné que 100 millions de dollars. Cet Emirats Arabe Unis a remis un don de 3 milliards de dollars a son maitre Bush pour les victimes de l’ouragan Katrina en Nouvelle Orléans.

    Anonyme
    14 mai 2018 - 12 h 04 min

    La seule politique que metrise ces monarchies .c est celle de Juda

    Nasser
    14 mai 2018 - 11 h 01 min

    Oui. Une façon de voir les choses. S’aligner sur les EUA. Voilà à quoi nous ont réduit ceux qui font semblant de nous diriger. Au risque de paraître périmé, Boumediene avait déclaré un jour, l’Arabie Saoudite est un grand puits de pétrole et une grande caisse d’argent, et ça n’a jamais fait un pays.

    Abou Langi
    14 mai 2018 - 10 h 43 min

    Pertinent ! Pertinent !

    je dirais plutôt que Monsieur S.B a brulé ses précieux arguments pour gonfler la djellaba des zémi-rats.
    Doummage, une dialectique achevée aurait servi à défendre mieux notre cause pour ne pas y mettre la patte dans cette pétaudière.

    Les zémi-rats comme troisième larron au lieu de se tenir à carreau avec la Russie la Chine et le reste du monde et e compter les points en espérant que le pétrole flambe. Monsieur ne fait que nous proposer que de rentrer par effraction dans ce conflit.
    Et moua , en reprenant tous les arguments apportés ici c’est : « ya mehenti wech idina on va se mêler à ce foutoir.
    En paraphrasant Slimane 3azem qui jadis chantait : « zikh darous ig marikène thoura yerned echinoua » ( avant y’avait que les Russes et les Américains maintenant il y a en plus les Chinois), je dirais bekri kayène ghir Ibn Saoud wel Iran doka haw djaw lizimirats.

    Safi que hna ma 3emanarnalhoumch 3inihoum aux zémirats. Mabqalna ghir nrouhou npéripatissiw rwahtina pour les EAU.

    Sauf que notre contributeur oublie l’essentiel : si les EAU ont une posture de la nôtre on ne sait pas jusqu’où ils iront . Et il ne faut pas oublier que quoi qu’il adviennent ce sera toujours a raison du plus fort qui sera la meilleure. Qui est donc prêt a à parier un zloty avec moua que les Zémiratis rejoindront en route les Ibn Saoud en cas de conflit ?
    Ipi ontarnous, ontarnous kane, a peine bdina à vouloir nous guérir de tous nos acoquinements arabo-musulmans avec za3ma un islam de chinou une identité nationale ta3na whedna sec que lwi il veut nous faire récidiver.

    Comme il dit lwi : win rak rayeh ya Assad ? Hna ndjebdou menna wenta tedjbdena mena !
    Ce conflit qui se profile au Moyen-Orient est au contraire une aubaine pour nous.

    Je ne sais pas comment vous dites chez vous dans votre arabe vernaculaire : « an sahmou » ( le fait de se mettre au coin du feu pour se réchauffer). Quand le Moyen-Orient brulera n’sehmaw, de loin sans nous en mêler.

    Bilel
    14 mai 2018 - 9 h 15 min

    Alger observe une neutralité diplomatique de principe dans la crise du Golfe, cependant elle juge Abou Dhabi trop pro-Américains et pro-Français et s’en méfie quelque peu.
    Cette lutte fratricide ne fait que commencer, une expression me vient à l´esprit : « diviser pour mieux régner ». Naïf est celui qui ne croit pas en la totale implication d’Israël dans cette bagarre entre frères.

    Sofiane Belmiloud
    14 mai 2018 - 7 h 29 min

    Vu depuis l’Algerie, ces trois pays sont un bloc monolithique ayant les memes interets et la meme politique or comme je l’ai demontre, rien n’est plus faux. C’est comme si un saoudien vous disait que tous les pays du Maghreb ont la meme politique… Abu Dhabi propose a mon sens la vision la plus proche et la plus salutaire pour Alger. L’Iran soutient des milices en Irak, au Liban, en Syrie et au Yemen…eux meme nes’en cachent pas

    Anonyme
    14 mai 2018 - 6 h 37 min

    « …capable d’activer sa machine diplomatique pour résoudre les situations critiques, » La machine diplomatique de l’Algérie est d’un autre age rouillée et obsolète qui s’est coincé sur le cadran de « Ma3a falastine dalima aou madlouma ».La machine diplomatique algérienne ronronne encore aux années 70.

    7
    14 mai 2018 - 4 h 32 min

    Ce genre d’article prépare les algériens à une normalisation avec Israel…Il n’y a pas de divergences entre les pays du Golf,les européens,les américains et israliens..

    Khaled
    14 mai 2018 - 0 h 23 min

    Ces états du golfe, l’Arabie Saoudite, les EAU et le Qatar, c’est comme l’histoire de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf. Ils sont petits, même très petits politiquement, géostratégiquement, culturellement historiquement, scientifiquement, en population, en musique, théâtre, cinéma, litterature, sport, etc… . Le seul atout qu’ils ont c’est les dollars qu’ils gaspillent a tord et a travers en se faisant déplumer comme des pigeons. Je ne suis pas d’accord avec votre opinion. L’ Algérie doit avoir une relation équidistante avec ces trois pays tout en se focalisant sur des relations strictement économiques bilatérales avec chacun d’eux, des relations gagnants-gagnants sans aucune position politique. Par contre, je suis pour une relation privilégiée avec l’Iran et l’Irak, particulièrement dans le domaine nucléaire avec l’Iran, et dans le domaine pétrolier avec l’Irak.

      Sofiane Belmiloud
      14 mai 2018 - 7 h 10 min

      Ces etats ne sont absolument pas petits ni politiquement ni geostrategiquement. Dois je vous rappeller qu’ils renferment l’essentiel des reserves d’hydrocarbures dans le monde et qu’ils se situent pres de deux des detroits les plus frequentes pour le commerce (Hormuz et Bab al Mandeb). Une relation privilegiee dans le domaine nucleaire avec l’Iran conduirait a une Algerie ostracisee, une situation non realiste…

    Anonyme
    13 mai 2018 - 23 h 55 min

    Dans cette analyse qui paraît somme toute axée sur des considérations hypothetiques un facteur déterminant de la geopolitique emarati à été ignoré pour ne pad dire passer sous silence
    Il s’agit des rapports qu’ entretient ce pays avec l’état sioniste et qui sont le levier fondamental de toute sa politique foncierment agressive dans la région
    J’ai soulevé cet aspect qui de mon point de vue constitue un obstacle de taille à toute éventuelle alliance entre l’Algérie et EAU sans oublier bien entendu que la situation qui prévaut dans cette région n’est pas pérenne ni les c oalissions d’ailleurs
    Ces états constituent des pièces sur l’échiquier des grandes puissances et ne sont donc maîtres ni de leurs politiques ni de leur destiné
    Il faut donc laisser les choses se décanter et surveiller de près toutes les manoeuvres de ces états nocifs dans notre région

      Sofiane Belmiloud
      14 mai 2018 - 7 h 19 min

      D’apres moi, l’Algerie ne doit pas etre prise en otage par la question palestinienne. Comme vous avez dit, les alliances entre les etats se font et se defont, tout est question d’interet. L’interet de l’Algerie est la chose supreme qui doit etre le socle de notre politique et defendre la cause palestinienne ne peut pas etre l’unique fondement de toute notre politique etrangere.

        Kassaman
        14 mai 2018 - 16 h 33 min

        « D’apres moi, l’Algerie ne doit pas etre prise en otage par la question palestinienne », vous êtes à mon humble avis aux antipodes de la volonté et de la psychologie des Algériens.
        Nous sommes mus par les principes de justices et réprouvons l’injustice et la hogra. Tel est notre moteur.
        L’horizon de l’Algérie est bien plus vaste que vous ne le pensez, en effet nous nous sentons plus proches de russes de cubains ou de vénézuéliens ou de vietnamiens que des saoudiens et autres chameliers de l’histoire. Et de la même manière que vous considérez qu’il ne faut pas être prisonnier de la cause palestinienne, les Algériens, dans leur immense majorité, pensent qu’ils ne doivent certainement pas être prisonnier des querelles et des couardises bédouines.
        M. Belmiloud, l’Algérien est un homme libre et nous avons pris pour unique allié Allah (swt), nous n’avons besoin d’être dans les petits papiers de personne et encore moins de traîtres ventripotents!

        Nasser
        14 mai 2018 - 21 h 50 min

        Dans le cas des arabes, faire ce genre d’alliance avec les uns c’est se faire comme ennemis les autres.
        Pourquoi chercher des ennemis en faisant ce genre d’alliance quand on a la possibilité de les avoir tous comme amis sans cette alliance…………

    Nour
    13 mai 2018 - 23 h 31 min

    Algerie doit soutenir l’Algerie. On a rien en commun avec ces gens la. C’est des « cowards » que personne n’aime ni respecte. Une usine de fantiques et a fabriquer des problemes. Pour se maintenir au pouvoir ils ont besoin de jeter quelqu’un sous le bus. Un jour notre tout viendra si on continue a etre naive.

    Djemel
    13 mai 2018 - 23 h 21 min

    Vous avez fourni un avis soutenu par des arguments. Cependant, il ne s’agit nullement d’une démonstration. Parfois vous basez votre raisonnement sur des hypothèses non vérifiées. De plus, vous supposez que l’Algérie doit choisir entre les trois…. Il faut aussi tenir compte des changements qui peuvent se produire (effet du temps). Concrètement, est-ce qu’on peut avoir des faits sur l’expansionnisme de l’Iran?

    pertinent
    13 mai 2018 - 22 h 10 min

    analyse tres pertinente à prendre en considération vraiment ..les UAE sont expérimentés dans le hors hydrocarbures malgré leur petrole…

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