Après l’Allemagne : l’Italie va renvoyer tous les migrants clandestins algériens
Par R. Mahmoudi – En pleine crise politique dans son pays, liée en partie au problème de l’immigration, le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, compte se rendre en Algérie dans les prochains jours pour discuter avec le gouvernement algérien des moyens à mettre en œuvre pour lutter contre l’immigration clandestine et, surtout, pour demander aux autorités algériennes d’accueillir les ressortissants algériens qui vivent en situation irrégulière en Italie.
Cette visite s’inscrit, selon la presse italienne qui rapporte l’information, dans le cadre d’une tournée qui conduira le ministre dans d’autres pays de la région, comme la Tunisie et le Maroc pour aborder essentiellement la même question, en essayant de réactiver les accords bilatéraux qui lient l’Italie à ces pays.
Réputé pour sa fermeté sur la question de l’immigration, le ministre de l’Intérieur italien s’était déjà engagé à renvoyer très prochainement tous les migrants clandestins, dont le nombre est estimé à plus de 700 000. Dans une récente déclaration, il avait déclaré : «Les portes de l’Italie resteront ouvertes à tous les gens bons, mais un billet sans retour sera donné à tous ceux qui cherchent à semer le chaos et qui espèrent être respectés. Renvoyer ceux-là chez eux est notre priorité», avait-il menacé. Plus récemment, il a reformulé sa menace par une phrase sibylline : «Clandestins, préparez vos valises !»
Le gouvernement italien se plaint, en effet, depuis quelques jours d’une vague d’immigration clandestine sans précédent, qui est venue se greffer à une crise politique aiguë, provoquée par la victoire d’une coalition «antisystème», dominée par l’extrême-droite.
Parallèlement aux pressions que Rome entend exercer à partir de cette semaine sur les pays du Maghreb, pour tenter de juguler les flux migratoires, l’actuel gouvernement s’oriente vers l’Europe pour réclamer «un partage équitable» du fardeau. Devant le Sénat, le chef du gouvernement désigné, Giuseppe Conte, a déclaré lundi : «Nous demanderons avec force le dépassement du règlement de Dublin pour obtenir le respect effectif d’une répartition équitable des responsabilités et pour réaliser des systèmes automatiques de répartition obligatoire des demandeurs d’asile, a-t-il annoncé. Nous mettrons fin au “business” de l’immigration, qui a augmenté de manière démesurée à l’ombre d’une fausse solidarité.»
R. M.
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