Libertés syndicales : le BIT charge sévèrement les autorités algériennes

Par Hani Abdi – Le Bureau international du travail (BIT) a vivement critiqué les autorités algériennes qu’il accuse de n’avoir pas respecté les libertés syndicales. Plusieurs Etats présents à 107e Conférence internationale du travail au siège du BIT ont vivement dénoncé les atteintes à l’activité syndicale. Parmi ces pays, il y a les Etats-Unis d’Amérique mais aussi l’Espagne et la Pologne. Ils ont cité les grèves empêchées, le refus d’agréer certains syndicats et la dernière opération de mise en conformité lancée en avril dernier considérée comme une façon déguisée d’écarter des syndicats actifs.
Selon la Confédération générale des travailleurs autonomes algériens (CGATA), qui était représentée à cette conférence, la commission a exprimé sa préoccupation «quant aux restrictions imposées aux syndicats, fédérations syndicales et confédérations syndicales». Elle a également constaté que «la mise en conformité avec la convention 87 progresse lentement et ce depuis plus de dix années, comme elle a constaté que le Code de travail n’est toujours pas soumis au Parlement».
Plusieurs recommandations ont été faites par cette commission. Parmi elles, «enregistrer toutes les organisations syndicales, fédérations et confédérations dont les dossiers sont conformes à la réglementation, traiter les demandes d’enregistrement des syndicats dont les dossiers sont en suspens, élaborer un code de travail après consultation des organisations syndicales et veiller à ce qu’il soit conforme à la convention 87, modifier l’article n°4 de la loi 90-14 afin de permettre et faciliter la création des fédérations et confédérations syndicales, respecter la liberté syndicale en prenant toutes les mesures afin qu’elles puissent se déployer dans un climat exempt de violence et mettre à la disposition de la mission de haut niveau d’avantage d’informations concernant la réintégration des travailleurs cités par le rapport du gouvernement ainsi que le retrait de l’enregistrement du SNATEGS».
La commission a également demandé aux autorités algériennes de recevoir la mission de haut niveau et d’envoyer un rapport à la commission des experts avant novembre 2018. Le représentant du gouvernement algérien a dénoncé les décisions de la commission qu’il a considérées comme «faisant partie d’un acharnement». Des décisions qu’il a rejetées.
H. A.
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