Opérer sa mue

partis idées
Les idées de nos partis semblent sortir d’un même moule. New Press

Par Nouredine Benferhat – Les idées ne prennent consistance qu’au sein de systèmes constitués par des concepts associés de façon solidaire et dont l’agencement est établi par des liens logiques. Un système d’idées peut prendre, selon les penseurs, deux formes : une forme ouverte (la théorie) et une forme close (la doctrine).

La doctrine s’auto-justifie par la référence à la pensée de ses fondateurs. Elle se veut invulnérable à tout ce qui peut la contredire. Elle peut durer très longtemps car elle plaît et satisfait la libido de ceux qui la nourrissent.

Au contraire, la théorie peut tenir compte des événements extérieurs, quitte donc à évoluer. Si on tient compte de la vision de K. Poper, la théorie accepte le principe de sa réfutation. Elle reconnaît l’éventualité d’être remplacée par une autre théorie qui répond mieux qu’elle au critère qu’est l’exigence de s’articuler sur des faits et des événements, tout en conservant une certaine cohérence intérieure.

La doctrine refuse toute critique et manie l’anathème. La théorie accepte, quant à elle, les critiques sous certaines conditions, mais elle est animée d’une vigueur polémiste. Le danger est d’être possédé par ses idées sans être capable de discuter avec elle. C’est ce qui semble être le cas des doctrines de nos partis politiques, dont les idées semblent sortir du même moule estampillées d’une manifeste absence d’imagination.

C’est ce qui explique, peut-être, que les hommes du pouvoir reproduisent les mêmes gestes et distribuent la même mythologie, devenant, en quelque sorte, interchangeables puisque incapables de percevoir la réalité et d’anticiper l’action.

A un certain degré de développement d’une société, les institutions politiques entrent de plus en plus en contradiction avec les réalités sociales.

Il n’est pas trop tard pour certains partis d’opérer leur mue en favorisant le débat utile pour être en phase avec la société et éviter toutes confrontations avec elle. Sans cesser d’être possédés par leurs idées, ils devront les contrôler, les vérifier et, le cas échéant, les abandonner.

N. B.

Comment (5)

    MELLO
    16 juin 2018 - 21 h 42 min

    Pourquoi parle t on toujours de mue pour l’opposition ,alors que le pouvoir continue son hégémonie sur tout ce qui peut le déranger. On ne peut nier le verrouillage de l’espace d’expression sur lequel tente d’évoluer cette opposition livrée aux charognards de tout bord. La mue doit se faire que du côté du pouvoir pour permettre une émergence de militants et de cadres pouvant porter la parole du peuple au sein même, des institutions de la République. Lorsqu’on s’entête à desertifier les espaces publics et faire fuir les citoyens du débat, la mue reste inerte et sans évolution.

    lhadi
    16 juin 2018 - 19 h 38 min

    Les responsables politiques algériens devraient s’inspirer d’un vieux dicton selon lequel : deux nuages ne peuvent se rencontrer pour produire de la pluie que s’ils se trouvent à la même hauteur.

    Si le politique algérien ne met pas l’oreille à l’unisson : c’est-à-dire être infiniment ouvert et accueillant ; pouvoir rencontrer des esprits à altitudes très différentes ; ne pas se borner à ses propres critères et ne pas rester obstinément au même endroit, comme le personnage du conte populaire qui laissa tomba son épée de sa barque et fit une encoche sue le bord pour repêcher son arme en arrivant au rivage ou comme cet homme dans un conte, qui ayant attrapé une fois un lapin qui s’était assommé en heurtant un tronc, passe des jours entiers au pied du même arbre dans l’espoir qu’un autre lapin y estourbira, la nation ne pourra survivre, prospérerr et vivre en paix.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected]

    lhadi
    16 juin 2018 - 16 h 40 min

    Les responsables politiques algériens devraient s’inspirer d’un vieux dicton selon lequel : deux nuages ne peuvent se rencontrer pour produire de la pluie que s’ils se trouvent à la même hauteur.

    Si le politique algérien ne met l’oreille à l’unisson : c’est-à-dire être infiniment ouvert et accueillant ; pouvoir rencontrer des esprits à altitudes très différentes ; ne pas se borner à ses propres critères et ne pas rester obstinément au même endroit, comme le personnage du conte populaire qui laissa tomba son épée de sa barque et fit une encoche sur le bord pour repêcher son arme en arrivant au rivage ou comme cet homme dans un conte, qui ayant attrapé une fois un lapin qui s’était assommé en heurtant un tronc, passe des jours entiers au pied du même arbre dans l’espoir qu’un autre lapin y estourbira, la nation ne pourra survivre, prospérer et vivre en paix.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected]

    Anonyme Patriote
    16 juin 2018 - 13 h 55 min

    Alors je suis mal placée pour parler des partis politiques.
    Lors de la dernière élection présidentielle : il ya avait une foultitude de candidats. C’est aberrant….

    Nasser
    16 juin 2018 - 9 h 49 min

    Les hommes du pouvoir et les partis politiques sont représentatifs du peuple et constituent l’élite et la quintessence. Pour qu’ils evoluent, leur socle doit en faire de même. Force est de constater que notre peuple prend le chemin inverse de l’ensemble de l’humanité. Aucun algérien ne peut le contredire, c’est la chute libre. De ma fenêtre je vois un groupe de jeunes qui a passé la nuit à nous empoisonner l’atmosphère avec la fumée de leur barbecue de troitoir, à s’engueuler et à dealer se séparer pour aller dormir. Tout le monde les voit, l’état et leurs parents. Ils sont contents. Ils ont la paix. Pourvu que ça dure. Eh bien ça durera. Entre-temps les autres pays avancent.

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