Guerre des prêches
Par R. Mahmoudi – L’impitoyable bras de fer qui opposait depuis quelques mois l’intrépide ministre des Affaires religieuses à une nébuleuse islamiste extrémiste autour des questions d’ordre dogmatique ou exégétique commence à prendre une tournure dangereuse.
Face à une offensive sans précédent, et sans doute bien planifiée, visant à s’emparer des mosquées par le truchement de comités religieux, Mohamed Aïssa assume désormais la confrontation directe avec ces agitateurs. Se mettant lui-même à l’avant-garde, il incite chaque jour les imams, à travers des alertes et des instructions, à assumer, eux aussi, leur rôle de gardiens de l’islam algérien qui se trouve menacé, aujourd’hui plus que jamais, par des groupuscules présents apparemment dans toutes les mosquées d’Algérie et qui n’hésitent pas à recourir à la violence pour y imposer leur diktat, comme au temps de l’ex-FIS au début des années 1990.
Le combat de Mohamed Aïssa pour la préservation du référent religieux algérien face à l’intégrisme et au salafisme, sous toutes ses coutures, doit être partagé, et d’abord assumé par l’ensemble du gouvernement et de ses démembrements administratifs et politiques. Parce qu’il y va de la stabilité du pays. Il reste à savoir si le choix de la judiciarisation du conflit, qui semble être celui du ministre et de son département, est la meilleure solution pour mettre un terme à ce qui s’apparente à une véritable «rébellion» lancée à partir des lieux de culte.
Ne faudrait-il pas plutôt lancer une grande campagne de sensibilisation, sous forme de débats et de forums, où chaque imam, chaque homme de religion pourrait apporter sa contribution ou, du moins, assumer sa position ?
R. M.
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