Maroc : des milliers de personnes manifestent pour la libération des détenus du Hirak

Hirak, Rabat marche
Le Hirak assiégé à Casablanca se déplace à Rabat. D. R.

Des milliers de personnes ont pris part ce dimanche à Rabat à la marche nationale pour la libération des détenus du mouvement Hirak du Rif condamnés en juin dernier à de lourdes peines, appelant à la levée du «siège militaire imposé à la région du Rif» et au  boycott de la «justice marocaine».

Ils étaient plus de 10 000 personnes ayant répondu à l’appel lancé il y a une semaine par le comité de défense et de soutien des militants du mouvement contestataire rifain, selon des médias locaux.

Les manifestants marocains venus participer à cette marche ont scandé des slogans hostiles au Makhzen, tels que «le peuple boycotte la justice», «non au siège imposé à la région du Rif» et «liberté aux détenus du Hirak».

Selon des sources locales, reprises par des agences de presse, le Makhzen a empêché les Marocains de sortir de leurs villes pour rejoindre la marche nationale organisée à Rabat. De nombreuses unités de la police et de la gendarmerie royale ont été déployées dans les sorties des villes de Berchid, Fès, Taza, Oujda, Meknès, Sidi-Kacem, afin d’empêcher les bus et trains de transporter les manifestants qui se sont donné rendez-vous pour condamner la répression qui s’abat sur les populations du Rif.

Les mêmes sources ont indiqué également que toutes les entrées de la ville de Rabat ont été bloquées par les forces de l’ordre marocaines.

Cette marche nationale s’inscrit dans le cadre des actions de protestation menées par le comité de soutien aux détenus du Hirak qui avaient dénoncé vivement les lourdes peines infligées aux 54 militants de la contestation rifaine par la Cour d’appel de Casablanca le 26 juin dernier.

Le 8 juillet dernier une marche de la même envergure avait été organisée à Casablanca par le comité de défense et de soutien du mouvement Hirak et d’autres forces politiques marocaines, mobilisant des milliers de citoyens marocains indignés par le procès Hirak.

Le 26 juin, la Cour d’appel de Casablanca avait condamné 53 militants du mouvement de protestation Hirak du Rif à des peines comprises entre un et 20 ans de prison. Le leader du mouvement Nasser Zefzafi et trois de ses compagnons avaient écopé de 20 ans. Le journaliste Hamid el Mahdaoui avait, lui, été condamné à trois ans d’emprisonnement pour la couverture médiatique de ces événements.

Tous les détenus ont décidé de faire appel du verdict, qui a suscité des réactions d’incompréhension et d’indignation dans le royaume et à l’étranger.

R. I.

Comment (3)

    Amazighkan
    17 juillet 2018 - 12 h 33 min

    Je suis de tout coeur avec les militants du hirak qui courageusement sortent manifester pour dénoncer l’injustice et l’oppression du makhzen. Ce makhzen qui cherche à briser toute contestation en appliquant la méthode de feu Hassen II : « Affame ton chien, il te suivra !  » Même nos khorotos ont essayé sans succés cette méthode avec les Kabyles. « Anneraz ouala anekhnou ! »

    Gatt M'digouti
    15 juillet 2018 - 19 h 46 min

    C’est une bonne chose de manifester pour des causes justes et de clamer son mécontentement par rapport à une politique décidée en haut lieu et qui nuit considérablement au citoyen dans sa vie quotidienne.
    Vous dites que le makhzen a empêché les Marocains de sortir de leurs villes pour rejoindre la marche nationale organisée à Rabat?

    vrirouche
    15 juillet 2018 - 19 h 28 min

    Toute ma sincere solidarité aux freres du Rif qui souffrent sous le joug marocain. il est impératif de casser les liens de subordination de nos peuples envers les maitres. On ne peut croire se liberewr d’une oppression que l’on nourrit soi-memes. Se liberer est surtout psycologique en denuants la corde qui coupe l’ame du corps.

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