Sahelistan

Mali
Soumaïla Cissé, l'un des 24 candidats en lice pour la présidentielle. D. R.

Par Sadek Sahraoui Les Maliens sont appelés aujourd’hui aux urnes pour élire un nouveau président parmi les 24 candidats en lice, dont le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta et le chef de l’opposition Soumaïla Cissé. Quel qu’il soit, le vainqueur de ce scrutin ne bénéficiera certainement pas d’un délai d’état de grâce tant l’attente des Maliens est grande dans de multiples domaines. Au regard de la campagne de cette présidentielle, leur souhait est de voir leur nouveau Président donner la priorité aux questions de sécurité, à la réconciliation intermalienne et à la relance de l’économie.

Malgré toute l’attention dont bénéficie, depuis 2013, de la part de la communauté internationale, le Mali va en effet toujours aussi mal. En plus du fait que l’accord de paix issu du processus d’Alger avance au ralenti et que les groupes terroristes y sont toujours actifs, certaines régions du pays basculent dangereusement dans des luttes interethniques. Et tout cela a pour toile de fond une pauvreté endémique, une corruption qui a atteint des cimes vertigineuses, une gouvernance des plus approximatives.

Si le nouveau leadership malien ne s’emploie pas très vite à trouver des réponses durables à tous ces défis et à combattre tous les fléaux qui minent l’Etat, il est à prévoir que le Mali poursuive sa chute aux enfers et finisse un jour ou l’autre par éclater un mille morceaux. Espérons que ce scénario catastrophe n’aura pas lieu, car dans l’éventualité d’un effondrement de notre voisin du sud, c’est tout le Sahel qui risquerait d’en payer le prix fort.

Il est très peu probable en effet que le Niger, le Tchad, le Burkina Faso ou la Mauritanie, déjà aux prises à de graves problèmes, puissent résister à une nouvelle crise de cette ampleur. Ils peinent d’ailleurs encore à se relever des dommages collatéraux de la gouvernance calamiteuse de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré et du renversement par les Occidentaux de Mouammar Kadhafi. C’est déjà beaucoup s’ils arrivent aujourd’hui à sécuriser leurs propres territoires.

Le constat est implacable : la stabilité du Sahel est réellement suspendue à la capacité des autorités maliennes à prendre réellement conscience de la gravité de la situation et à assumer pleinement leurs responsabilités.

S. S.

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