La vie capitaliste est un long fleuve de guerres tranquilles

guerre économique
«Les soldats-salariés vont prendre position dans l'entreprise et mener la bataille des parts de marché». D. R.

Par Mesloub Khider – «Le paradoxe, ou la clé, ou l’attrape-nigaud, c’est que l’affirmation de notre volonté est le fondement de notre esclavage, tandis que notre soumission est la condition de notre liberté.» Arnaud Desjardins.

Le capitalisme a transformé la vie en champ de bataille où chaque individu est devenu un soldat en guerre permanente contre tous les autres humains également métamorphosés en soldats individuels du capital. Si autrefois le champ était pour nos aïeux un havre de paix de l’existence et de nourriture, le capitalisme a transformé le champ d’existence en guerres permanentes détruisant la nourriture relationnelle humaine. L’homme contemporain, rassasié matériellement, a faim d’humanité, dévorée par le capital qui se nourrit uniquement de la production matérielle. Loin des champs de guerres réelles répandues dans de nombreux pays, on croit vivre en temps de paix au sein d’une communauté humaine pacifique. En vérité, le capitalisme, c’est la guerre permanente : au sein des entreprises, entre entreprises, au sein des pays, entre pays, au sein de la famille, entre familles, au sein de l’individu (rendu dépressif par le système), entre individus.

Comme en temps de guerre où les soldats partent combattre la fleur au fusil, heureux d’être équipés de la technologie de mort, au mépris de leur vie, et surtout de celle des autres, pareillement chair à canon joyeuse, les individus de la société moderne capitaliste sont dressés, à leur insu, de plein gré, à vivre en guerre permanente. Ils sont ravis d’être de la chair à exploiter. Certes ils ne partent pas au bagne industrielle ou administratif pour besogner la fleur au fusil, mais allégrement et benoîtement avec l’antidépresseur et l’anxiolytique dans le ventre, ces béquilles du bonheur chimique. Comme en temps de guerre où tout le monde communie dans la fibre patriotique, sans avoir conscience d’être l’objet de manipulation politique par les dirigeants de la finance, ces individus vivent leur exploitation et leur oppression dans la ferveur et la liesse, au grand plaisir et bénéfice du capital.

Si, en temps de guerre, la norme c’est la guerre, où la promesse c’est la victoire, le moyen la chair humaine. En temps de répit d’économie capitaliste «pacifiée», la norme c’est la guerre économique, la promesse c’est la victoire (la plus-value pour le capital, la consommation, l’acquisition de biens pour le soldat-salarié), le moyen c’est nous (chair à exploiter). La corrélation entre les deux moments de vie similaires se niche dans l’endoctrinement culturel et pédagogique ayant balisé le chemin vers la guerre, la normalisation de la mentalité de guerre. Dans les deux contextes, la vie est un champ de bataille. Tous les matins, chaque soldat salarié se lève pour partir (faire) à la guerre économique.

Comme en temps de guerre où les wagons de train sont bondés de soldats, en temps d’économie «pacifiée», les soldats-salariés envahissent les routes avec leurs voitures ou les bus pour aller prendre position dans l’entreprise et mener la bataille des parts de marché la fleur au fusil, au grand contentement de sa majesté, le capital. Si, en temps de guerre, le soldat est l’outil et le moyen de la violence déchainée, en temps d’économie «pacifiée», les travailleurs sont l’outil et le moyen du capitalisme déchainé. Sans eux, ni la bataille ni le capitalisme n’existeraient.

Nous blâmons et condamnons la prostituée qui vend son corps, ses charmes à un client. Que faisons-nous de différent quand nous vendons notre force de travail, notre vie à un patron ? Sommes-nous plus digne que la prostituée ? On nous assène qu’il faut gagner sa vie à la sueur de son front. Cette maxime péremptoire consonne comme un obus avec cette recommandation militaire : il faut être fier de perdre sa vie sur le front. Dans les deux cas, on gagne ses galons une fois seulement après avoir sacrifié sa vie sur les fronts respectivement de la sueur et du suaire : la tombe de l’inconnu pour le soldat, la retraite tombale pour le salarié.

Pourquoi acceptons-nous de nous lever chaque matin pour partir joyeusement à la guerre capitaliste ? Car elle est devenue la norme et la culture communes. Par la puissante force de l’endoctrinement idéologique, l’individu ne conçoit pas une autre réalité. Il appréhende la réalité uniquement par le prisme du capital logé et incrusté dans son cerveau, si on peut appeler cette chose cerveau, malléable à souhait, pour qui la promesse d’une maison, d’une voiture, d’un smartphone justifie toutes les compromissions, trahisons, dégradations morales. Même si, la maison, la voiture et le smartphone ne lui appartiendront jamais réellement, mais à la banque (qui nous vend notre existence à crédit). Tout comme l’entreprise où il trime comme un esclave du matin au soir, elle ne lui appartiendra jamais. Au contraire, à la moindre occasion, l’entreprise le jettera comme un kleenex usagé. Pourtant, il arbore toujours de la fierté d’aller se vendre à une entreprise, qui va lui vendre l’espoir d’avoir la possibilité de s’endetter pour acheter sa vie à crédit pour le grand profit des banquiers. Pauvre prolo ! Il se croit libre. En réalité il est pressuré par son patron, ses banquiers, ses créanciers. A la guerre comme à l’usine. Acheter son existence à crédit est le summum de l’aliénation. Tu crois posséder des biens, mais en réalité tu es possédé par les biens. Tu es doublement esclave de la marchandise. Tu la produis sans te l’approprier (elle demeure propriété du capitaliste). Tu l’achètes ensuite à crédit (elle demeure potentiellement la propriété du banquier en cas de défaillance de paiement).

L’avenir incertain et chaotique est la seule perspective existentielle offerte dans le monde capitaliste. Dans cet univers impitoyable de l’économie capitaliste anarchique, les promesses n’honorent jamais l’avenir de leur présence. L’avenir se languit toujours de l’absence des promesses au banquet de l’existence, qui rate constamment son rendez-vous avec le bonheur, valeur inconnue dans le monde capitaliste. Il ne reconnaît qu’une seule valeur, la valeur marchande, un seul bonheur frelaté, la solvabilité.

L’insécurité est le mode d’existence du capitalisme. Le capitaliste vit constamment avec la peur de la mévente, l’absence de réalisation de la plus-value. Le travailleur vit avec la hantise de la rupture de son contrat d’esclavage salarié, nommé par euphémisme chômage. Ces épées de Damoclès suspendues au-dessus de la tête de tous les individus aiguisent leur tempérament agressif en le rendant encore plus tranchant, plus sanglant. La société devient à leurs yeux emplis de hargne et de haine une arène de combat, où tous les coups (bas) sont permis. La méfiance et la défiance leur sert de bouclier dans leurs frontales relations. Les relations entre individus (car l’expression courante millénaire «relations humaines» est inappropriée pour qualifier le mode de communication usuel au sein du capitalisme) sont marquées par des rapports mercantiles. L’intérêt encadre leurs relations. La cupidité anime leurs intentions. Le profit guide leurs attentes.

Comme sur un marché où domine uniquement le rapport marchand, dans la société, les relations sont également dominées par des rapports marchands. On se juge. On se jauge. On évalue nos valeurs pécuniaires respectives pour décider si la relation est profitable, rentable. La suspicion commande toutes les relations. L’innocente fraternité, la gratuité sentimentale, la pureté amicale sont suspectes aux yeux de la majorité des individus façonnés par la mentalité cupide capitaliste. Pour eux, tout échange a le parfum d’une transaction lucrative, sent l’odeur monétaire.

Même la relation conjugale est désormais polluée par les rapports marchands. Par les rapports de force. Entre l’homme et la femme, la guerre est déclarée. Et la femme veut sa revanche. Son émancipation s’apparente à un travestissement sexuel. La femme n’a pas a accouché d’une nouvelle femme originale pétrie d’humanité et de sentimentalité féminines, mais elle s’est muée en homme. Au lieu de conserver ses légendaires affects pacifiques féminins, elle a endossé l’horrible armature guerrière masculine. Au lieu d’entraîner l’homme brut sur son affectueux terrain féminin, elle a occupé le territoire mâle pour s’approprier ses funestes caractéristiques violentes et agressives. Au lieu de dépasser l’homme par le haut, elle l’a surpassé par la bassesse. Au lieu de pacifier l’homme par son humanité féminine, elle s’est déshumanisée par sa corruption masculine. Depuis que la femme ressemble à l’homme, l’humanité s’est dégradée et a perdu tout espoir de progrès, de rédemption, de révolution. Car la femme était l’avenir de l’homme. L’humanité devait se bâtir sur les douces et affectueuses valeurs millénaires de la femme. Même le foyer conjugal s’est métamorphosé en champ de guerre. La bataille est quotidienne. Tout est prétexte à conflits. L’amour et la paix ont été délogés du foyer conjugal. Les conflits intergénérationnels, entre parents et enfants, ont également envahi la famille. La famille explose, implose. Le couple est devenu de nos jours une association entre deux partenaires désireux de fructifier pécuniairement leurs investissements sentimentaux. La rentabilité relationnelle fonde leur association maritale. Le gain financier structure leur vie de couple. Chacun est sommé de fortifier le compte bancaire conjugal au moyen de revenus mirobolants pour assouvir leurs addictions consommatrices, consuméristes. L’émulation financière est le carburant du couple, et non pas la ferveur sentimentale. La réussite sociale conjugale prime sur le bonheur sentimental conjugal. Le manque d’argent impacte davantage le couple que l’absence de sentiments. La défaillance professionnelle de l’un des conjoints entraîne souvent le licenciement conjugal. L’association est rompue. Le partenaire chômeur subit ainsi une double peine.

L’école, pareillement, n’est plus un lieu d’apprentissage, mais d’affrontements. De même, la rue n’est plus cette école de socialisation collective entre pairs, enrichie aux contacts des adultes, mais un champ de dévastation relationnelle désormais colonisé par les seuls chiens tenus en laisse par leurs «maîtres» désœuvrés. L’enfant, autrefois enfant de toute la famille élargie et de tous les habitants du quartier, est devenu la propriété exclusive d’une famille nucléaire condamnée à vivre en vase clos dans des logements bétonnés, pourvus de toutes les commodités matérielles modernes, mais dénués de l’essentiel : d’humanité.

De même que, en temps de guerre, la culture et la sémantique rétrécissent leur champ de créativité et d’activité, devenant de simples instruments d’embrigadement idéologique belliqueux, de même en temps d’économie capitaliste pacifiée, la culture et la sémantique empruntent le discours du capital. Dans le premier contexte de guerre réelle les maîtres mots sont : défense de la patrie, ennemis, combattre, abattre, tuer, massacrer, conquérir, etc. Dans le contexte de guerre économique, la rhétorique est : compétitivité, rentabilité, concurrents, part de marché, profit, performance, etc. Dans les deux modes d’existence, l’objectif est constamment de combattre contre l’adversaire, se battre pour remporter la victoire de la guerre (réelle ou économique), de gagner du terrain, des parts de marché, d’écraser le concurrent, l’ennemi, d’écrouler mortellement le maximum de soldats, d’écouler le maximum de ses produits, de faire couler beaucoup de sang, d’amasser beaucoup de profits, etc. En résumé : la soif de sang dans la guerre réelle. La soif de profit dans la guerre économique. Le capitalisme est un système vampirique, il suce le sang de l’humanité et la sève de la terre. Excepté qu’à la différence du vampire, le capitalisme opère jour et nuit, sans répit, sans dépit. Rien ne demeure de l’humanité de l’homme quand la société est organisée autour de la guerre économique permanente, de la guerre de tous contre tous exacerbée par l’individualisme forcené. Quand la société est soumise à l’aliénation, aux déprédations, aux dépravations, dégradations relationnelles et écologiques.

Nous menons non seulement la guerre contre nous-mêmes par notre servitude volontaire, par notre soumission à l’exploitation et l’oppression opérées dans ces abattoirs pathologiques de la vie, ces mouroirs graduels nommés entreprises.
Mais nous menons aussi la guerre à notre mère Terre. Aujourd’hui, la terre ne supporte plus la guerre écologique tragique que lui livre le capital. Pour nourrir sa pathologique valorisation, le capital affame la terre, la dégrade, la pollue, la dévaste. Le capitalisme est synonyme de destruction du monde, de l’humanité. Le capital saccage l’écosystème, brise des vies humaines, propage la guerre, décime les cultures. Le capitalisme est un système de mort.

Quand nous résoudrons-nous à écouter le cri de la vie, cette vie qui sommeille en nous dans le lit de notre mort existentielle quotidienne programmée ? Oui, l’authentique vie humaine se meurt en nous à force d’avoir manqué de souffle spirituel, d’oxygène relationnelle, d’essence communicationnelle, de révoltes salutaires. Après des milliers d’années d’évolution de l’humanité dans la misère, sur fond de spiritualité et de la noblesse du cœur, nous vivons aujourd’hui dans une misère humaine et spirituelle au sein d’une abondante richesse matérielle hautement technologique sans cœur. Aujourd’hui, Dieu est mort, tué par le capital, seul système à être parvenu à le déloger du Ciel. Mais, c’est pour lui donner refuge sur terre, en invitant chaque individu à devenir Dieu. Notamment par la folle ambition de l’homme à vouloir (devoir) concentrer et accumuler l’argent, les pouvoirs, le savoir, les technologies. Tous les attributs de la guerre. Chaque homme étant devenu son propre Dieu, nous sommes entrés dans l’ère de la guerre des Dieux. En termes modernes, de la guerre interindividuelle, de tous contre tous. Jusqu’au triomphe du dernier Dieu vainqueur, le Dieu unique (inique). On croit vivre à l’époque de la guerre des religions. Mais c’est plutôt l’époque de la guerre des Dieux, ces monades narcissiques du monde capitaliste, spécialistes des guerres économiques, militaires.

L’heure est venue de bâtir une nouvelle culture collective débarrassée des catégories marchandes, de la guerre, du pouvoir autoritaire. Pour être en phase avec la vie, en symbiose avec notre terre nourricière, pour ressourcer notre humanité, ressouder notre solidarité humaine universelle. Emboîtant le pas des Lumières aux intelligences visionnaires qui ont éclairé l’humanité depuis la nuit des temps, mais demeurés dans l’obscurité faute de clarté des esprits, avant que nous sombrions définitivement dans les ténèbres de l’obscurantisme et le néant de la vie. Souvent, ces lumineux hommes d’antan n’ont éclairé de leur vivant que quelques rares personnes désireuses de propager la lumière autour d’elles. Etendons cette lumière à l’humble et souffrante humanité plongée dans l’obscurité intellectuelle et la misère matérielle.

Notre époque éclairée par le savoir nous permet aujourd’hui d’embraser et d’enflammer toutes les intelligences délibérément rejetées dans l’ombre et l’obscurité par le capitalisme moribond, pour survivre sur notre ignorance entretenue, maintenue. L’écho des révoltes et révolutions des temps anciens ne parvient plus aux oreilles du monde contemporain, rendu sourd par la silencieuse manipulation mentale opérée par le capital et la pédagogique falsification de l’histoire du peuple opprimé. Faute d’une nouvelle œuvre politique collective, d’une nouvelle économie coopérative humaine, d’une nouvelle culture inspirée par la vie et reliée à l’humanité, en lieu et place du capitalisme, la barbarie creusera ses sillons dans notre univers mental, comportemental. Et notre décadence sera monumentale, abyssale.

Refusons la vie de champ de bataille façonnée par l’idéal capitaliste. Renouons avec le champ (chant) de la vie par une dernière bataille salutaire contre le capitalisme, pour façonner notre propre idéal humanitaire. A défaut de transformer le monde capitaliste, le monde capitaliste nous transmettra ses mortifères défauts. Relions-nous pour le meilleur, puisque le pire nous le vivons déjà. Nous sommes entrés, dit-on, en pleine époque des crises : crise économique, crise politique, crise sociale, crise culturelle, existentielle. L’histoire nous enseigne que les crises du capital accouchent souvent d’horribles dictatures ou de monstrueuses guerres. Si nous ne réagissons pas à temps, le capital enfantera la vermine, la famine. Des guerres locales, communautaires, ethniques, régionales, de quartiers, familiales, interindividuelles : un génocide planétaire.

Le capitalisme nous livre une véritable guerre sociale. Il détruit nos conditions d’existence, nos acquis sociaux. Santé, éducation, secteurs publics, autrefois activités d’utilité sociale exercées loin des lois capitalistes, sont devenues à la faveur de la crise objets de convoitise pour le capital. De là s’explique la politique de privatisation tous azimuts de ces secteurs. Ces établissements sont désormais gérés selon les lois de la rentabilité du système capitaliste. Autrement dit, selon la logique de la guerre économique capitaliste. Il ne faut pas s’étonner que tous ces secteurs publics deviennent rapidement des cimetières.

Si, pour les classes populaires, la crise a le visage hideux de la mise à mort social, pour les financiers, en revanche, elle symbolise la renaissance de leur capital, la garantie d’une longévité financière. La mort sur le champ de bataille capitaliste pour les premiers. Le chant de la victoire de leur guerre capitaliste pour les seconds. S’indigner individuellement, c’est bien. Se révolter collectivement, c’est mieux.

«Peut-on justifier un capitalisme qui s’est développé sur la base de l’esclavage de masse Eric Hobsbawm.

M. K.

Comment (18)

    Anonyme
    5 août 2018 - 11 h 37 min

    Une moyenne de 15/16 trolls s’amusent à faire des pouces vers le bas à tout commentaire patriotique. L’avez-vous remarqué ? Les trolls sont parmi nous, mais sont trop visibles. Technique de nazes.

      Mme CH
      5 août 2018 - 14 h 08 min

      Oui,nous l’avons remarqué depuis le début, ils sont là pour influencer l’opinion des lecteurs….et fausser les statistiques dans l’espoir de coller l’image qu’ils veulent aux Algériens et à l’Algérie et faire croire ce qu’ils veulent que nous croyons, mais nous ne sommes pas tous dupes/benêts…!
      Merci. Contente de voir que mes compatriotes Rahoum Fay9in…!

    Rayah
    4 août 2018 - 16 h 24 min

    J’espere et je souhaite que le capitalisme finira par se devorer et devorera tous les capitalistes dans la foulee. Ce virus finit par contaminer certains parmi nous par proximite mais pas au meme niveau qu’en Europe. Notre culture et nos traditions nous permettent toujours de vivre selon nos moyens ‘ ghanoun ‘, nous n’avons pas besoin de nous endetter et c’est le point faible du capitalisme, vous lui coupez la circulation des finances. Il faut eduquer la generation future l’art de vivre selon la necessite et de ne pas consommer pour le plaisir. Je rappelle que le gouvernement japonais desespere avait donne de l’argent a ses citoyens pour les tenter de sortir dans la rue et consommer tout comme un dealer qui offre la drogue gratuitement la premiere fois. Vous bloquez la circulation de l’argent en reduisant les depenses inutiles dites de luxe et vous detruisez la source de sang pour le virus qu’est le capitalisme. L’arme efficace contre le capitalisme c’est d’eviter de s’endetter. Quand on veut on peut. Merci pour l’article

    Anonyme
    4 août 2018 - 15 h 41 min

    Magnifique contribution. Je la garde pour me souvenir des ravages de l’esclavage proposé par les affairistes internes et extérieurs à l’Algérie. Profitons de ces contributions pour créer autre chose dans notre pays et certainement pas ce capitalisme hideux qui détruit toutes les relations humaines jusqu’à se hisser dans les relations affectives les plus essentiels à la pérennité sociale : le couple, la famille, les enfants, le voisinage. Que notre pays progresse et avance, oui, mais qu’il devienne un asile psychiatrique capitaliste c’est non !

    Abou Stroff
    4 août 2018 - 15 h 12 min

    « La vie capitaliste est un long fleuve de guerres tranquilles » titre M. K..
    en effet, le capitalisme est un mode de production qui ne progresse qu’à travers des crises où les guerres ne sont que des « moments » dans le processus de valorisation de la valeur ou pour être moins pédant, de l’accumulation du capital.
    ceci dit, reconnaissons que ce mode, quelles que soient les tares que nous pouvons lui coller, continue à développer les forces de la production et à entrainer, avec des dégâts collatéraux, certes, l’humanité vers des niveaux de développement jamais atteints auparavant (ce ne sont certainement pas les « directives » de nos augustes ouléma qui nous permettront de découvrir de l’eau liquide sur Mars).
    en d’autres termes, je pense qu’au moment présent, le capitalisme est indépassable malgré les voeux des révolutionnaires de salon. car, « Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d’existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. » [K. Marx]. (ce qui expliquerait, entre autres, l’échec de l’expérience soviétique).
    quant à cette histoire de femmes qui voudraient se muer en hommes, remarquons, de prime abord, que la première division de la société en classes fut , avec la sédentarisation, la division hommes/femmes qui a permis aux hommes de contrôler les moyens de subsistance et d’accaparer un surplus grâce à leurs activités externes tandis que les femmes, étant rivées au foyer à cause des enfants, devenaient dépendantes, pour leur survie, des premiers. notons, en outre, que l’oppression, la répression et l’exploitation (dans toutes les sociétés divisées en classes) des femmes est à la base de et justifient toutes les formes d’ oppression. ces remarques étant faites, il me semble qu’il serait suicidaire pour les femmes, qui ont enfin « compris », d’accepter le rôle de « poupées gonflables » que leur assignent les hommes dans une société (quelle que soit sa nature) de classes.
    enfin, il me semble qu’une analyse concrète de la situation de la formation sociale algérienne ne peut aboutir qu’à un constat: étant donné que « l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre… » [K. Marx] et que notre problème essentiel est le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation qui nous avilit et nous réduit à des moins que rien, agissons pour dépasser ce système. quant au système capitaliste, oeuvrons pour que son émergence soit la plus rapide possible.
    PS: j’ajoute, pour compléter mon argumentation que la religion, quelle qu’elle soit, étant la drogue dure la plus dure parmi les drogues dures, « la critique que la religion [devient] la condition préliminaire de toute critique » (K. Marx) et concernant l’algérie, en dehors d’une critique radicale de la religion musulmane, nous continuerons à être pris en étau entre la domination des rentiers sous couvert de « nationalisme » et la domination des rentiers sous couvert de « charia ».

    MELLO
    4 août 2018 - 10 h 39 min

    Les sempiternelles sujets de diabilisation de la societe’. L’homme et la femme , naissent pour etre les pourvoyeurs de cette vie qui s’etteint avec la mort . A la mort, tout est fini comme on nous le laisse croire. Mais, mais durant la vie , l’etre humain est tenu de lutter pour vivre et faire vivre ses proches. Si le capitalisme , reste ce long fleuve de gueres, l’etre humain doit les mener pour vaincre l’adversaire. Cet adversaire parfois invisible , comme la faim, la maladie, l’insomnie ou meme la fatigue , doit etre combattu sans relache et vaincu, pourtant non affilie’ au capitalisme ou au socialisme ou tout autre doctrine. Le pire des combats , c’est cette lutte de survie que mene notre terre contre cet humain qui la depossede. On croit savoir , qu au 1 er Aout 2018, l’homme vit endettee par rapport a ce que lui offre la terre. En d’autres termes, l’etre humain a consomme’ , au 1er Aout 2018, tout ce que peut lui offrir la terre pour l’annee 2018. Nous, en tant que genre humain, vivrons encore 5 mois de 2018 par un ratio negatif de ressources terrestres.
    Voila le vrai combat a mener: En reduisant les consommations, en reduisant toutes ces pertes jetees dans les poubelles, car en observant toutes ces immondices qui enlaidissent nos rues et coins de rues, on a conscience que la guerre est menee contre la nature , donc contre cette terre qui nous nourit. J’ajouterai que 30 % de ces « dechets » menagers peuvent nourrir un pan entier de la population.

    boghni
    4 août 2018 - 6 h 27 min

    bravo monsieur mesloub khider pour votre contribution,je rajoute que cette doctrine qu’est le capitalisme a rendu la masse occidentale sclėroser face a leur institutions par peur de perdre leurs emploie ,cette masse se mue dans la consommation des anti depresseurs aux grand bonheur des institutions,comme ca personne ne bouge.encore bravo mr khider pour votre eclairage.azul et tahia el djazair.

    MOHAMMED BEKADDOUR
    4 août 2018 - 6 h 12 min

    Les êtres naissent sans l’avoir voulu, apparaissent, s’illustrent par des actes variés, puis disparaissent, de mort naturelle ou violente, certains sont propulsés à des fonctions de gouvernants, d’autres à des statuts de gouvernés, j’ai retenu d’un professeur français cette leçon : Le rationalisme morbide, la folie de celui qui a voulu TOUT comprendre, qui s’est délié, ou a été délié de l’A.B.C du vivre. @Lhadi a mis le doigt sur la bonne piste en nous écrivant « En Chine, Deng Xiaoping initie dès 1981 une immense réforme du système économique, ouvrant la voie à un capitalisme sous contrôle de l’Etat. »… Il suffirait que La Gouvernance soit celle d’une équipe de Sages, qui a pu atteindre à l’harmonie avec La Volonté du Créateur, qui sait gérer, fructifier, exploiter les dons des individus, cernés au cours du processus éducatif, et qui les place dans l’orchestre « national », en Algérie nous sommes le produit EX NIHILO de l’addition Régression du monde musulman et de l’égarement occidental, barbare, et nos esprits n’ont pas à chuter : Défi ! Naître, et en accord avec Un Soi non négociable, nous avons La Voie, La Bonne, il ,faut se l’approprier, La France a été le synonyme de La Dépossession ! ETC

    COLLADON
    3 août 2018 - 22 h 16 min

    Comment peut-on écrire de pareilles stupidités !

      Zombretto
      3 août 2018 - 22 h 59 min

      Comment peut-on être si stupide qu’on ne comprend pas le sens de cette contribution ?

      PREDATOR
      3 août 2018 - 23 h 15 min

      COLLADON
      3 août 2018 – 22 h 16 min
      Comment peut-on écrire de pareilles stupidités !

      S’il y a quelqu’un de stupide c’est bien vous à moins que vous ne soyez un zombie

    Zaatar
    3 août 2018 - 21 h 04 min

    En conclusion l’évolution de la société et de l’humanité en générale n’est pas uniquement inscrite dans ses gènes. Elle est fortement liée et tributaire de son environnement qu’elle impacte en parallèle en même temps. Il est facile de comprendre que les jalons du « développement  » de la société ont été posés au tout début de la venue de l’homme sur terre. La nature a donc fait le reste. L’interraction continue entre l’homme et son environnement à permis de materialiser tout ce qui est constaté aujourd’hui, Et on peut même extrapoler pour demain.

    MOHAMMED BEKADDOUR
    3 août 2018 - 18 h 29 min

    @ »«Le paradoxe, ou la clé, ou l’attrape-nigaud, c’est que l’affirmation de notre volonté est le fondement de notre esclavage, tandis que notre soumission est la condition de notre liberté.» Arnaud Desjardins.
    —————————————————————————————————————————————-
    J’ignores dans quel contexte Arnaud Desjardins a fait cette conclusion, j’ai pensé au fameux « Cultives ton jardin »… Il n’y aura pas de paradis sur Terre, le chacal et l’agneau resteront dans le rôle que La Création leur a assigné, mais il s’agit de cet humain que nous sommes, si aléatoires, venu à ce monde prisonnier d’une destinée qui illustre qu’il n’y a de volonté victorieuse que celle du Créateur, Lequel veut juste… La Justice entre ces humains. ETC Les expériences capitalistes occidentales et socialistes donnent une somme qui permet, ouvre à Une Voie médiane ! ETC

    Mme CH
    3 août 2018 - 18 h 15 min

    Pour la première fois, je suis debout en train d’applaudir Mr Mesloub Khider….! Et je me suis dit, si c’est moi qui avait écrit ce passage concernant le rapport entre l’homme et la femme, on m’aurait taxé de tous les noms que vous connaissez…! J’ai toujours dit que la relation entre X et Y était une relation de complémentarité et non de dualité comme l’occident a voulu nous faire croire…malheureusement , il a réussi à nous contaminer….via ses virus et ses orbitons complexés colonisables…!!

    En fait j’ai surtout applaudi ce passage: « Même la relation conjugale est désormais polluée par les rapports marchands. Par les rapports de force. Entre l’homme et la femme, la guerre est déclarée. Et la femme veut sa revanche. Son émancipation s’apparente à un travestissement sexuel. La femme n’a pas a accouché d’une nouvelle femme originale pétrie d’humanité et de sentimentalité féminines, mais elle s’est muée en homme. Au lieu de conserver ses légendaires affects pacifiques féminins, elle a endossé l’horrible armature guerrière masculine. Au lieu d’entraîner l’homme brut sur son affectueux terrain féminin, elle a occupé le territoire mâle pour s’approprier ses funestes caractéristiques violentes et agressives. ….(…..)….La bataille est quotidienne. Tout est prétexte à conflits. L’amour et la paix ont été délogés du foyer conjugal. Les conflits intergénérationnels, entre parents et enfants, ont également envahi la famille. La famille explose, implose. Le couple est devenu de nos jours une association entre deux partenaires désireux de fructifier pécuniairement leurs investissements sentimentaux. La rentabilité relationnelle fonde leur association maritale. Le gain financier structure leur vie de couple. Chacun est sommé de fortifier le compte bancaire conjugal au moyen de revenus mirobolants pour assouvir leurs addictions consommatrices, consuméristes. L’émulation financière est le carburant du couple, et non pas la ferveur sentimentale. La réussite sociale conjugale prime sur le bonheur sentimental conjugal. »

    Barvo…c’est du top, rien à ajouter, sauf peut être que même les progressistes, les socialistes……et les libertaires sont aussi à l’origine de ce mal profond qui a fait exploser la famille…!
    Toutes les « religions » des Minus Créatus ont prouvé leurs défaillances et leur faillite….!

    PREDATOR
    3 août 2018 - 14 h 13 min

    PS/ Juste pour dire merci Mr Mesloub Khider pour cet excellent article que je garde dans mes favoris

    PREDATOR
    3 août 2018 - 14 h 08 min

    C’est depuis que nos avons copié le mode de vie occidental que nos ennuis ont commencé, nous avons perdu tous nos repères , l’état s’est désolidarisé et a livré le pays au privé national et à l’occident prédateur
    ABAS LE CAPITALISME

    lhadi
    3 août 2018 - 13 h 41 min

    Entreprendre pour décrire les différentes idéologies qui se sont revendiquées du Marxisme au xx ième siècle procure un vertige : celui lié à l’étude de leurs méandres fastidieux, qui déroutent par leur complexité.

    Ces idéologies nées de la pensée originelle de l’auteur du Manifeste du parti communisme (1848) ont engendré une exégèse aussi considérable, donné naissance à des régimes politiques si nombreux, et structuré un siècle de la vie politique de nombreux pays du globe.

    Plusieurs points communs unissent ces doctrines : le monopole du parti communisme sur le pouvoir, le principe du centralisme démocratique, la nationalisation par l’Etat des moyens de production, une économie planifiée et non pas orientée vers le marché, l’appartenance à un mouvement communiste international et l’aspiration, du moins en principe, à la marche vers une société communiste sans Etat, sans classes et sans propriété privée.

    Mais, au-delà de ces convergences propres au marxisme-léninisme, stalinisme, trotskisme, maoïsme, titisme et castrisme, constituent autant d’avatars qui ont suscité en leur temps adhésions frénétiques et haines incommensurables.

    La plus part des Etats qui s’étaient engagés dans la construction d’une société communiste y renoncent. En URSS, Mikhael Gorbatchev lance en 1985 un processus de « rénovation » qui aboutira à…la fin de l’ère soviétique. En Chine, Deng Xiaoping initie dès 1981 une immense réforme du système économique, ouvrant la voie à un capitalisme sous contrôle de l’Etat.

    De l’ex planète communiste, seuls subsistent à ce jour la Corée du Nord, Cuba et très formellement, la chine et le Vietnam, deux pays où le développement capitaliste bat son plein.

    Quant à l’Algérie, l’économie planifiée, mise en place sous le modèle soviétique, a porté préjudice à son image. Elle a obéré tout développement d’un état fort, d’une république solide, d’une Algérie forte et conquérante dans ce monde de globalisation politiquement et économiquement injuste.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      Zombretto
      3 août 2018 - 18 h 10 min

      @lhadi : Beaucoup critiquent le marxisme sans vraiment le comprendre. Le marxisme, ce n’est pas l’ex-URSS, ni la Chine, ni Cuba, encore moins la Corée du nord. Quand les premiers bolcheviques sont allés voir Engels (après la mort de Marx) pour lui demander conseil, il a essayé de les dissuader. Il leur a dit que renverser le czar, ça oui, il n’avait pas de doutes qu’ils pouvaient le faire, mais quant à instaurer le communisme en Russie ce n’était même pas concevable. Le communisme ne peut arriver que dans une société capitaliste hautement industrialisée dans laquelle les problèmes liés au capitalisme ont atteint un point de pourriture et de rupture où il ne peut plus fonctionner. Ce communisme est supposé être le fait d’une classe de travailleurs exploités, des travailleurs qualifiés professionnellement et hautement politisés, pas des paysans illettrés et misérables et ignorant tout du monde en dehors de leurs champs, comme en Chine, Russie, Cuba et Corée. On ne transforme pas ces derniers en travailleurs politiquement motivés et disciplinés du jour au lendemain. Ces pays ont essayé de mettre la charrue avant les bœufs et se sont rendu compte que ce n’était pas possible, si encore on peut leur concéder qu’ils avaient réellement le bien du peuple comme objectif et non pas leur propre pouvoir depuis le début. Le communisme, c’est le partage équitable des richesses, mais pour partager il faut qu’il y ait quelque chose à partager, pas des promesses d’un partage à venir. On ne décide pas d’abord de partager et créer tout un système de production après. L’être humain ne marche pas comme ça.
      Le communisme devra arriver aux USA d’abord, car si un autre pays essaye de l’instaurer, comme en France par exemple, les USA le détruiront. A moins que les USA ne s’affaiblissent tellement dans les décennies à venir qu’ils ne soient plus capables de dicter leur conduite aux autres pays. Et ça, il y a déjà des signes annonciateurs… Ça pourrait arriver par surprise au moment le plus inattendu, comme la chute de l’URSS et du mur de Berlin.

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