Irak : guerre civile, révoltes sociales et embrasement général en vue

Irak irakien
Manifestations à Basra, en Irak. D. R.

Par Mesloub Khider – Le gouvernement irakien renoue avec ses vieux démons de l’époque dictatoriale de Saddam Hussein. En effet, le pouvoir irakien a placé les forces de sécurité en état d’alerte avancé pour faire face aux multiples manifestations dans les provinces méridionales du pays.

Contre les manifestants, les forces de l’ordre irakiennes n’ont pas hésité, comme au temps glorieux de Saddam Hussein, de réprimer les protestataires par l’usage de tirs à balles réelles. On dénombre déjà 12 morts et des dizaines de blessés.

Bassora, deuxième ville d’Irak, comptant 3 millions d’habitants, connaît un mouvement de protestation depuis plusieurs semaines. Cette province est en proie à de massives manifestations sociales violentes, provoquées à la suite de la pollution de l’eau. La pollution de l’eau a déjà entraîné l’hospitalisation de 30 000 personnes intoxiquées.

Le mécontentement social s’amplifie. Des manifestations contre la corruption et la défaillance des services publics se déroulent régulièrement depuis plusieurs semaines. L’exacerbation de la colère est montée d’un cran à la suite de l’hospitalisation de plus de 30 000 personnes intoxiquées par l’eau polluée distribuée par les autorités irakiennes. Lors d’une manifestation, des bâtiments gouvernementaux ont été saccagés et incendiés par des manifestants, en particulier le siège du gouvernement local a été incendié.

Le mouvement contre la corruption et l’incurie des autorités irakiennes a commencé en juillet et s’est intensifié ces derniers jours. Vendredi, les manifestants ont fait irruption dans les locaux du consulat d’Iran et y ont mis le feu pour protester contre l’influence présumée de la République islamique sur la vie politique irakienne. L’Iran et l’Irak ont fermement condamné cette action.

Au mois de juillet dernier, déjà, plusieurs centaines d’Irakiens avaient fait irruption dans l’aéroport de la ville sainte chiite de Nadjaf où le trafic aérien a été suspendu pour réclamer de meilleurs services publics et dénoncer la corruption.

Plusieurs associations de défense des citoyens invitent le gouvernement irakien à déclarer Bassora province «sinistrée». Mais le pouvoir irakien ignore leurs doléances. Le gouvernement a déclaré peiner pour trouver des fonds. Pourtant, les montants des revenus pétroliers ont considérablement augmenté, ils ont doublé en un an.

L’embrasement de l’Irak se profile à l’horizon. La guerre civile menace d’éclater de nouveau. D’autant plus que sur le terrain à Bassora des milices sont entrées en lice pour jouer à la police.

Pour tenter d’apaiser la situation et surtout sauver son poste, hier, lundi 10 septembre 2018, le Premier ministre irakien, Haïder Al-Abadi, s’est rendu en visite à Bassora. Les paroles vont-elles remplacer les balles réelles comme moyen de communication de la part du pouvoir irakien ? Ou ce pays (tribal) est-il condamné à user que du langage de la violence armée pour gouverner ?

M. K.

Comment (7)

    Anonyme
    11 septembre 2018 - 18 h 20 min

    Les entreprises Occidentales se frottent les mains.
    Israêl et les monarchichis peuvent dormir tranquille.
    Chaque révolte profonde destructrice retarde un pays et l’endette pour des décennies.
    Les deux crient Allahakbar et se tapent dessus.
    Que les Algériens yessetrou Bledhom bark ! ya latif.
    Ces peuples là ne méritent que des dictateurs fermes!
    Il faut être civilisé et laisser la religion à sa place pour mériter un Etat démocratique.
    Wallah ma yerfdou berrass ! Et bientôt le tour des bédouins. on va rigoler.

    Brahms
    11 septembre 2018 - 15 h 51 min

    L’Ancien Président Algérien Mr Chadli Bendjedi (Allah Ya Rahmou) et Mr Ghozali s’étaient rendus en 1990 à Bagdad pour dire à Mr Saddam Hussein qu’il fallait se retirer du Koweit et arrêter la surenchère car un piège international était tendu à l’Irak. Mais, celui – ci était têtu et borné ne voulant pas perdre la face et voulant à tout prix en découdre. On en connaît le résultat aujourd’hui. Le peuple paye maintenant les conséquences dommageables de leurs anciens Président et je pense que cela va durer encore pendant
    1 siècle pour effacer les stigmates de toutes ces guerres à répétition.

    Karim
    11 septembre 2018 - 8 h 49 min

    Hasard du calendrier ou pas.
    l’Irak semble voir son avenir déjà bien compliqué, s’assombrir… Depuis que ce pays et l’Iran ont décidé de bannir le $ comme mode de paiement de leurs échanges commerciaux!

    Anonyme
    11 septembre 2018 - 8 h 16 min

    L Irak a enormement de travail a faire pour retrouver la paix…en premier lieu il faut un gouvernement fort….et reconstruire ses services de renseignements interieurs et exterieurs et surtout voir ce qui se mijote du cote de la province Kurde ou divers services et commandos etrangers sont stationnes et agissent en toute cooperation avec les Kurdes librement ….

    Gatt M'digouti
    11 septembre 2018 - 8 h 02 min

    J’avais cru comprendre que Saddam était la cause de tous les maux de l’Irak et qu’après sa mort ce pays est devenu un paradis !!!!!!

      Vector
      11 septembre 2018 - 10 h 48 min

      Exactement !
      Saddam Hussein était un tyran non parce qu’il était « méchant » mais parce que l’Irak ne peut être dirigé que par un tyran !
      Et si demain ces manifestants s’installent en occident, il mettront leurs échecs sur les juifs, les mécréants, les racistes, etc, etc…

    Vroum Vroum ????
    11 septembre 2018 - 7 h 43 min

    Je pense que mélangé aux manifestants des agents sionistes pro Saouds Usa sont derrière les incendies ..Des Harkis pro Saouds Wahabisme roulent pour Usa et cassent , brûlent les bien public . .Faut chasser Usa d’Irak et Syrie et la paix sera là . .Et aussi chasser Saouds Wahabite d’Arabie ainsi les Usa Israël Otan n’auront plus prise et larbins en Arabie et Moyen-Orient..les Saouds secte Wahabite sont le problème avec Israël.

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