Citoyens mal lotis

AADL malfaçons
Les logements AADL et LPP sont livrés en mode «surprise». New Press

Par Akram Chorfi – En matière de construction de logements, les malfaçons se suivent et ne se ressemblent pas, les différents promoteurs auxquels l’Etat a confié des projets AADL et LPP se livrant à une espèce de compétition de l’horreur pour savoir qui saura faire la plus cruelle des surprises aux acquéreurs.

Les étrangers tant décriés du fait qu’ils venaient prendre le pain des promoteurs locaux, alors qu’ils ne pouvaient pas, nous a-t-on dit, faire mieux que ces derniers, sont évoqués avec nostalgie par ces habitants malheureux qui se découvrent, à leur corps défendant, qui noyés dans les eaux d’égout à la moindre averse, qui abrités derrière des murs menaçant ruine alors qu’ils respirent encore l’odeur du chantier.

Cela ne rappelle-t-il pas les portions d’autoroute qui avaient échu à des opérateurs locaux ? Ces portions livraient, les unes après les autres, leurs lots de malfaçons et de tricheries, alors que les portions prises en charge par les parties chinoise et japonaise demeuraient intactes, dont celles qui frôlaient la perfection à faire pâlir de jalousie tout Algérien digne de ce nom.

D’aucuns se confient à demi-mots prétextant des délais politiques contraignants, alors qu’en réalité ils ont pris le pli de la malfaçon pour en faire un fait de leur culture, un mode de vie, somme toute, qui leur permet le gain facile et le confort du travail expéditif qui ne laisse nulle trace de labeur et d’effort chez celui qui le fait.

Après tout, ils ne livrent ces logements qu’à des Algériens comme eux, trop hébétés par l’effort de survie pour trouver dans l’aberration matière à s’étonner, tout juste capables de retrousser leurs pantalons et leurs manches pour réparer ce qu’il y a à réparer, laissant à l’impunité le soin de favoriser la récidive indispensable à la pérennisation de la gabegie et de la médiocrité ignorées ou assumées.

Ces citoyens touchés par ces préjudices devraient justement agir en citoyens dans un cadre concerté pour demander réparation à ceux qui leur ont livré les logements dans cet état, quitte à cesser collectivement tout paiement des mensualités dues, sachant qu’un certain langage «agressif» a démontré des capacités à favoriser l’écoute chez les interlocuteurs les plus sourds. Après tout, les victimes ce sont eux et les coupables sont tout désignés par le mauvais ouvrage qui trahit ses artisans.

A. C.

Comment (8)

    bof
    11 septembre 2018 - 23 h 37 min

    l’état des lieux est juste à l’image du niveau d’instruction des promoteurs…

    mouatène
    11 septembre 2018 - 18 h 29 min

    savez vous que les diplomes des « architectes » algériens sont un peu plus larges que ceux des autres pays, et qu’ils sont les mieux payés que les autres. et que les services de l’urbanisme avec leur fameuse école de « formation » décerne chaque année des prix de prestige aux « formateurs » ??? non ? vous ne le savez pas ? et alors !!! ou vivez vous ??? allez y, demandez le aux inspecteurs qui sont sensés suivre les travaux des chantiers.

    Abou Langi
    11 septembre 2018 - 15 h 15 min

    A l’ipouk ou sa3a meskina kanète mechnou3a , il y avait chinou une chanson qui disait apipri : menwala i3eleq essa3a et Hnifa chantait essa3a nedhev deg fous ath lahev is3ats oula dameksa. Skifidir que n’importe qui pouvait se vantait d’avoir une montre.

    De nos jours n’importe qui peut s’improviser entrepreneur Mettez une truelle dans les mains d’un gogo et déclarez-le maçon. j’ai passé une année entière à enlever la peinture sur les fenêtres et le sol qu’ont déversée les soi-disant peintres qui m’ont repeint l’appartement. Le lictricien a mélangé phases neutres et terre , le tableau électrique, un véritable noeud de vipères. Mais voyez aussi les maisons individuelles , za3ma les villas R+? . Sans parler de l’appât du gain facile: kouwar wa3ti lawar!

    Zaatar
    11 septembre 2018 - 13 h 41 min

    Il paraît que dans les nouveaux logements AADL, Il y en a qui ont des pièces triangulaires c’est vrai ça ?

    Anonyme
    11 septembre 2018 - 9 h 45 min

    Je confirme. En effet les vieux appartements de Boumerdès ont résisté au séisme de 2003, tandis que les plus récents se sont effondrés.

    Anonyme
    11 septembre 2018 - 8 h 30 min

    Des entreprises ont confié le polissage des murs et le carrelage à des migrants clandestins. Tout se confirme..

    MELLO
    11 septembre 2018 - 8 h 25 min

    Dieu seul sait et retient comment les batiments construits a Boumerdes ses sont ecroules lors du Seisme de 2003, le 21 Mai. Tous les nouveaux batiments , construits par des le secteur prive’ , ont rejoint le sol comme des chateaux de sables. Nous autres Algeriens, on est des riens, on ne tirent rien de nos erreurs du passe’. Les constructions actuelles , confiees a des operateurs privees , representent un danger de mort pour les acqueurs et leurs familles, rien qu’a voir l’aspect environnement. De loin , ces cites interminables ,sont bien colorees, mais plus on s’y rapproche, plus l’environnement devient hideux, des amas de gravas, des amas de terre,aucun espace vert et pas de parking sinon un terrain boueux sous forme de parking. Est ce que la responsabilite’ ne revient pas a tous ceux qui les occupent sans condition ? Mais , en cas de reserve , a qui s’adresser ? On vous renvoie d’un bureau a un autre. Un veritable travail arabe, sens pejoratif du terme.

      Anonyme
      11 septembre 2018 - 9 h 44 min

      Je confirme. En effet les vieux appartements de Boumerdès ont résisté au séisme de 2003, tandis que les plus récents se sont effondrés.

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