Mohcine Belabbès : «Ce qui se passe à l’APN est une guerre par procuration entre dignitaires du régime»

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Mohcine Belabbès président du RCD. New Press

Par Hani Abdi – Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratique (RCD), Mohcine Belabbès, estime que ce qui se passe depuis deux semaines à l’Assemblée populaire national (APN) est un précédent grave. Pour Mohcine Belabbès, qui est intervenu à l’ouverture du 1er congrès des élus locaux du parti, cette contestation organisée par les partis du pouvoir contre leur propre «élément» renseigne sur la non-gouvernance et les tiraillements au sommet de L’État.

«Vous étiez témoins des démêlés pitoyables qui ont eu pour théâtre l’Assemblée populaire nationale entre des protagonistes tous issus des partis du pouvoir autour du maintien, ou pas, du président de l’APN», relève M. Belabbès qui estime que «dans ce simulacre de contestation, c’est d’abord la constitution et les lois en vigueur qui ont été piétinées par ceux-là mêmes qui les ont promulguées».

Le président du RCD considère que «cet épisode est l’exemple même d’une gouvernance à la dérive». «Nous avons assisté à une guerre par procuration menée par les premiers responsables du pouvoir exécutif contre le premier responsable du pouvoir législatif en dehors des codifications constitutionnelles clairement établies organisant les fonctions de l’Exécutif et du Législatif», soutient M. Belabbès pour lequel «cette tentative de déstabilisation d’une institution de la république conduite par des députés appartenant au FLN, parti présidé par le chef de l’État lui-même, et au RND dirigé par le premier ministre, est un précédent grave dans la pratique politique des dirigeants officiels».

«Le message délivré, à cette occasion, à toutes les assemblées élues, peut être ravageur : toute assemblée pourra être bloquée si des forces de l’ombre tapies dans les rouages de l’État estiment que cette structure ne rentre plus dans leurs visées ou dans leurs plans», assure-t-il. Le président du RCD revient dans ce sillage sur un problème plus global, celui d’un système politique malade et irréformable.

«La non-gouvernance des dirigeants exerçant au niveau des plus hautes sphères du pouvoir et de l’État, a déteint sur toutes les institutions à tous les niveaux de responsabilité, elle gangrène tous les secteurs d’activités de la vie économique et sociale du pays», affirme-t-il, liant cette situation à la délégitimation des institutions de la République par le trucage des urnes et la soumission du pouvoir judiciaire au pouvoir exécutif.

«Le résultat immédiat de cette dégradation est l’expansion vertigineuse de la corruption avec son corollaire d’injustices qui alimentent le creusement du fossé séparant le citoyen du dirigeant», poursuit-il, soulignant que «ceux qui s’attendaient à ce que le gouvernement change sa politique pour introduire des réformes ont vite déchanté».

«Il y a ensuite la mauvaise gouvernance économique avec, notamment, le refus de rompre avec l’approche rentière et de procéder à des transformations structurelles dans le secteur de l’économie», relève Mohcine Belabbès qui ne voit aucune autre issue à cette crise que le retour à des élections propres reflétant le choix du peuple.

H. A.

Comment (11)

    Mohamedz
    14 octobre 2018 - 0 h 08 min

    Moi je ne peux jamais soutenir quelqu’un qui passe son quotidien à implorer le Régime corrompu d’Alger en place à ouvrir les frontières du haschich à l’effet de permettre à M6 d’intensifier sa guerre narcotique contre nos enfants.

    Aussi je serais curieux de savoir si les enfants de ce Mohcine Belabbes vivent en Algérie ou en France ou peut-être même au Maroc.

    polito
    13 octobre 2018 - 16 h 48 min

    Cet article expose la problématique des partis politiques en Algérie et tente de montrer que le multipartisme, inauguré par la réforme constitutionnelle de 1989, n’a pas mené vers l’alternance électorale promise par le discours officiel. L’analyse indique que le multipartisme a eu pour fonction de donner une façade démocratique à un régime qui réduit les partis au rôle d’appareils en les empêchant d’acquérir le pouvoir d’État par les élections. Les logiques néo-patrimoniales du système ont structuré une typologie singulière des partis dont la mission est non pas d’assurer la participation de la population dans le champ de l’État mais plutôt de représenter l’État auprès de la population.De ce fait, le système politique algérien ressemble à un iceberg dont la partie émergée est composée de l’État et des partis en tant que cristallisation d aspirations des groupes sociaux se donnant comme objectif de réaliser des projets politiques prétendant défendre les intérêts généraux de la société. La partie immergée est l’ensemble des réseaux et autres groupes de pression qui ont pouvoir de lier et délier, connectés d’une manière ou d’une autre à l’armée et qui, tantôt se liguent contre un adversaire commun, tantôt se déchirent par journaux interposés autour d’enjeux comme le contrôle ou l’accès aux ressources de l’État.L’administration gouvernementale a deux organisations (FLN et RND) qui lui obéissent, au-delà des conflits de clans ou de personnes qui les secouent régulièrement. Leur mission est de défendre la politique gouvernementale et de confectionner des listes de candidature aux différentes élections, en contrepartie de nominations à des fonctions politiques ou administratives. Obéissant à une logique de prébendes, le FLN et le RND sont régulièrement secoués par des crises au sommet qui trahissent des ambitions de personnes autour desquelles se forment des clans. Les gratifications symboliques et matérielles offertes par le régime aux élus suscitent des appétits et des ambitions qui font souvent appel aux relations clientélistes et aux mécanismes de distribution des ressources de l’État pour fidéliser des soutiens locaux et mobiliser les notables pour influer sur les scrutins. Mais cette fabrication d’élites politiques dociles n’est pas à même de véhiculer et d’exprimer les demandes sociales de la masse des électeurs. Le FLN et le RND, dominés par la quête de richesses et d’ascension sociale de leurs membres, n’ont pas vocation à faire entendre la voix des électeurs dans les Assemblées.

      Tredouane
      13 octobre 2018 - 21 h 18 min

      D’où tout redressement et/ou revirement de la situation à la normalité suscite beaucoup d’effort et deviens délicate,mais pas impossible.bonne analyse.

    Moulay Chentouf
    13 octobre 2018 - 10 h 32 min

    Je n’arrive pas à comprendre cette sortie du président du RCD. Il est ou naïf ou un irresponsable politique. Il considère l’APN comme une institution à la solde du système, et pourtant il en fait partie. La preuve, ce président de parti vient de réunir les  » élus » du RCD, désignés par le pouvoir.
    Je l’avais prévenu de la crise multidimensionnelle que vit notre pays, quant je l’avais une rencontre à ma demande dans son bureau ministériel à El Biar.
    Il refusa, comme Ali Yahia Abdenour, ma proposition d’utiliser toute leurs influences pour réunir autour d’une table les forces démocratiques, ils ont préféré créer la CNLTD avec les hommes du système, comme Benbitour, avec les islamistes comme ce triste personnage Ali Belhadj, par personnes interposés, et d’autres charlatan politiques.
    Le RCD est à l’agonie, s’il veut devenir crédible, il doit abandonner cette politique de l’entrisme, et décider de se retirer de toutes ces institutions fantoches (APN, APW. APC), et faire en sorte d’utiliser tous ces moyens de dissuasion pour que le rassemblement des forces démocratiques deviennent une réalité.
    Si non, le RCD rejoindra le FLN, le RND, le FFS, le PT, l’ANR, le PT, le MDS frelaté d’aujourd’hui dans le musée avec un petit « m » des partis qui ont freiné le développement du pays à des fins personnelles.
    Néanmoins, l’avenir d’une Algérie Républicaine, Démocratique, Moderne, Sociale et Laïque se construira avec cette nouvelle génération qui a crée le Collectif de Coordination et de liaison des Démocrates (CCLD), avec comme porte-parole Mustapha Hadni le 18 mai 2018, et non avec les charlatans de tout bord, ceux du système , des islamistes, des affairistes véreux et irresponsables et des opportunistes qui cherchent des strapontins, vous les trouverez dans El Mouwatana.

      Moulay Chentouf
      13 octobre 2018 - 10 h 51 min

      « Je arrive pas à comprendre cette sortie du président du RCD. Il est ou naïf ou un irresponsable politique. Il considère l’APN comme une institution à la solde du système, et pourtant il en fait partie. La preuve, ce président de parti vient de réunir les  » élus » du RCD, désignés par le pouvoir.
      Je l’avais prévenu de la crise multidimensionnelle que vit notre pays, quant je l’avais rencontré à ma demande dans son bureau à El Biar. Il refusa, comme Ali Yahia Abdenour, ma proposition d’utiliser toute leurs influences pour réunir autour d’une table les forces démocratiques, ils ont préféré créer la CNLTD avec les hommes du système comme Benbitour, avec les islamistes comme ce triste personnage Ali Belhadj, par personnes interposés, et d’autres charlatan politiques.
      Le RCD est à l’agonie, s’il veut devenir crédible, il doit abandonner cette politique de l’entrisme et décider de se retirer de toutes ces institutions fantoches (APN, APW. APC), et faire en sorte d’utiliser tous ces moyens de dissuasion pour que le rassemblement des forces démocratiques deviennent une réalité.
      Si non, le RCD rejoindra le FLN, le RND, le FFS, le PT, l’ANR, le PT, et le MDS frelaté d’aujourd’hui dans le musée avec un petit « m’ des partis qui ont freiné le développement du pays à des fins personnels.
      Néanmoins, l’avenir d’une Algérie Républicaine, Démocratique, Moderne, Sociale et Laïque se construira avec cette nouvelle génération qui a crée le Collectif de Coordination et de liaison des Démocrates (CCLD), avec comme porte parole Mustapha Hadni le 18 mai 2018.

      Tredouane
      13 octobre 2018 - 13 h 48 min

      Excusez moi,vous faite dans le consensus mais en même temps vous souhaitez en écarter des mouvances qui existent,fraternelement.

    CITOYEN
    12 octobre 2018 - 21 h 33 min

    Depuis plus de cinquante ans nous n »avons de cesse d’assister au même discours anti-pouvoir de la part de ce qui est appelé opposition politique sans que le pays ne puisse se doter d’un système politique qui fasse consensus pire encore cela a fini par nourrir la démoralisation de la population qui a perdu tout espoir dans le pays provocant ainsi une démobilisation généralisée et une fuite vers l’étranger attiré par le chant des sirènes venant d’outre mer auquel ce discours fait résonance par inadvertance surement . Ce qui provoque une hémorragie des cerveaux qui se réfugient dans l’amertume de l’exil et le suicide des moins lotis à qui les portes sont fermées et qui se jette à la mer au péril de leur vie à la quêté de l’eldorado rêvé qui n’existe nul part d’ailleurs chaque médaille ayant son revers; et au seins de la majorité se ceux qui se résignent à rester un sentiment errance .
    Ce discours était recevable lorsqu’il était soutenu par la revendication identitaire certes parce qu’il y’avait à l’époque un déni de la personne humaine mais de nos jours le débat se situe sur le pur plan de la gestion de la société . Je crois que pour cela un changement de discours s’impose pour arriver à un changement des mœurs qui permettront l’édification de ce système politique tant souhaité depuis le déclenchement de la révolution de novembre , par la définition des actions à même de promouvoir le caractère démocratique tant revendiqué .
    Donc lorsque ces acteurs politiques se limitent à nous déclarer et d’une manière solennelle que les différent soubresauts que traverse le pouvoir politique ainsi que ce qui se passe à l’APN en fait partie , en croyons nous annoncer avoir inventer l’eau chaudes se trompent énormément parce qu’ils nous apprennent rien à nous le peuple . Cela fait partie de la vie de tout les groupes ou la nature de l(homme étant ce qu’elle est impose des luttes d’influences implacables parfois .
    Les rares exceptions choisissent d’aller à la pèche et ne font pas de politique .
    Demander au pouvoir d’organiser son propre départ est une utopie je pense cela défie les lois de la nature , souhaité sa chute est inconscient car pour revendiquer la disparition d’une chose il faut au préalable définir son remplacement d’une manière cohérente ou du moins en définissant un socle palpable qui servira de support pour les voies à même de canaliser le mouvement sinon c’est l’aventure et le chaos que provoque les révolutions nourries uniquement par la rhétorique .C’est l’enseignement de l’histoire qui fait force de logique .
    Mais aussi le maintient de la situation actuelle ira inéluctablement en accentuant la dislocation social ,je dirai même la dilution sociale . Et le président en est conscient depuis longtemps lui qui n’a pas cesser d’appeler au consensus mais hélas les différents acteurs politiques qu’ils soient de de l’opposition ou l’allégeance qui proclament soutenir le programme du président mais qui dans la réalité font le contraire abusant de louanges au point se provoquer le dégoût du peuple dans le but de récolter des prébendes , ne suivent pas .
    Oui il faut impérativement que le système politique change , c’est même une nécessité exprimée par le pouvoir lui même qu’il faut aider à se réformer en l’accompagnant dans sa mutation qui se présente sinon il risque de se refermer sur lui même et approfondir d’avantage l’émiettement du pays.

      Anonyme
      13 octobre 2018 - 1 h 01 min

      Vous accablez les partis de l’opposition en leur reprochant leurs discours anti pouvoir. Mais vous proposez quoi en échange ? Un discours.
      On tourne en rond.

        CONSCIENCE GLOBALE POUR LE SALUT DE TOUS
        14 octobre 2018 - 17 h 31 min

        SEULE LA PRISE DE CONSCIENCE GLOBALE ET REDONNER DU SENS A LA VIE POLITIQUE SONNERAIENT LE GLAS de la fin d’une gouvernance oligarchique.

      CITOYEN
      13 octobre 2018 - 18 h 56 min

      Précision utile je n’exclu personne j’appel seulement au changement de discours pour aller vers la consécration de la méthode afin d’ enclencher la progression vers un mieux être de tous . .

    Anonyme
    12 octobre 2018 - 18 h 08 min

    Le RCD le seul parti algérien encore crédible.

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