Le FFS suspend toutes ses activités aux deux Chambres du Parlement

FFS
Les élus FFS boycottent aussi le Sénat. D. R.

Par Sadek Sahraoui – Le Front des forces socialistes (FFS) annonce dans un communiqué rendu public ce matin que son groupe parlementaire suspend toutes ses activités dans les deux Chambres du Parlement. La raison ? Le FFS entend par cette mesure dénoncer la gestion du Parlement et la mainmise du pouvoir exécutif sur le législatif. «Vu le flou qui entoure la gestion de la crise de l’Assemblée populaire nationale, le groupe parlementaire du FFS suspend toutes ses activités au Parlement dans ses deux Chambres», précise le parti fondé par Hocine Aït Ahmed.

Le FFS mentionne que cette décision a été prise après une réunion de ses parlementaires qui a eu lieu à Zéralda les 25, 26 et 27 octobre 2018 en marge de la conférence nationale des élus et après concertation avec la direction nationale du parti destinée à débattre de la situation prévalant à l’APN.

Les députés FFS, indique le plus vieux parti de l’opposition, se sont comportés avec la loi du fait accompli des institutions dont la légitimité est mise en cause, le groupe parlementaire FFS s’est comporté avec elle comme une institution du fait accompli, illégitime dans toutes ses instances, y compris sa présidence. «Depuis le début de la mandature, le FFS s’est démarqué de l’ancien président de l’Assemblée et se démarquera de l’actuel président, tous deux illégitimes, mais s’est comporté comme un groupe parlementaire élu par le peuple, représentant du peuple et de ses préoccupations. Le groupe parlementaire FFS tient sa légitimité de ses électeurs, il n’est le résultat ni d’un quota ni de la fraude», mentionne-t-il encore.

Le groupe parlementaire FFS rappelle à ce propos qu’il a dénoncé à maintes reprises la mainmise du pouvoir exécutif sur le législatif, que les partis de l’allégeance et leurs supplétifs ont transformé en simple comité de soutien aux politiques défaillantes qui ont mis en péril l’avenir du pays et des générations, et hypothéqué tous les espoirs de changement. Comme il a dénoncé également, ajoute-il encore, «le comportement des présidents des deux Chambres à l’égard de l’opposition en l’accusant de semer le désespoir, le doute et l’incitation contre les institutions et les symboles de l’Etat».

Le FFS indique que désormais, «tout en suivant l’évolution de la situation, les parlementaires du FFS consacreront leurs activités aux sorties sur le terrain à travers les différentes wilayas pour rencontrer les citoyens, être à leur écoute et se solidariser avec les syndicalistes, les militants des droits de l’Homme, les militants victimes de harcèlements et de poursuites judiciaires d’une manière abusive». Et d’ajouter : «Les parlementaires du FFS s’engagent à poursuivre la lutte pour la construction de l’état de droit et des institutions, de la justice sociale et de la gouvernance, un Etat souverain qui garantit les droits et les libertés des citoyens, et la consécration du principe d’alternance au pouvoir et la lutte contre la corruption et la gestion violente des institutions».

S. S.

Comment (9)

    Hakikatoune
    27 octobre 2018 - 14 h 56 min

    Cher compatriote @MELLO , tu me parais sympathique , sérieux et on sent que tu défends le FFS. C’est à ton honneur ! Mais pourquoi tu ne dis pas aux cadres dirigeants du FFS de se concentrer plus sur ce projet de constituante plutôt que de s’occuper d’exclure de bons cadres ou de brouiller les citoyens algériens par des déclarations déroutantes et imprécises ! Ce premier grand parti d’opposition a sa part de contribution historique en s’occupant plus de l’essentiel et de l’urgent comme cette constituante et la deuxième république ! Il faut que le FFS reste sur une ligne politique claire et montre sa vraie ambition sur ce sujet d’autant qu’il existe d’autres partis politiques, des personnalités politiques indépendante et même des hauts gradés de l’armée qui sont pour le vrai changement et ne pas chercher midi à 14 heures ! Mes respects.

      MELLO
      28 octobre 2018 - 18 h 30 min

      Juste une précision, le FFS tient énormément à la constituante, c’est ainsi que le FFS propose son projet de consensus national ,base essentielle et indispensable à la Constituante. En effet , des cadres de divers horizons partagent cette démarche, mais soyons realistes si le pouvoir et l’armée ne sont pas ramenés à la table de ce consensus, il ne sert à rien de ramer dans le sens du courant. L’approche politique du FFS reste une lutte pacifique ,sans passer par des slogans creux genre: pouvoir dégage , ou encore il faut une transition. Ce n’est pas ce genre de pouvoir qui pourra vous offrir la démocratie sur un plateau d’argent, mais il faudrait savoir pousser ce pouvoir à la négociation. Feu Hocine Ait Ahmed l’avait bien souligné, nous avons à faire à un pouvoir puissant et l’attaquer de front c’est aller vers une désillusion. C’est ainsi que Mme Salima Ghezzali se devait d’être plus politicienne en s’attaquant à la seule institution qui pouvait apporter un changement en Algérie. Non, ce n’est pas par crainte ou par un quelconque calcul que le FFS active ,mais il travaille afin d’avoir tous les atouts du côté des démocrates ainsi que de ces milliers de militants qui croient encore qu’il y a des cadres militaires, des cadres au sein de l’administration, des universitaires et des syndicalistes qui croient en une démarche pragmatique et sûre: réaliser le consensus national autour d’un nouveau projet de société, d’un nouveau projet politique.

    MELLO
    26 octobre 2018 - 22 h 55 min

    Un acte politique ayant une signification profondeur, car le gel des activités est plus juste qu’une démission. Pourquoi ? La démission est un acte de viol de la volonté populaire, puisqu’ils n’ont pas le droit de trahir ceux qui les ont élu. Aujourd’hui, le moment est venu de passer à la Constituante, mais cette constituante dérange. Elle dérange ceux des partis qui n’ont pas de base populaire L’élection d’une telle assemblée est l’occasion pour tous les Algériens de se réconcilier L’occasion pour le peuple Algérien de vivre en paix, la paix est la condition sans laquelle rien ne peut se faire. Ce qui vient de se passer à l’APN est tout simplement un coup bas à la loi fondamentale. Un acte anti-constitutionnel, et le FFS ne partage pas cet acte.

      Slam
      28 octobre 2018 - 13 h 06 min

      Gel des activités = signification profonde? Je perds mon latin. Boycotter ou Geler ses activités =politique de la chaise vide. On reste député, on touche son salaire, mais on ne fait rien. La Démission est un acte politique plus fort. Car si tous les députés de l’opposition démissionnent, cela enlèverait tout prétexte démocratique à cette assemblée de quotas.

        MELLO
        28 octobre 2018 - 20 h 34 min

        Vous démissionnez de l’APN , vous êtes immédiatement remplacé . Voyez cette démarche de Mr Bouhadja qui ne veut pas démissionner, malgré ça illégalement il pert sa place de President lui qui connaît les rouages de ce système. En boycottant les assises , le FFS et les autres, ne donnent aucune occasion au système d’engager leur remplacement. Quant aux primes parlementaires, sachez que tous les députés offrent 30 % au parti.

    Slam
    26 octobre 2018 - 20 h 26 min

    En quoi geler vos activités influencerait il sur le fonctionnement de l’apn !?? Aucune conséquence ! L’opposition est juste là pour décorer. Chiche allez au bout de vos principes et DEMISSIONNEZ ! c’est la seule solution honorable pour vous et pour tous les partis de l’opposition. Sinon c’est juste du blabla.

    LOUCIF
    26 octobre 2018 - 18 h 53 min

    Moi je ne comprends rien de rien aux appels récents des partis politiques qui ne sont pas du camp de l’alliance présidentielle, surtout depuis la situation politique gravissime de l’affaire de l’APN pour ne citer que ce point là !

    Benflis de Talaie El Hourriyet appelle à « un sursaut salutaire » ! C’est quoi se machin là ? Mohcine Belabbas du RCD appelle à la «mobilisation solidaire de tous les patriotes». C’est quoi se machin là ? Ali Laskri du FFS appelle à « la mobilisation politique du parti et de la société contre la police politique». C’est quoi se machin là ? Mokri du MSP appelle au consensus national. C’est quoi se machin là ? Louisa Hanoune appelle à la « vigilance devant les menaces qui pèsent sur la cohésion sociale ». C’est quoi ce machin là ?

    En fait, chacun à sa propre partition musicale, mais rien de concret pour prendre la bonne décision ensemble pour s’ériger comme un seul homme contre ce pouvoir politique sourd et autiste qui porte préjudice à l’avenir du pays et qui ne veut faire aucun effort, aucun petit pas vers le changement, vers la transition démocratique ! J’ai comme l’impression que ces partis politiques se résignent, se rallient et s’accordent même avec le concept et le slogan du pouvoir à savoir … « le changement dans la continuité » ! J’espère que je me trompe !

      GHEDIA Aziz
      26 octobre 2018 - 21 h 44 min

      Non Si Loucif, vous ne vous trompez pas. C’est tout à fait exact. On entend plusieurs sons de cloches. Chaque parti politique évalue la situation politique chaotique du pays à sa juste mesure. Questions d’intérêts, évidemment. Pourtant cette situation est claire et mérite l’union de toutes les forces patriotiques pour faire face à l’adversité…

    GHEDIA Aziz
    26 octobre 2018 - 17 h 33 min

    C’est ce que nous disions dans un précédent post. Les autres partis de l’opposition devraient se joindre à cette initiative toute à fait logique et civique afin de contraindre le pouvoir à dissoudre cette APN.

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