La France décrète : pas d’aide à l’Algérie sans expulsion des clandestins
Par R. Mahmoudi – Après la décision prise par la Commission européenne d’engager des négociations avec l’Algérie en vue de l’amener à accepter des «mesures strictes» d’expulsion de leurs ressortissants en situation illégale dans les pays de l’Union européenne en échange de l’octroi de visas aux ressortissants de ces pays, c’est au tour de la France de penser à soumettre l’Algérie à une autre forme de chantage sur cette question de l’immigration clandestine.
C’est ce que révèlent les termes d’un nouvel amendement au mécanisme d’aide du gouvernement français au développement destiné à un certain nombre de pays extérieurs à l’Union européenne, dont l’Algérie, qui a été soumis par un groupe de députés de l’Assemblée nationale française le 9 novembre dernier. Ce texte prévoit la création de nouvelles conditions pour l’octroi d’une aide financière au développement accordé à l’Algérie et à d’autres pays, conditionnée par la coopération des pays concernés pour l’expulsion de France de leurs ressortissants et la délivrance de permis consulaires permettant leur rapatriement.
En somme, cet amendement vise à éviter les procédures consulaires et à permettre le rapatriement des «harraga» vers leur pays d’origine.
Selon un rapport du Sénat français sur le mécanisme de soutien financier octroyé par le gouvernement français au développement destiné aux pays non membres de l’Union européenne, l’Algérie aurait obtenu 80 millions d’euros en 2016 au titre de ce mécanisme, tandis que la part du Maroc était de 274 millions d’euros.
Les auteurs de l’amendement ont souligné que l’acceptation par les pays de recevoir leurs ressortissants en situation irrégulière s’est avérée très difficile en raison de l’impossibilité d’obtenir des autorisations consulaires de la part des autorités du pays d’origine. Ils notent qu’en 2016 l’Algérie n’avait délivré que 48% des autorisations consulaires requises par les autorités françaises pour pouvoir expulser des ressortissants algériens résidant illégalement sur le sol français.
R. M.
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