Contribution de Mesloub Khider – Les harkis : cinquième roue du carrosse
Par Mesloub Khider – A la faveur de la guerre civile rampante en cours en France, les harkis s’invitent sur le théâtre des opérations. A nouveau, ils arment leur fusil rouillé revendicatif de nouvelles cartouches de suppliques tirées contre le gouvernement de Macron afin de le faire plier en matière de dédommagements.
Pour ce faire, à l’exemple de leurs parents fiers de s’être affublés du treillis militaire colonial maculé de sang, les enfants de harkis veulent se vêtir de la glorieuse tenue gilet jaune immaculé. Mais pour souiller la lutte des travailleurs précaires et prolétaires français par leurs doléances criminelles de «reconnaissance de la souffrance» de leurs géniteurs massacreurs.
Les harkis, cinquième roue du carrosse colonial répressif, demeurent toujours à la remorque des événements, de l’histoire. Dépourvus de personnalité et de dignité, ils profitent toujours de toutes les opportunités, surtout les plus tragiques, pour faire main basse sur l’histoire. Pour se livrer à des maraudes politiques. Pour dérouter et dénaturer les combats. Pour rabattre les faveurs sur leur situation. Pour arracher quelques subsides à l’Etat impérialiste français afin de poursuivre leur existence d’assistés.
Au reste, en cas d’aggravation de la situation politique actuelle en France, il ne serait pas surprenant de voir certains harkis proposer leurs services pour s’enrôler comme mercenaires au sein des forces de l’ordre françaises afin de rejouer la pièce favorite de leurs parents.
Ainsi, une association de harkis souhaite se joindre au mouvement des gilets jaunes le 22 décembre prochain, non pour se battre contre les injustices sociales du gouvernement Macron, mais pour réclamer la «reconnaissance des massacres» et l’«abandon dont ils ont été victimes». Quel fourvoiement ! Quel dévoiement ! Le harki, attiré par l’appât du gain facile, se trompe toujours de combat.
Aussi, à l’occasion de cette journée de mobilisation, les harkis veulent bloquer des péages et des axes de la circulation pour faire entendre «leurs droits».
«Cela fait 56 ans qu’on attend d’être reconnus. En 56 ans, on en est toujours au même point. Le président Macron doit reconnaître les massacres et l’abandon des harkis. On doit lui rappeler, il doit tenir ses promesses. On doit le faire, c’est pour nos parents. Il faut se battre pour eux !», a déclaré le président de l’association, Djamel Guedouar.
«A la fin de la guerre d’Algérie, près de 90 000 harkis et leur famille ont été admis en France dans des conditions précaires. Camps, hameaux de forestage, cités urbaines, sans perspective d’intégration. Entre 100 000 et 150 000 ont été abandonnés en Algérie, ils ont été les victimes de sanglantes représailles de la part de nationalistes qui les ont considérés comme des traîtres», a-t-il ajouté au journal Var Matin.
Les harkis et leurs descendants attendent une reconnaissance de la part de l’Etat français, clame-t-il. Quelle reconnaissance ? Celle de criminels de guerre coloniale menée contre les résistants algériens ? Par une inversion accusatoire, ces harkis se placent en victimes. Alors qu’ils ont été les supplétifs de l’armée coloniale française, responsable du massacre d’un million et demi de martyrs algériens. Depuis quand honore-t-on les criminels de guerre ? Dédommage-t-on les meurtriers ?
«Quand on est arrivés en France, on a été traités comme des indigènes, on a été considérés comme des étrangers. Nos parents ont été parqués comme des animaux. Oui, nos racines sont en Algérie ou en Tunisie, mais nous sommes des citoyens français».
Aux yeux des Français, vous serez toujours des indigènes, des «Français» citoyens de seconde zone. Pour tous les Algériens, avec votre persistance à surfer sur le récit de la victimisation, vous n’intégrerez jamais leur histoire, leur pays. Vous demeurerez toujours des indigènes. Seule la repentance vous réconciliera avec l’Algérie.
M. K.
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