Violents affrontements à El-Oued : le wali sera-t-il relevé de ses fonctions ?
Par R. Mahmoudi – De violents affrontements ont éclaté, dans la journée de jeudi, entre les forces de police et des manifestants dans la ville d’El-Meghaier, dans la wilaya d’El-Oued, pour réclamer essentiellement de meilleures infrastructures pour leur région et le revêtement de la route principale, qui est, selon les manifestants, à l’origine d’accidents mortels quotidiens.
La manifestation a vite tourné à l’émeute suite à l’intervention des forces de l’ordre pour disperser la foule, en utilisant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, selon des sources concordantes. Plusieurs manifestants ont été arrêtés après avoir incendié un véhicule de police et obstrué la route en brûlant, notamment, des pneus. Des images largement partagées sur les réseaux sociaux sur ces événements attestent de la violence de ces affrontements qui n’ont pas fait de blessés graves.
Encore une fois, l’absence de médiation et de dialogue social entre les autorités politiques et la population oblige les forces de sécurité à intervenir pour assurer l’ordre et la sécurité dans un environnement aussi sensible et propice à toutes sortes de manipulations et d’instrumentalisation.
Le wali d’El-Oued a promis, dans une correspondance dont une copie a été relayée sur les réseaux sociaux, de recevoir une délégation pour discuter du problème, tout en précisant qu’une demande d’une enveloppe financière avait déjà été formulée auprès du Premier ministre et du ministre des Finances pour la réfection de la route, objet de la contestation. Mais on ne sait pas jusqu’où le wali résistera dans ce nouveau bras de fer avec ses administrés. Deux de ses collègues ayant déjà fait les frais de contestations similaires mais pour des raisons différentes.
L’éclatement d’émeutes dans cette wilaya du sud-est fait craindre une nouvelle vague de contestations dans les régions du Sud, dont la wilaya d’Ouargla est le pivot. Une hantise pour les autorités. Car, non seulement une reprise de la grogne dans ces régions du pays signerait l’échec du programme d’action lancé par le gouvernement depuis quelques mois envers ces régions, avec des opérations de charme tous azimuts, mais peut surtout se déteindre négativement sur le climat politique du pays à quelques semaines de l’entame de la campagne électorale.
R. M.
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