Ali Benflis ne se présentera pas à la présidentielle du 18 avril
Par Hani Abdi − Le président de Talaie El Houriyet, Ali Benflis, décide de ne pas se présenter à la présidentielle du 18 avril. Lors d’un point de presse, Ali Benflis − deux fois candidat à la présidentielle face à Bouteflika − justifie sa décision par l’entêtement des partisans du cinquième mandat à maintenir, contre la volonté du peuple, la candidature d’Abdelaziz Bouteflika.
Benflis assure que sa non-participation est dictée par le contexte politique marqué par une révolte populaire contre le cinquième mandat. Autrement dit, la situation politique actuelle ne permet pas une participation à la présidentielle. Le président de Talaie El Houriyet assure que sa non-participation n’a rien à voir avec les parrainages ou autre chose. Il présente aux journalistes le procès-verbal d’un huissier de justice établissant le nombre de parrainages citoyens recueillis. Il affirme ainsi avoir collecté 121 000 signatures dans 47 wilayas. Il précise que dans 39 wilayas, il a collecté plus de 2 000 signatures. Ali Benflis estime que la crise politique est telle qu’il est impératif de rester à l’écoute du peuple.
«Ne nous trompons pas de lecture, ce qui est remis en cause en ces heures décisives, c’est tout un système politique qui a, irrémédiablement, tourné le dos à la modernité politique en pensant survivre et prospérer à l’abri des archaïsmes et au moyen de recettes et de méthodes d’une ère révolue depuis bien longtemps», relève le président de Talaie El Houriyet, pour qui le pays vit des moments d’une exceptionnelle gravité. Il fait, véritablement, face à un défi existentiel.
«De toutes les crises politiques auxquelles l’Algérie a été confrontée depuis son indépendance, celle-ci est incontestablement la plus grave et la plus lourde de périls pour le devenir de l’Etat national», soutient Benflis, qui dénonce des «forces supraconstitutionnelles qui prennent le pays en otage». Ces forces, selon lui, qui imposent au peuple algérien le cinquième mandat, jouent avec l’avenir du pays pour maintenir leurs intérêts étroits».
Pour Benflis, le peuple algérien a abattu le mur de la peur : «Il a rejeté, de la manière la plus forte, la manière la plus explicite, de la manière la plus catégorique, l’option du « nous ou le chaos » dans laquelle le régime politique en place a cru pouvoir l’enfermer, ne lui laissant que le choix entre la peste et le choléra, c’est-à-dire la régression avec lui ou le déluge sans lui.»
«Nous avons réfléchi longuement à la meilleure manière de sortir le pays de cette crise. Le meilleur service à rendre à la patrie, c’est de réunir et d’unifier toutes les forces constitutionnelles afin de mettre en place une feuille de route de sortie de crise et de mettre le pays sur rail en préservant le caractère républicain de l’Etat», assure Ali Benflis.
H. A.
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