A voté

voté
Le scrutin populaire... New Press

Par Sadek Sahraoui − L’historique mobilisation populaire d’hier à travers tout le pays contre le cinquième mandat et pour le changement en profondeur du système restera sans nul doute dans les mémoires. Depuis l’indépendance, jamais une question – ici le départ inconditionnel du chef de l’Etat et de ceux qui veulent coûte que coûte le maintenir au pouvoir au risque de mettre à feu et à sang l’Algérie – n’a autant fait consensus.

Jamais depuis l’indépendance, nous nous sommes en effet sentis aussi unis face à un destin commun. Un jour, il faudra sans doute penser d’ailleurs à remercier l’actuel président sortant. C’est grâce à son entêtement et à celui de tous ceux qui veulent qu’il reste au pouvoir que les Algériens ont fini par sortir de leur léthargie, décider de reprendre leur destin en main et briser les chaines de l’autoritarisme.

Depuis le 22, le peuple algérien n’a cessé d’impressionner le monde entier par sa détermination, le caractère pacifique de son combat et l’amour de son pays. Aussi beau soit-il, ce combat n’a pour le moment pas apporté de fruits palpables. Il est vrai que le candidat sortant a fait quelques concessions. Ce recul tactique est cependant loin, très loin, de répondre aux attentes. Aussi, est-il à prévoir que la contestation se poursuive dans les mêmes proportions.

Si Abdelaziz Bouteflika continue de s’accrocher à son fauteuil comme il le fait maintenant, le mouvement de protestation pourrait même se radicaliser et prendre des formes qui ne seront pas sans conséquences sur la paix civile. On parle déjà d’une grève générale de trois jours. Par ailleurs des appels à la désobéissance civile se multiplient. Il y a même des voies sur les réseaux sociaux qui appellent à l’arrêt de la production pétrolière et gazière. Il à espérer que ces voix ne seront pas entendues et que nous n’arriverons pas jusque là car les premiers qui seront pénalisés par une telle action seront les Algériens eux-mêmes.

La mobilisation populaire doit se poursuivre mais pas à n’importe quelle condition. Il faut préserver les acquis. Ce mouvement de protestation est né pour sauver l’Algérie et non pour la casser. En 2011, lors de la révolution du Jasmin, les Tunisiens se sont mobilisés pour protéger les services publics. A aucun moment, il n’y a eu de coupures d’eau, d’électricité ou de gaz. Il faut en faire autant chez nous. Il faut donner au monde une belle leçon de pacifisme.

En revanche, si le pouvoir actuel a une once d’amour pour le pays et veut éviter à la nation de basculer dans l’inconnu, le moment est alors venu, pour lui, de passer la main. L’histoire ne lui pardonnera jamais d’avoir à l’idée de défier le peuple et de mettre en péril l’Algérie. Le message délivré par les marches phénoménales d’hier est à ce propos très clair. Le peuple a voté.

S. S.

Comment (20)

    Anonyme
    10 mars 2019 - 9 h 49 min

    Les grèves et la désobéissance civile détruisent la paix civile. Ils sont les éléments du désordre qui conduisent à l’échec des marches. Ils mettent en danger la sécurité nationale, chose juridiquement inacceptable par l’armée.

    Zombretto
    10 mars 2019 - 2 h 23 min

    « En revanche, si le pouvoir actuel a une once d’amour pour le pays et veut éviter à la nation de basculer dans l’inconnu,… »
    C’est là le grand probleme : on s’attendrait naturellement à ce que le pouvoir actuel ait une petite once d’amour pour le pays, mais hélas, il faut bien se rendre à l’évidence que ce n’est nullement le cas. Les hommes au pouvoir n’ont que du mépris pour l’Algérie et les algériens.

    Nasser
    9 mars 2019 - 23 h 49 min

    Celui qui ne cesse de se montrer et de se déclarer le chantre des libertés et du droit aux manifestations du peuple se nomme Ali BENFLIS
    Beaucoup ne savent pas que les textes sur l’interdiction des manifestations qui sont applicables à ce jour sont signées BENFLIS !!

    Nasser
    9 mars 2019 - 23 h 21 min

    LU……——NON A LA GRÉVE GÉNÉRALE TOUCHANT LES COMMERCES!!!!———————————

    Qui a appelé a cette gréve? C’est un appel anonyme et qui ne sert aucun but. A quoi servirait une gréve générale des commerçants pendant cinq ( 5) jours? A rien! Cette gréve touchera uniquement le peuple, a commencer par nos enfants, nos malades et nos personnes âgées.

    Je vais vous dire a quoi va servir cette gréve. Cette gréve servira a TRANSFÉRER le soulèvement populaire du cerveau a l’estomac. Les algériens sont mobilisés pour un changement de gouvernement, et avec cette gréve,: ils seront mobilisés pour chercher du lait et des denrées de première nécessitée pour leur famille.

    Nous avons besoin de manger et boire pour continuer le combat! NON a la gréve générale et le combat continu!!!

    Nasser
    9 mars 2019 - 23 h 19 min

    NON à la GRÉVE des commerçants!
    L’appel anonyme à la gréve servira a TRANSFÉRER le soulèvement populaire du cerveau à l’estomac.

    Mir
    9 mars 2019 - 18 h 47 min

    Ça ne répond toujours pas à la Question CRUCIALE : après les marches, quelle est la suite ?
    Qui va prendre le leadership de la volonté populaire pour négocier avec le Pouvoir une période de transition ou la sortie de la crise ?
    Quels sont les mécanismes que tout le peuple va accepter pour conduire cette période de transition ? Qui va désigner qui ? Comment ? Quand ?
    Il est temps de se poser les vraies questions

    Nasser
    9 mars 2019 - 18 h 41 min

    OUI ! « La protestation c’est pour sauver l’Algérie et non pour la casser! »
    Pas de gréve ou autres! C’est un détournement de l’objectif….

    Anonyme
    9 mars 2019 - 18 h 33 min

    Le peuple algérien a organisè trois referendums durant trois vendredis et à la majorité absolue devant le monde entier pour le changement du systeme et la dissolution du FLN et le RND net et sans bavure et sans fraude avec la transparence totale ! alors quant est ce qu ils vont remettre les clés d elmouradia et du gouvernement ? ;car le peuple restera dans la rue rue jusqu à la victoire finale !

    Anonyme
    9 mars 2019 - 18 h 15 min

    La mobilisation populaire doit se poursuivre mais pas à n’importe quelle condition. Il faut préserver les acquis. Ce mouvement de protestation est né pour sauver l’Algérie ….Un gouvernement de transition forme de technocrates
    des elections legislatives…et des elections presidentielles…puis reformer la constitutions et les institutions constitutionnelles,,par une commission d experts professeurs de droit constitutionnel…L armee veillera au bon derourelement de toutes ces operations…..c est le meilleur chemin a suivre….qui doit nous mener vers une vie normale dans la 2 eme republique democratique dans le respect des valeurs republicaines….

    El pueblo
    9 mars 2019 - 16 h 34 min

    Taisez vous!

    Naejlen
    9 mars 2019 - 16 h 12 min

    C’est l’histoire d’un compatriote résident en France qui arriva en retard au consulat pour voter lors d’un scrutin précédent. Grande fut sa surprise de découvrir sur la liste électorale , apposé devant son nom la mention « A VOTÉ « . Il sortit son stylo et compléta la mention:  » on A déjà VOTÉ pour MOI. Puis il quitta dans dire un mot

      Felfel Har
      9 mars 2019 - 18 h 13 min

      C’est confirmé. Aux USA, les services consulaires ne prennent même pas la peine d’envoyer les bulletins de votes; ils préfèrent économiser les frais de timbres!
      Promis, juré, c’est la vérité!
      Salutations!

      Elephant Man
      10 mars 2019 - 5 h 01 min

      @Naejlen
      Il m’est arrivé d’aller voter en France enfin d’arriver juste qq minutes avant la fermeture et de voter sans que ne soit inscrit la mention à voter ni signature à ma place.
      Du grand n’importe quoi. Les français sont mythomanes.

    Abou Stroff
    9 mars 2019 - 15 h 24 min

    je pense que la mobilisation historique de larges couches sociales autour d’un mot d’ordre aussi limpide que « système, dégage! », mot d’ordre qui synthétise tous les autres mots d’ordre, montre, enfin, que les « algériens d’en-bas » ont enfin compris que la contraction principale du moment n’est pas celle qui opposerait de soi disant islamistes à de soi disant laïcs ou de soi disant pro-français à de soi disant nationalistes, etc. mais bel et bien la contradiction qui oppose les rentiers du système (qui peuvent, indifféremment, arborer le drapeau du nationalisme ou le drapeau de la religion), d’une part et toutes les couches marginalisées par la distribution de la rente, d’autre part.
    ainsi, la contradiction principale étant cernée et bien appréhendée, la voie est ouverte vers son dépassement grâce à l’émergence des marginalisés sur la scène politique.
    il reste à ces derniers (les marginalisés) à se doter d’un leadership à même de synthétiser leurs idées justes pour les réaliser sur le terrain.
    les voies et les moyens à même de faire émerger le leadership attendu ne peuvent sortir que de la lutte et de l’action concrète que réalisent, dans les faits, les centaines de millilers de marcheurs qui crient leur ras le bol du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation qui nous avilit et nous réduit à des moins que rien.
    PS1: le refus des « algériens d’en bas » de voir certaines figures de la soi disant opposition rejoindre la contestation montre clairement qu’ils (les algériens d’en bas) ont compris que rien de positif ne sortira de cette opposition qui, dans les faits, est en osmose totale avec les rentiers du système.
    PS2: j’ai toujours avancé que, dans un système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation, les partis politiques au sens classique du terme ne pouvait pas exister. je crois, avec la modestie qui m’étouffe, que le comportement des algériens d’en bas conforte et confirme mon analyse.

      Zaatar
      9 mars 2019 - 17 h 40 min

      Cher Abou Stroff je te salue,

      Il faut ajouter à ton commentaire qu’a l’heure actuelle et pour bien longtemps d’ailleurs, on ne verra pas émerger de la contestation populaire telle que tu la décris un frange d’intellectuels capables de mener à bien les aspirations de cette population. La suspicion, entre autre, au travers toutes les personnalités qui ont voulu s’insérer dans la masse des manifestants à vite fait que ces derniers ont vivement réagi en les ejectants à grands coups de pieds dans le derrière. Aussi, il me paraît assez prétentieux de dire que des franges en contradiction, dans la réelle contradiction, que le système rentier y laissera des plumes. Ça serait aller vite en besogne. Tant que ce mouvement ne sera pas pris en main par des Algériens issus de cette frange d’en bas et capables de mener à bien cette aventure, ça sera inéluctablement un échec.

    MELLO
    9 mars 2019 - 14 h 20 min

    Il n’y aura ni radicalite’ ni walou, puisque Dieu , le Grand, sait ce qu’il fait. Ce pays reste un don de Dieu, lorsque des jeunes patriotes , au prix de leur vie, ont pu venir à bout d’une puissance coloniale. L’Algérie est indépendante depuis 1962 , l’Algérie à mis son expérience au profit de nations écrasées et bafouées par le système colonial. Le bon Dieu n’à perdu un iota de cette valeureuse aventure Algeriene, donc aujourd’hui , ce bon Dieu saura trouver une sortie favorable à ce peuple qui a tant souffert. Aujourd’hui , l’Algérien s’est exprimé, Dieu l’écoutera. Amirouche, Ben Boulaid, Abane, Zighout , le petit Omar et tant d’autres sauront réagir.

      Mir
      9 mars 2019 - 19 h 05 min

      Je pense qu’il faut éviter de mêler Dieu, s’il existe, à nos petits problèmes. C’est tellement facile d’associer Dieu à toutes les sauces, on ne sait plus si Dieu est démocrate ou islamiste, chacun le mélange avec sa sauce pour bien berner le peuple. Laissons Dieu de coté et occupons nous de nos problèmes terrestres. Associer Dieu à ses convictions idéologiques est très dangereux pour l’Avenir. Car chaque énergumène peut se réveiller le matin et se découvrir les vertus de porte-parole de Dieu.

    EL HOUARI 2
    9 mars 2019 - 13 h 49 min

    C’est exacte nous avons jamais eux un pouvoir aussi corrompu et manipulateur;traitre est ingrat;jamais une nation ou monde n’a violé autant de fois sa constitution,jamais une nation ou monde n’a fermée les yeux sur la corruption autant que nos corrompus dirigeants;les natifs du pays poussé à l’exode pour les remplacer par des Marocains et d’autres étrangers

    Elephant Man
    9 mars 2019 - 13 h 38 min

    Je réitère Mr Sahraoui vous oubliez un paramètre important qui biaise complètement votre analyse qui pour succéder… aucune opposition crédible concrète réelle uniquement.
    Ensuite la révolution de jasmin zerma printemps arabe tunisien pour quel résultat !!
    Ce n’est pas avec les réseaux sociaux tout comme avec un slogan publicitaire Non au 5ème mandat que l’on dirige un pays une nation ! Il faut être PRAGMATIQUE, tout ça c’est du baratin des paroles la démocratie n’existe même pas en occident quant à la corruption vous la trouverez partout dans le monde à tous les niveaux étatiques cessez de vous leurrer.

    Mir
    9 mars 2019 - 12 h 57 min

    Maintenant que le Système Bouteflika est hors course, c’est quoi la suite?
    Nous attendons toujours que Bouteflika, et son clan, nous propose une sortie. Un plan, Un calendrier. Est-ce la bonne méthode ? Peut-ton attendre les décisions d’un Pouvoir qu’on a définitivement rejeté ?
    Doit-on attendre que le Pouvoir nous trace le plan pour le suivre et régler la Crise ?
    Ya-t-il un autre chemin, une autre méthode ? Inventer une sorte de Coup d’Etat citoyen, et prendre le pouvoir avec une structure organisée et issue du peuple et pas de ces pantins de partis d’opposition qui se réunissent juste pour demander au Pouvoir d’appliquer l’article 102, c’est à dire de se suicider?
    Il est temps que des Leaders sortent de la foule et prennent les revendications du peuple pour les imposer au Pouvoir actuel, sinon on fera des marches, on tournera en rond et un parti opportuniste va surgir pour rafler la mise et commettre un hold-up politique. Comme le dit si bien le journaliste-ecrivain Benfodil : Qui va rentrer dans la salle des négociations ? le peuple ne peut pas y accéder, il lui faut des représentants. Comment les désigner ? Qui va chapeauter ce mécanisme de désignation de nos Délégués qui vont négocier et assurer la transition ?

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