Les signes précurseurs de la disparition prochaine du FLN du champ politique
Par Karim B. – Les manifestations auxquelles prennent part de millions de citoyens, qui réclament un changement radical du régime politique et de sa composante archaïque à travers leur refus d’un cinquième mandat, sont symptomatiques de la reconfiguration imminente du champ politique national.
A travers le système ouvertement rejeté par les Algériens, c’est surtout le FLN que les opposants à la candidature du président sortant ont en ligne de mire. Cependant, la rue n’est pas la seule à envisager la restitution de ce sigle patrimoine de l’ensemble des Algériens à son dépositaire légal, à savoir le peuple.
Dans le document attribué aux hauts gradés de l’armée et auquel le président Bouteflika semble s’être référé pour l’organisation d’une conférence nationale qui devrait aboutir à l’élection d’une Assemblée constituante et, donc, à un nouveau départ, bien que les Algériens s’y opposent, il est question de dissoudre l’ensemble des formations politiques, au premier rang desquelles le FLN, dans la perspective d’une refondation totale du régime politique et la création de nouveaux partis.
Dans ses propositions présentées devant la commission Bensalah en mai 2011, l’ancien ministre de la Défense nationale, le général à la retraite Khaled Nezzar, préconisait, lui, «l’organisation de l’alternance au pouvoir, avec égalité des chances d’accès aux instances délibérantes et aux exécutifs élus, ceci à tous les niveaux de l’autorité de l’Etat» et la mise en place de «procédures pour que l’ensemble des formations politiques, syndicales et autres satisfassent également aux exigences démocratiques en leur sein».
Aujourd’hui, l’ancien parti unique est à la croisée des chemins et il se sait particulièrement ciblé par les manifestations qui vont en s’amplifiant de semaine en semaine. Le limogeage de Djamel Ould-Abbès et son remplacement par Mouad Bouchareb n’a pas eu l’effet escompté. Le rappel des caciques à la tête du parti n’a fait qu’accentuer le sentiment que la direction du FLN sent la fin du parti proche. Certains interprètent ce rappel des anciens comme une dernière mobilisation dans l’espoir de sauver ce parti devenu, au fil des ans, symbole d’hégémonie et de prévarication.
Il y a peu de chances que le FLN post-indépendance survive à l’expression de la rue qui le rejette en même temps que l’ensemble des formations politiques et des organisations syndicales et patronales, qui lui renvoient l’image de son exclusion de la prise de décision et des choix politiques et économiques déraisonnables et inconséquents qui ont brisé ses rêves et bouché son horizon.
K. B.
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