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Le mouvement populaire du 22 février a ouvert une nouvelle ère. New Press

Par Sadek Sahraoui − Les Algériens ont manifesté massivement hier, pour le quatrième  vendredi de suite, pour rejeter la seconde offre politique du président sortant Abdelaziz Bouteflika. Uniques dans l’histoire récente du pays, ces mobilisations phénoménales ont valeur de référendums populaires. Le message délivré ne souffre d’aucune ambiguïté. Le verdit de la rue est en effet sans appel : la population dans sa majorité écrasante ne veut ni d’un cinquième mandat et encore moins d’un «4+» (dénomination donnée par les jeunes à un mandat allongé). Jamais un pouvoir n’a autant été désavoué et discrédité.

Devant une telle situation, n’importe quel autre gouvernement censé aurait en toute logique, pour éviter au moins un éventuellement pourrissement, rendu les clés de la maison et laissé son peuple prendre ses destinées en main. Les expériences vécues par d’autres pays le prouvent : plus un mouvement  de protestation dure dans le temps et plus les risques d’incidents et dérapages sont grands. L’actuel chef de l’Etat aura-t-il la sagesse d’en faire autant ? Il est à espérer fortement que la sagesse et le bon sens finiront par l’emporter. Il ne serait pas juste que les magnifiques leçons de combat pacifique prodiguées par les Algériens au monde entier soient dévoyées et transformées en cauchemars. Personne n’a le droit de voler ou de pervertir cette éclatante victoire.

L’union sacrée qui s’est construite ces dernières semaines autour de la nécessité de respecter les lois, de libérer la justice et de jeter les bases d’un Etat démocratique nous servira de socle pour construire une nouvelle Algérie. Une Algérie plus juste dans laquelle chacun de nous pourrait se reconnaître et aurait sa place. Jamais, depuis l’indépendance, les Algériens n’ont regardé dans le même sens comme ils le font cette fois. Le contexte historique n’a jamais été aussi propice à l’élaboration d’un large et solide contrat social car l’entente et la demande émane, cette fois, des entrailles de la nation.

Mais cela ne veut pas dire aussi qu’il est nécessaire de jeter à la poubelle les acquis engrangés jusque-là et commencer à reconstruire tout depuis zéro. Car, en effet, pourquoi se compliquer la vie. Si on le désire, notre transition peut être la plus aisée et la plus réussie qui soit. Dans le fond, les Algériens ne demandent pas de nouvelles lois. Celles qui existent ne sont pas si mauvaises que cela. Elles demandent peut-être à être améliorées. Mais sans plus. Ce que les Algériens veulent, c’est qu’elles soient appliquées.

S. S.

Comment (7)

    Antisioniste
    16 mars 2019 - 18 h 23 min

    Peut-être que je me trompe, c’est possible, mais je continue à penser qu’un peuple capable de se mobilisé, de s’organiser, de se solidariser et de regarder dans la même direction en donnant une leçon magistral de civisme dans sa façon de contester et de revendiquer ses droit légitime comme le peuple Algérien, peut sans l’ombre d’un doute faire émerger de son sein ses propres représentants représentatif des 48 wilayas dont le rôle ne sera pas de prendre le gouvernement mais de collecter le choix du peuple algérien quant au personnalités potentiel adéquate qui auront la mission d’assurer les fonctions de la gouvernance transitoire nécessaire. Ils (les représentants) seront les médiateurs entre la masse et les élus de la transition afin d’éviter toute corruption, récupération ou manipulation possible.

      Anonyme
      16 mars 2019 - 20 h 23 min

      En attendant, ces manifestations ont fait qu’un président qui voulait se représenter refuse maintenant de quitter le pouvoir, vaste programme.

        Antisioniste
        17 mars 2019 - 2 h 40 min

        En effet, c’est un travail de titans, et ce peuple aussi c’est un peuple de titans. Donc c’est possible en agissant, on dit que 90% de la réussite repose sur la bonne préparation, les 10% restant c’est l’action réfléchie, anticipatrice et concerter.

    Anonyme
    16 mars 2019 - 16 h 57 min

    Sur tout le territoire national les Algériens ont manifesté depuis le 22 février 2019 leur rejet du 5ème mandat, puis du 4ème mandat prolongé ( symbolisé par 4+ chez les manifestants) ce qui veut dire en clair et sans ambiguïté la non-candidature de Abdelaziz Bouteflika pour le 18 Avril 2019 et son départ définitif le 28 Avril 2019, après passation de témoin au nouveau président élu par le peuple Algérien.
    Les gens s’interrogent sur ce qu’il y a lieu de faire; on peut dire simplement ceci :
    La solution est en premier lieu dans le départ de Abdelaziz Bouteflika le 28 Avril 2019 , ce qui inaugurera le début du démantèlement du système et le point de départ d’une nouvelle ère.
    Dans les tous prochains jours la mise sur pied d’une équipe composée de personnes intègres acceptées par le peuple (en remplacement de Lakhdar Brahimi et Ramtane Lamamra largement discrédités pour leurs accointances et fourberies) qui se chargera d’entamer des discussions et des négociations afin d’aboutir à la formation d’un gouvernement impartial qui conduira le processus électoral dans un délai n’excédant pas les 90 jours.
    Pour le reste soyons confiants et optimistes, les Algériens ont prouvé leur amour pour leur pays et leur compétence pour relever tous les défis.

    MELLO
    16 mars 2019 - 15 h 32 min

    En effet ne confondant pas le pouvoir , le régime et l’État. L’État Algérien existe bel et bien avec toutes ses institutions. La composante , les travailleurs au sein de ces institutions doivent comprendre qu’ils sont au service de l’État et non du pouvoir ou du régime. La rue s’est prononcée – tous les spécimens accrochés à ce pouvoir doivent quitter les lieux, sans pour autant porter préjudice aux institutions. Notre armée , notre police, notre justice, sont des maillons indéfectibles pour la stabilité de la Nation Algérienne. Tout le monde, la majorité du moins est pour un noyau de patriotes issu de ces manifestations -jusqu’a dix personnalites- qui doit se positionner face à ce pouvoir afin de prendre le relais , organiser cette conférence nationale qui tracera les lignes de reamenagement d’une nouvelle République Algérienne. L’agenda de mise en place doit venir de cette conférence . Une nouvelle Algérie avec une nouvelle organisation , une nouvelle constitution loin de celle copiée sur la France, une République Algérienne Démocratique et Sociale.

    TOLGA - ZAÂTCHA
    16 mars 2019 - 13 h 27 min

    @S.S.
    Ça y est ! LE PEUPLE A TRANCHÉ ! LA RUE ALGÉRIENNE QUE J’APPELLE : LE GRAND TRIBUNAL… LEUR A DIT « BARRA !!! ÇA SUFFIT ! »
    ENOUGH… ENOUGH… IT’S ENOUGH… GAME’S OVER !!!

    Anonyme
    16 mars 2019 - 13 h 22 min

    Moi en lisant ce qu ecrivent les redacteurs et journaistes de Algeriepatriotique est d une qualite qui me rend tres fier du niveau de responsabilite atteint par nos hommes des medias et ceux meme qui interviennent hors du metier de journalistes….Algeriepatriote je vous aime…restez comme vous etes

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