Aït Larbi interpelle le procureur général d’Alger sur les transferts de devises

corruption Mokrane
Mokrane Aït Larbi, D. R.

Par Hani Abdi L’avocat et défenseur des droits de l’Homme Mokrane Aït Larbi adresse aujourd’hui au procureur général d’Alger une lettre ouverte l’interpellant sur l’application rigoureuse des dispositions juridiques relatives au transfert illicite de devises dans cette conjoncture politique particulière.

Me Aït Larbi commence sa lettre par rappeler les principes généraux de la justice et les dispositions de la loi, notamment l’article 158 de la Constitution qui stipule que «la justice est fondée sur les principes de légalité et d’égalité. Elle est égale pour tous, accessible à tous et s’exprime par le respect du droit». Me Aït Larbi évoque également l’article 33 du code de procédure pénale qui stipule que «l’accomplissement  simultané ou successif de plusieurs infractions non séparées  par une condamnation irrévocable,   constitue le concours d’infractions».

Cet avocat axe sa requête sur le fait que le procureur général représente le ministère public devant le Conseil de la magistrature et le tribunal. «Les procureurs de la République engagent l’action publique sous sa surveillance», poursuit-il, estimant qu’il est impératif que la justice veille sur les transferts de devises pour empêcher et punir la moindre infraction, notamment de dignitaires du régime actuel.

Me Aït Larbi considère qu’«en tant que citoyen qui a pris part à la marche de la révolution populaire pacifique, j’ai entendu la voix du peuple qui a exigé de continuer et de punir les chefs de la corruption qui ont ruiné l’économie du pays».

«Vous connaissez les sources de corruption et les services de sécurité, comme les connaît le peuple. Les citoyens défendent les intérêts de la nation contre les plus gros corrupteurs corrompus du pays, et le parquet attend des instructions de personnes impliquées dans des affaires de corruption, c’est certain», relève-t-il. «La loi vous oblige, en votre qualité de procureur général, à demander aux procureurs de la République d’agir pour empêcher ceux qui peuvent être poursuivis pour corruption de quitter le pays, d’ouvrir une enquête et de les traduire en justice, conformément à l’article 32 de la Constitution», écrit Aït Larbi pour lequel le risque de fuite de grosses têtes de la corruption avec de fortes sommes d’argent est réel dans ce contexte «révolutionnaire».

«Tous les citoyens sont égaux devant la loi. Ce principe devrait être concrétisé par l’ouverture d’une enquête contre ceux qui ont volé l’argent du peuple en les traduisant en justice. Comme vous le savez, cette procédure ne requiert aucune plainte de quiconque, elle requiert uniquement l’application de l’article 36 du Code de procédure pénale, qui stipule que le procureur de la République doit ordonner de prendre toutes les mesures nécessaires pour rechercher et enquêter sur les infractions de droit pénal».

H. A.

Comment (20)

    LA CASA DE PAPEL
    26 mars 2019 - 11 h 48 min

    @Droits Humains 25 mars 2019 – 22 h 35 min

    Vous avez tout résumé sur la grandeur des « projets » de ces néocons qui utilisent le Peuple tantôt comme un « bouclier » tantôt comme un « outil » pour faire pression » contre l’État.

    hamid
    26 mars 2019 - 10 h 18 min

    IL SE PREND POUR QUI
    Les gents qui recyclent les sommes d’argent faramineux mal acquis dont l’achat des terres agricoles ; des lots de terrains et la constructions des hôtels etc. à des prix supérieurs à leurs valeurs à travers le pays. Qui ont la main mise sur les administrations et les entreprises nationales au niveau d’Alger.
    C’est qui ces gents
    Qui sont les plus fortunés en Algérie

    Argentroi
    26 mars 2019 - 8 h 30 min

    Mokrane Aït Larbi sait très bien que la loi sur le crédit et la monnaie ne permet en aucun cas un transfert de devises direct. Sais-t-il comment les affidés des différents clans achètent appartements et usines à l’étranger : tout simplement par le change parallèle ; et ne me dites pas surtout par les sur-facturations, c’est une mystification !
    Et on se demande toujours quelles sont les sources et les filières d’approvisionnement du marché parallèle en devises. Un pauvre procureur de la république d’une justice aux ordres ne peut même pas s’attaquer au démantèlement des places de change qu’il voit au centre de presque toutes les villes d’Algérie au vu et au su des autorités sécuritaires, financières, judiciaires. Dar ammi Moh, quoi !

    A3ZRINE
    26 mars 2019 - 7 h 25 min

    Magistrats réveillez-vous ! N’attendez pas le coup de fil d’en haut pour bouger, vous perdez un temps précieux adoptant un tel comportement, l’argent du peuple n’attend pas, ils vont finir par sécher les comptes. Depuis le temps que vous dites être avec le mouvement populaire, il est venu le moment pour le prouver….

    Ain Zerzzour
    26 mars 2019 - 5 h 47 min

    Mr Ait Larbi, depuis quand elle existe une justice en Algérie, lorsque les représentants du peuple spolier les biens des modestes citoyens, pillent les richesses de la nation dans l’impunité,Qu’attendez vous de ce pouvoir

    Droits Humains
    25 mars 2019 - 22 h 35 min

    Bien que la démarche n’a rien de spectaculaire, M. Ait Larbi tente d’attirer l’attention sur lui, après avoir quitter Ghediri.
    Il n y a rien de cohérent dans ses démarches, on dirait qu’il est à la recherche de sensationnalisme pour être devant la scène, comme d’autres, par les temps qui courent.
    Je n’attends rien d’un « tribaliste », pour qui la scission, sous la forme gentille de fédéralisme, de l’Algérie est en adéquation avec les projets des néocons qui veulent faire exploser l’Algérie.

    Anonyme
    25 mars 2019 - 21 h 23 min

    Surveillez les mouvements financiers de la famille kouninef, proches parmi les proches des bouteflika….
    Des dizaines de millions de dollars partant vers la suisse…de l’argent public!
    Idem pour Tahkout…

      Mes respect à Mokrane Aït Larbi,
      26 mars 2019 - 10 h 56 min

      Bravo Monsieur Mokrane Aït Larbi.
      Vous êtes une personne honnête à l’image de Houari Boumédiène Allah yarhamou.
      Les algériens veulent des gens de vôtre honnêteté et franchise à la tête de l’Algérie.
      Qu’Allah vous protège et vous garde vous et tout ceux et celles comme vous.

    Maboul
    25 mars 2019 - 21 h 04 min

    En tant qu avocat penaliste il sait comment saisir lr procureur général pour sue ce dernier met en mouvement l action publique… Des faits.. Des nons. Non m.ait larbi ce que vous faites n a rien avec la justice.. C est de la politique…. Et ruen d autre… Soyons serieux…..nn

    Zaatar
    25 mars 2019 - 20 h 42 min

    La cour des comptes devrait également reprendre l’affaire de l’argent des ambassades non encore récupéré par le ministère des affaires étrangères qui n’a pas été remis par Bouteflika du temps où il était à la tête de ce ministère. Il n’a remboursé que dix pour cent paraît il, reste donc 90% du montant et il faudra compter les intérêts moratoires…

    SaidZ
    25 mars 2019 - 19 h 31 min

    Nous avons besoin des hommes comme toi Moqrane. Voilà les vrais hommes, les militants, ceux qui marchent contre vent et marée en ne négociant jamais leurs principes au détriment du peuple.
    Il faudrait réunir toutes les compétences du pays pour avancer vers la 2ème république démocratique et populaire.

    UMERI
    25 mars 2019 - 18 h 04 min

    Mr Mokrane Ait Larbi, a raison de tirer la sonnette d’alarme, pour arrêter le mouvement accéléré des transferts de devises, car s’ils arrivent a vider le trésor public des réserves de change, c’est la la véritable explosion, qui risque de se produire, car on ne pourra plus rien importer. Si la justice et les services de sécurité ferment l’œil, il faudra s’attendre a un redoublement des transfert, par cette racaille de corrompus.Il faut également appliquer l’accord d’extradition avec la France, a tous les corrompus du système, en commençant par Saidani and co.

    Brahms
    25 mars 2019 - 17 h 56 min

    L’Algérie c’est une passoire car personne ne fait correctement son travail. Untel prend de l’argent car au dessus de lui,
    il n’y a personne qui va le contrôler, il va donc s’amuser car tout est facile, il rentre comme dans du beurre.
    En France, vous avez des contrôles à tous les niveaux, impossible de tricher ou de mentir car vous êtes vite rattrapé par le système fiscal qui veille au grain. Les impôts font donc des saisies directes sur les comptes bancaires.
    Regardez Mr Carlos Ghosn, il a volé de l’argent encore et encore alors qu’il avait 20 ans d’ancienneté chez Renault puis une fois au Japon Boum Badaboum prison (100 jours) et une caution de 8 millions d’euros à verser.
    En Algérie, il y a une absence des services de l’Etat qui dorment face aux voleurs.

    Lghoul
    25 mars 2019 - 17 h 18 min

    Comment peuvent ils « tranferrer » des devises d’un pays dont la monnaie n’est pas convertible s’ils ne sont pas des sociétés étrangères ? Combien dans ce cas, ont ils tranferré dans le passé ?Tout cela explique donc pourquoi les reserves de change se sont évaporées et que 1200 milliards de dolalrs sont rapidement dépensés en 20 ans. Comment le peuple pourra il faire confiance a des truands mafiosis pareils ?
    A moins que la banque d’Algérie, le pays et toutes ses ressources leur appartiennent !
    Ils ont donc privatisé tout: Des banques pour voler a la justice pour les protèger ! Jamais l’Algèrie a eu une invasion directe de criquets pélerins pareille dans toute son histoire !

    chelabi
    25 mars 2019 - 17 h 07 min

    Mr Ait Larbi est un militant respectable mais il me semble qu’il perd de vue l’objectif principal qui est de se débarrasser de ce système.
    Commencer la chasse aux sorcières avant même que ce système ne tombe, c’est donner des arguments à ces fourbes pour se défendre violemment, y compris en provoquant le chaos lors de prochaines manifestations. Ils ne voudront pas mourir sans se défendre. C’est clair!
    Soubhane Allah, quand la haine nous prend aux tripes, on finit toujours par ne plus voir clair et par confondre l’essentiel et l’accessoire.
    Je trouve la position de son collègue Bouchachi plus pondérée et à la hauteur des circonstances actuelles.
    Ait Larbi devrait se calmer un peu. Il a le droit de demander aux corps constitués de veiller à ce que les transactions financières soient scrutées à la loupe mais il ne doit pas jouer au justicier. Ce n’est pas son mandat.
    Si le peuple a le droit de demander vengeance contre ceux qui l’ont spolié, un homme politique de l’envergure de Ait Larbi devra savoir tempérer ses ardeurs et ceux de la rue en expliquant, didactiquement, aux uns et aux autres pourquoi le mouvement doit rester pacifique et pourquoi il doit rester centré uniquement sur la mise à mort de ce système. ON NE DEMANDERA PAS DES COMPTES À CEUX QUI ONT VOLÉ. BASTA!!!!!!!!!!!!!!!!

    Anonyme
    25 mars 2019 - 16 h 51 min

    Mais pourquoi il ne l’a pas fait avant? Tout le monde sait ce qui se passe dans le pays durant ces 10 dernière s années? A quelle jeu il joue et pour qui?

      Karim
      25 mars 2019 - 17 h 46 min

      Parceque ces jours ci, le processus de de vol et de tranfert a accéléré.

        Anonyme
        25 mars 2019 - 21 h 10 min

        Faux! Il a toujours été important, les Rebrab, Hadad, et confrères le font depuis 20 ans mais en utilisant les processus import / import avec surfacturation, complicité à la douane, usage de faux en terme de factures mais certainement pas à travers les banques dont les règles sont très strictes et très régulés.

        Combien reste-t-il à voler ?
        25 mars 2019 - 23 h 29 min

        @Karim 25 mars 2019 – 16 h 51 min

        Les manœuvres politiciennes n’ont plus de place maintenant.
        Notre ami qui a posé cette question parle du grand hold-up pas des miettes qui restent ici et là !
        Et sa conclusion est tout à fait juste dans un climat comme celui-ci. Tout est hélas suspect…

      Il
      25 mars 2019 - 23 h 22 min

      Il le fait depuis 40 ans. Tu ne pouvais ni ne voulais l’entendre.

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