Les citoyens à Bouteflika : «Nous marcherons tous les jours s’il le faut !»
Par R. Mahmoudi – Les manifestants n’ont pas attendu la marche du vendredi prochain pour réagir à la nomination d’un nouveau gouvernement sous la conduite de Noureddine Bedoui. Des centaines de personnes, pour la plupart des jeunes, ont manifesté dimanche soir dans la capitale pour crier leur rejet de toute décision provenant du pouvoir.
«Echaâb yourid tetnehhaw gaâ !» (Le peuple demande que vous vous démettiez tous), criaient les manifestants en signe de rejet des nouvelles désignations au sein de l’Exécutif mais aussi, tacitement, aux injonctions du chef de l’état-major de l’ANP qui, pourtant, ne cesse d’encenser le «peuple».
Les manifestants ont également scandé des slogans affichant leur détermination à poursuivre les actions de rue jusqu’au départ «définitif» du système en place, en menaçant de manifester désormais chaque jour. «Koul youm massira, ma ranech habsin» (Nous marcherons chaque jour, nous ne nous arrêterons pas), scandaient-ils.
C’est la deuxième manifestation nocturne organisée à Alger, après le rassemblement «improvisé», samedi, devant la Grande-Poste par d’autres groupes de manifestants qui semblaient acquis au discours du chef de l’’état-major de l’ANP, puisque certains appelaient l’armée à «sévir» contre la caste au pouvoir.
Quoi qu’il en soit, ce bouillonnement en début de semaine annonce de nouvelles manifestations massives au rendez-vous hebdomadaire, désormais consacré au vendredi. S’il est acquis que la dernière sortie du général Gaïd-Salah a réussi à gagner des sympathisants au sein de la classe politique et, même, dans la rue, la tendance générale semble acquise à la poursuite de la contestation.
Les atermoiements du pouvoir «encore» en place et le climat de peur que font planer certaines décisions – l’arrestation non confirmée officiellement d’Ali Haddad en est un exemple édifiant – n’ont fait que galvaniser davantage les gens et les pousser à redoubler de pression.
R. M.
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