Processus de sortie de crise : discours décisif de Gaïd-Salah à partir de Ouargla
Par R. Mahmoudi – Tous les Algériens attendent à nouveau de savoir ce que dira, ce lundi, le chef d’état-major de l’ANP qui entame une visite de quatre jours dans la 4e Région militaire, à Ouargla.
Après les grandes manifestations du huitième vendredi, qui ont délivré leur verdict sans appel contre le maintien de Bensalah, Bedoui et Belaïz à leur poste, et pour le départ de l’ensemble des figures politiques de l’ancien système, citant même très ouvertement le général Ahmed Gaïd-Salah, ce dernier devrait logiquement donner sa réponse, sans détour et sans ambages : soit il maintient le cap pour soutenir, coûte que coûte, la poursuite du processus en cours avec un chef d’Etat intérimaire rejeté aussi bien par la rue que par l’opposition, et un gouvernement incapable même d’expédier les affaires courantes et dont les membres sont traqués partout par les manifestants, soit il décide d’être en phase avec son engagement initial, celui de rester «aux côtés du peuple» et propose une autre voie de salut.
Avant de trancher définitivement sur l’option à suivre, le chef d’état-major peut appeler, en s’inspirant du modèle soudanais, à l’ouverture d’un dialogue avec les figures de proue du mouvement de protestation et de l’opposition auquel il pourrait s’associer. Plusieurs personnalités politiques, en tête desquels on cite des hommes réputés proches des thèses du chef de l’armée, comme Ali Benflis, lui ont déjà balisé le terrain, en souhaitant ouvertement l’intervention de l’institution militaire dans le processus de transition en cours.
Gaïd-Salah sera aussi attendu sur des questions d’ordre sécuritaire qui préoccupent la nation. En plus des prémices de répression qui sont apparues lors des dernières manifestations populaires à Alger et sur lesquelles le haut commandement de l’ANP doit se positionner, le chef d’état-major devrait revenir sur la dangereuse expédition du chef militaire libyen, Khalifa Haftar, qui menace directement la sécurité du pays. Au-delà des périls que fait peser cette action armée étrangère sur les frontières algériennes, cette situation ne manquera pas d’entraîner des chamboulements géostratégiques majeurs dans la région, qui risquent d’ouvrir des brèches insoupçonnées à l’ingérence occidentale.
R. M.
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