Pourquoi le Quai d’Orsay veut la tête de l’ambassadeur d’Algérie en France
Par Karim B. – Intrigants tirs croisés contre l’ambassadeur d’Algérie en France. Deux médias réputés proches l’un du Quai d’Orsay, l’autre de la DGSE, ont relayé une campagne enragée visant Abdelkader Mesdoua, commanditée par Paris, selon des sources très au fait du dossier.
«Les autorités françaises veulent pousser le nouveau pouvoir en Algérie à rappeler l’ambassadeur actuel pour lui substituer un autre qui ne gêne pas les intérêts boulimiques de la France», soulignent nos sources qui précisent que la France veut profiter de la crise politique actuelle pour inciter les manifestants à joindre à la liste du personnel politique décrié, dont ils demandent le départ, des noms de diplomates et autres responsables dont elle voudrait qu’ils soient «vilipendés» et «discrédités».
Une première campagne avait ciblé l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, au lendemain d’un périple qui l’avait conduit dans quatre capitales, Rome, Berlin, Moscou et Pékin, et qui avait été suivie immédiatement par un lynchage médiatique. Une opération «commando», là aussi, «ordonnée par le pays que Ramtane Lamamra n’avait pas inscrit sur ses tablettes», à savoir la France qui «a pris cet affront pour un crime de lèse-majesté à l’égard de l’ancienne puissance coloniale», affirment nos sources.
Les plus hautes autorités françaises s’échinent à convaincre l’opinion publique algérienne qu’elles ne veulent pas s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Algérie, mais les faits prouvent le contraire. De nombreuses figures de proue de la classe politique, médiatique et académique française ont admis la complexité de la situation induite par la crise interne algérienne et ses effets directs sur la France, où des dizaines de milliers d’Algériens se rassemblent chaque dimanche pour faire écho aux manifestations de vendredi en Algérie.
L’implication de la France dans les événements qui ont cours en Algérie depuis le 22 février dernier apparaît de plus en plus clairement à travers de nombreux signaux qui ne trompent pas. Cette dernière charge d’une violence extrême contre l’ambassadeur d’Algérie à Paris en est un des éléments révélateurs. Si Abdelkader Mesdoua devait être remplacé à très court terme, cela signifierait qu’Alger aura cédé aux pressions d’Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères, Yves Le Drian.
K. B.
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