Message de Taleb Ibrahimi : des médias étrangers entretiennent le doute
Par R. Mahmoudi – Plusieurs agences de presse et journaux étrangers ont cru déceler dans la déclaration d’Ahmed-Taleb Ibrahimi, mercredi, un avis favorable pour conduire une période de transition, contrairement aux premiers commentaires de la presse nationale.
Pour l’agence officielle turque Anadolu, comme pour la chaîne de télévision à capitaux saoudiens Al-Arabiya, l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères «a affiché sa prédisposition à mener la transition en Algérie en réponse aux multiples appels lancés par le mouvement populaire qui secoue le pays depuis des mois». Ces médias s’en réfèrent, pour étayer leur déduction, au passage où Ahmed-Taleb Ibrahimi a déclaré qu’il mettra sa «modeste expérience au service de ceux qui aiment la nation et servent le peuple jusqu’au retour de la souveraineté à celui qui la détient et qui est la source du pouvoir, le peuple». Avant d’exprimer sa reconnaissance envers ceux qui ont scandé son nom et placé leur confiance en lui.
Dans leur lecture (sciemment ?) tronquée, ces médias omettent de commenter les passages, pourtant clairs, où Ahmed-Taleb Ibrahimi affirmait que son âge avancé «annulait toute ambition» en lui et que s’il n’avait pas réagi jusque-là au mouvement de contestation populaire du 22 février, c’est parce que, dit-il, il ne voulait pas apparaître comme celui qui voulait en tirer des dividendes politiques.
Certains titres ont même commencé à publier des portraits de «celui qui est appelé à conduire la transition politique en Algérie».
Il est clair que cette double lecture faite d’un message aussi important dans la vie politique du pays, et très attendue par l’opinion publique, est de nature à rajouter de la confusion au débat autour des perspectives politiques qui bat son plein et des solutions à préconiser pour sortir le pays de l’ornière.
Faut-il alors que Taleb Ibrahimi reformule son message et s’explique plus clairement sur ses intentions ?
R. M.
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