Immense mobilisation à Alger et nouvel itinéraire vers la place des Martyrs
Par Mounir Serrai − Les Algériens sont, encore une fois, sortis massivement manifester pour le 14e vendredi de suite pour exiger le départ de tous les symboles du système et un changement radical.
A Alger, de nombreux citoyens ont été interpellés par les éléments services de sécurité avant même que la marche ne commence. Mais ces interpellations n’ont pas eu d’impact sur la mobilisation, qui reste intacte. En effet, le centre d’Alger est noir de monde. Tous les boulevards et artères principales sont couvertes de manifestants qui brandissent des pancartes et des banderoles par lesquelles ils réclament un système démocratique et exprime son rejet des élections du 4 juillet.
Bien que la Grande-Poste et les rues adjacentes aient été totalement bouclées par des forces de l’ordre, les manifestants, toujours pacifiques, ont battu le pavé pour réaffirmer leur opposition à une présidentielle organisée par ceux qui ont dirigé avec l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. Après avoir marché le long de Didouche, place Audin, Pasteur, Grande-Poste, Amirouche, Hassiba Ben Bouali, des milliers de manifestants ont investi pour la première fois la place des Martyrs. Ils ont scandé des slogans très critiques envers les symboles du pouvoir actuel, réclamant leur départ et l’instauration d’une période de transition.
La mobilisation a été également intacte dans le reste du pays. Avec la même détermination, les Algériens refusent de rentrer chez eux avant l’aboutissement de leurs revendications. De Béjaïa à Oran, en passant par Annaba, Bouira, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arréridj, Mila… les Algériens ont affiché leur détermination à poursuivre leur lutte jusqu’au bout. Le Ramadhan ne les a pas découragés. Toujours dans la bonne ambiance, la fraternité et le respect, les Algériens continuent donc de donner des leçons de pacifisme et de civisme.
A Paris aussi
Un rassemblement d’Algériens a été organisé vendredi après-midi près de l’ambassade d’Algérie en France pour exiger le départ immédiat du régime et l’instauration d’un Etat de droit. A l’initiative des collectifs Libérons l’Algérie et Révolution du Sourire le rassemblement n’était pas dirigé contre l’ambassade, mais les initiateurs ont voulu porter haut et fort les exigences populaires du hirak lancé il y a trois mois près la représentation diplomatique algérienne.
«Le moment est inédit, il est même historique. Toutes les catégories de la société algérienne, y compris notre diaspora, se mobilisent dans la rue pour imposer le départ du régime», ont-ils ajouté, déplorant qu’aux exigences populaires, «le pouvoir algérien oppose le mépris et l’arrogance».
Parmi les revendications de ce rassemblement figurent «le départ immédiat du régime», «la libération immédiate des détenus politiques», «la primauté du politique sur le militaire», «la mise en place d’une transition démocratique» et «l’instauration d’un Etat de droit». Les manifestants, environ 200 personnes, ont exprimé leur refus à la tenue de l’élection présidentielle du 4 juillet, affichant leur détermination à poursuivre le mouvement jusqu’à l’instauration d’une nouvelle République dirigée par des responsables élus par le peuple.
M. S.
Comment (16)