Abdelaziz Boubakir ou le délire éthylique d’un rédacteur de mémoires frelatés

livre Chadli
Jaquette du livre d'Abdelaziz Boubakir sur l'ex-président Bouteflika. Photo : Al-Jazeera

Par M. Aït-Amara – Risible. C’est le moins qu’on puisse dire de la pathétique prestation du rédacteur des mémoires de l’ancien président de la République, feu Chadli Bendjedid.

Abdelaziz Boubakir, c’est de lui qu’il s’agit, s’est perdu dans des arguments cadavériques dans sa tentative ratée de se glisser dans la peau de celui qui sait tout sur une période charnière de l’histoire mouvementée récente de l’Algérie mais qui, dans son délire éthylique, s’est noyé dans une bouteille d’eau en plastique.

Le conférencier de circonstance, invité par un journal arabophone pour s’exprimer sur son livre consacré à Abdelaziz Bouteflika, le nouvel expert ès-chefs d’Etat démissionnaires donc s’est adonné à un spectacle vaudevillesque face à une petite audience trompée, abusée par un mythomane dont les feintes ont dû finir par donner le tournis à ses auditeurs incrédules qui apprenaient, par exemple, qu’avant de faire tirer une patrouille de l’armée contre des jeunes qui saccageaient le siège du FLN à Kouba, en 1988, l’ancien ministre de la Défense nationale, le général Khaled Nezzar, aurait appelé le président Chadli Bendjedid pour «demander son autorisation» et ce dernier l’en aurait «dissuadé». Il faut, évidemment, être sous l’effet d’une substance rétrécissant le cerveau pour prononcer une telle ineptie. Et ce n’est pas la seule.

Abdelaziz Boubakir a fait montre d’un acharnement inexpliqué contre le général Khaled Nezzar qu’il dit «connaître» ou «avoir connu». Ce que ce dernier, interrogé, dément de façon catégorique. La seule rencontre qui a eu lieu entre les deux hommes s’est faite entre les lignes d’un livre qu’Abdelaziz Boubakir a édité en l’attribuant à Chadli Bendjedid, mais dont il a accaparé le contenu très largement inspiré des mémoires de son ancien adjoint à la base de l’Est. La raison en est que le nègre – au sens littéraire du terme – n’a pas pu construire un ouvrage digne d’un président de la République après «quatre années de récits infructueux», dixit l’auteur lui-même qui aurait confié cet aléa à plusieurs personnes.

N’ayant pas pu réunir suffisamment de témoignages de la bouche de Chadli Bendjedid en raison, a-t-il argué, de l’incapacité de ce dernier à se remémorer les événements, confondant les dates et ne retenant pas les noms de certains moudjahidine qui luttaient à ses côtés, Abdelaziz Boubakir a, toute honte bue, puisé dans les récits denses du général Khaled Nezzar. Le rédacteur des mémoires du défunt Président a trahi la confiance de celui qui lui a confié la mission de transcrire fidèlement son parcours de combattant. Inapte à écouter une autre voix que la sienne, le rédacteur a empêché son confident d’écrire pour la postérité, déformant très certainement ses propos, faute d’avoir pu les restituer scrupuleusement. Dans ses mémoires, le général à la retraite Khaled Nezzar dédie dix-sept pages au franchissement de la ligne Morice par le commando Hidouche, tandis qu’Abdelaziz Boubakir consacre à cet épisode tragique de la glorieuse Guerre de libération nationale une rachitique page et demie, presque totalement reprise des mémoires d’un des bras droits de Chadli, alors responsable militaire à la base de l’Est.

Dès la parution des mémoires de Chadli Bendjedid, l’historien Mohamed Abbas avait promptement réagi pour corriger «dix grosses erreurs historiques» contenues dans les chroniques qu’Abdelaziz Boubakir affirme être celles de l’ancien Président. Première imposture d’un académicien malhonnête qui, pourtant, continue de sévir, insultant l’intelligence du parterre d’invités qui l’écoutaient lors de sa récente intervention, étonnés par le comportement «psychologiquement anormal» de l’intervenant, selon un expert à qui nous avons fait visionner la vidéo. «Agité». «Perturbé». «Gestes lents». «Regard hagard». «Elocution difficile». Autant de symptômes qui dénotent un trouble vraisemblablement dû à une assuétude qui affecte le raisonnement.

Interrogé sur la suite qu’il compte donner à cette attaque qui l’a visé, le général Khaled Nezzar a affirmé qu’Abdelaziz Boubakir devra répondre devant la justice pour ses propos diffamatoires, aussi bien lors de son intervention au journal arabophone dont il était l’hôte que dans son livre dans lequel il le cite dans un passage tout aussi calomnieux.

M. A.-A.

Comment (23)

    Zina
    28 mai 2019 - 0 h 57 min

    Tout de même curieux d’écrire pour la postérité les mémoires d’un Président qui lui … « était dans l’incapacité de se remémorer les événements confondant les dates et ne retenant pas les noms de certains moudjahidine qui luttaient à ses côtés… ». Donc, ce ne sont guère un authentique témoignage de feu Chadli ! Il y a quelque chose qui ne va pas quelque part !

    A bon entendeur !
    27 mai 2019 - 23 h 02 min

    Au lieu de vous faire la guerre dans les tribunaux il y a plus urgeant et plus important c’est de nous trouver un ou une président très rapidement et de nettoyer les postes stratégiques de ceux qui ce disent Algérien et qui travail pour la main étrangère !!!

    Anonyme
    27 mai 2019 - 22 h 24 min

    Quelle était l’intention de l’ex présidentde construire une aussi gigantesque mosqué? je crains que serait l’argent? des doutes….

    Anonyme
    27 mai 2019 - 21 h 59 min

    Sidi Boubaker a -il eu le courage de recenser toutes les blagues que le peuple Algérien avait créés à l’époque sur le personnage de Chadli. C’était un vrai Régal. Ça en dit long sur l’image qu’avait Chadli en Algérie. Une catastrophe.
    Laissez vos mémoires pour vous. Le peuple qui a subi l’époque de Chadli est la seule vraie mémoire.

      Chelabi
      28 mai 2019 - 9 h 23 min

      Un peu de respect pour les morts SVP. Je ne pense pas que Chadli fut moins intelligent que vous.

        Anonyme
        28 mai 2019 - 17 h 13 min

        On ne va pas faire de l’histoire à 1 %.
        Les blagues sur Chadli font parties de son parcours présidentielle.

    Anonyme
    27 mai 2019 - 19 h 53 min

    Il veut assurer sa retraite après avoir raté sa vie.
    Qui l’a pêché dans les eaux stagnantes infectées.

    -DZ
    27 mai 2019 - 18 h 43 min

    Comparer Boutflika à Napoléon Bonaparte est déjà un signe concret du délire haschischique. Quelle honte ! Quelle misère intellectuelle !!
    Allez -y sur les réseaux sociaux pour lire les critiques sur la blague de Boubakir. Ils nous foutent toujours la honte, ces pseudo-Algériens. Les biens aimés de El-Djazeera, n’est ce pas ya si Boubakir.

    RAYES EL BAHRIYA
    27 mai 2019 - 17 h 31 min

    K.N n est pas le generale De GAULE
    BASTA VOTRE MYTHOMANIE

    Arris Aurès
    27 mai 2019 - 17 h 16 min

    Ce type est un minable et Nezzar restera dans l’histoire comme le sauveur de la République. Cependant, pourquoi le général n’est défendu que par un site ? Où sont les patriotes du grand sursaut contre l’islamisme armé?

    Anonyme
    27 mai 2019 - 16 h 46 min

    Parlons du futur !

      Zina
      27 mai 2019 - 18 h 51 min

      Bien parlé !!!!!

    DYHIA-DZ
    27 mai 2019 - 14 h 34 min

    Quelle crédibilité peut-on donner à celui qui recherche des similitudes entre Bouteflika et Napoléon Bonaparte.

      mkideche
      27 mai 2019 - 21 h 26 min

      Si. Il y a quand même une ressemblance de taille…164 cm

        Anonyme
        28 mai 2019 - 17 h 15 min

        Boutef est plus grand de 10 cm.

    Kahina-DZ
    27 mai 2019 - 14 h 31 min

    L’ex président a laissé l’intégrisme obscurantiste gangréné le pays, c’est ça la mémoire qu’on a retenu de Chadli.

    Amertume
    27 mai 2019 - 13 h 52 min

    Depuis 1962, et d’une manière ou d’une autre, ils ont tous exercé sous le charme des chants de sirènes du régime. Combien ont résisté? Aucun!
     »Nous avons été les harkis du système. » Sid Ahmed Ghozali

    Gatt M'digouti
    27 mai 2019 - 12 h 41 min

    « Mémoires d’un amnésique » serait plus juste comme titre !!!

    Anonyme
    27 mai 2019 - 10 h 11 min

    Le projet du régime algérien, de 1962 à nos jours, a consisté à s’opposer à la société. l’Algérie a échoué dans sa farouche volonté de se moderniser, c’est parce que toutes les politiques de développement ne sont pas conçues pour satisfaire les aspirations du peuple .Or, bien qu’il écrase son peuple, le régime se dit agir dans l’intérêt de la patrie. Dans la réalité, et notamment dans les pays qui respectent la souveraineté du peuple, c’est ce dernier qui détermine ce qui lui convient.

    icialG
    27 mai 2019 - 10 h 05 min

    IL est est peut être temps d arrêter de ressuscité les oubliés de l histoire d une époque qui n en valait pas peine d être vécu

    Elephant Man
    27 mai 2019 - 9 h 34 min

    Excellent article, « dans son délire éthylique s’est noyé dans une bouteille d’eau en plastique ».

    Linguistique
    27 mai 2019 - 8 h 46 min

    Tu a raison: il fume des pétards et commet son torchon sous forme de pet. Et ça ne sent pas…le zaatar.

    Zaatar
    27 mai 2019 - 7 h 47 min

    Sans commentaires. C’est un fumeur de pétards.

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