APN : l’étau se resserre autour de Mouad Bouchareb
Par Mounir Serraï – Les jours du président de l’APN, Mouad Bouchareb, semblent être bien comptés. Selon des sources bien informées, des contacts sont entrepris par la direction du FLN avec les autres formations de la majorité parlementaire pour s’unir contre le président de l’APN qui s’accroche à son poste.
Autrement dit, la direction du FLN cherche à rééditer le «coup du cadenas» fait en novembre 2018 à l’ex-président de cette institution, Saïd Bouhadja en l’occurrence. Un «coup» qui a permis à Mouad Bouchareb d’accéder à la présidence de cette auguste Assemblée après la destitution par la force de Bouhadja.
Les contacts entrepris, ajoutent nos sources, visent en effet à enclencher une opération de destitution de Bouchareb, après qu’il ait refusé de se soumettre à la volonté de sa formation politique. La direction du FLN a exigé de lui, faut-il le rappeler, une démission immédiate.
Le groupe parlementaire du parti exerce continuellement la pression sur celui qui est considéré de par son poste comme le troisième personnage de l’Etat. En vain.
Le 22 mai dernier, des députés FLN, conduits par le chef du groupe parlementaire, se sont introduits dans le bureau de Mouad Bouchareb dans le but de le faire «dégager». Après quelques escarmouches avec les agents de sécurité, ces députés de l’ex-parti unique ont forcé la porte et envahi le vaste bureau qu’occupe le président de l’APN. Des échanges verbaux violents ont eu entre ces députés et Mouad Bouchareb, qui leur a signifié qu’il ne céderait pas à leur pression. Les députés l’ont accusé d’être contre la volonté populaire qui exige le départ de tous les symboles du système, dont il fait partie.
Mouad Bouchareb leur a affirmé qu’il n’y avait pas que des députés FLN au sein de l’APN et qu’il avait été «élu» par la majorité parlementaire composée du bien entendu FLN, RND, MPA, TAJ et les indépendants.
Le groupe parlementaire du FLN a ensuite actionné la Commission des finances et du budget qui a ouvert une enquête sur la «mauvaise gestion financière» du président en exercice de la Chambre basse du Parlement. De prime abord, cette commission a décidé d’examiner profondément toutes les opérations et les transactions effectuées depuis l’arrivée de Mouad Bouchareb à la tête de cette institution.
Mais cela n’a pas suffi pour faire plier Bouchareb. Et voilà que le jour de l’Aïd il se voit indésirable aux côtés du chef de l’Etat et du président par intérim du Conseil de la nation.
Un nouveau coup dur pour le troisième personnage de l’Etat, qui n’a pas pu se mettre aux côté de Bensalah lors de la cérémonie de présentation des vœux de l’Aïd, à la grande mosquée d’Alger. Selon nos sources, les jours de Bouchareb sont désormais comptés et l’affaire dépasse le FLN.
M. S.
Comment (4)