L’armée explique sa feuille de route en quatre points pour une sortie de crise
Par R. Mahmoudi – La revue El-Djeich, organe central du ministère de la Défense nationale, a affirmé dans son édition de juin que le commandement de l’ANP soutenait qu’une sortie de la crise actuelle passait par une feuille de route reposant sur quatre éléments : le respect de la légitimité constitutionnelle, un dialogue approfondi entre les différents acteurs, la mise en place d’une commission électorale indépendante et l’élection du successeur du président sortant Abdelaziz Bouteflika «dans les plus brefs délais».
Intitulé «Sur la voie de la légitimité constitutionnelle», l’éditorial d’El-Djeich affirme que le commandement de l’institution militaire reste attaché à «sa position selon laquelle la solution de la crise passe inévitablement par la primauté de la légitimité constitutionnelle, laquelle permet au peuple d’exercer son droit d’élire le président de la République le plus rapidement possible», écrit l’éditorialiste.
La légitimité constitutionnelle évoquée à chaque occasion par le chef d’état-major de l’ANP est interprétée comme «un rejet indirect des appels à l’ouverture d’une période de transition indéterminée et de toute implication de l’institution militaire dans la gestion des affaires politiques, avec l’engagement d’accompagner toute solution consensuelle», ajoute l’éditorialiste.
Le mensuel estime, par ailleurs, que «toute élection doit être précédée, en priorité, par un dialogue regroupant autour de la même table des personnalités nationales et des élites loyales à la patrie pour trouver une issue appropriée qui puisse faire consensus». El-Djeich souligne que cette option «est susceptible de raccourcir la crise et permettrait ensuite le lancement d’initiatives sérieuses pour en sortir et neutraliser ainsi toute approche tendant à prolonger la crise».
L’autre fondement de la feuille de route proposée par le commandement de l’armée consiste, selon l’éditorial d’El-Djeich, à «encadrer les dispositions relatives à cette étape (dialogue) par un mécanisme constitutionnel approprié pour créer et mettre en place une instance indépendante chargée d’organiser et de superviser les élections, qui doit se substituer au gouvernement dans la supervision des élections», conclut l’éditorialiste.
R. M.
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