Le «plan» de Bedoui pour préserver les entreprises des patrons emprisonnés
Le Premier ministre, Noureddine Bedoui, se soucie de l’avenir des entreprises dont les patrons sont mis en détention provisoire dans des affaires de corruption. En effet, le Premier ministre a installé, ce dimanche, l’«organe gouvernemental chargé du suivi des activités économiques et de la préservation des outils de production et des postes d’emploi».
Mis sous l’autorité du ministre des Finances, cet organe vise à trouver des instruments juridiques à même de préserver l’outil de production. Aussi le gouvernement tente-t-il de rassurer les opérateurs économiques, aussi bien nationaux qu’étrangers, quant à ses engagements relatifs aux affectations de paiement pour le financement de l’ensemble des projets publics structurés en cours de réalisation.
Ainsi, Bedoui a demandé le recensement, en urgence, de toutes les activités économiques et les projets qui peuvent connaître «des perturbations à cause des mesures conservatoires prises par la justice contre leurs patrons». Le Premier ministre a justifié cela par l’impérieuse nécessité de préserver leur rôle socioéconomique, notamment les postes d’emploi.
Les entreprises en question seront donc examinées au cas par cas et des mesures pratiques et juridiques seront prises. L’organe installé par Bedoui aura donc la lourde tâche de veiller à ce qu’il n’y ait pas de graves conséquences de l’opération «mains propres» sur les activités économiques nationales.
Par ces annonces, le gouvernement tente de rassurer à la fois l’opinion nationale, le monde des affaires et les partenaires de l’Algérie. Beaucoup d’experts ont tiré la sonnette d’alarme quant à la situation économique et la menace de disparition qui pèse sur plusieurs grandes entreprises économiques.
Il est à rappeler que l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) a interpellé, le 10 juin dernier, Bedoui sur la situation dans laquelle se trouve le secteur du bâtiment et des travaux publics. L’AGEA avait fait état, en effet, de la fermeture de 3 200 entreprises et d’une perte de 265 000 emplois depuis décembre 2018.
Les causes directes de la fermeture de ces entreprises sont, comme l’expliquait cette Association dans sa lettre de doléances adressée au Premier ministre, «les énormes impayés des entreprises, l’absence de plans de charges en raison de la stagnation de la situation économique du pays, le harcèlement des entreprises par les différentes caisses malgré leurs impayés et le silence total de nos vis-à-vis publics quant à nos appels au dialogue».
M. S.
Comment (13)