Pugilat médiatique ou Hemingway

Bernaoui rose
Bernaoui, ministre des Sports dans le gouvernement illégitime de Bedoui. PPAgency

Par Nazim Maiza – L’important n’est pas la rose, aujourd’hui, il n’est nullement question de la «Malmaison» et de sa quête d’excellence olfactive, non, au contraire, c’est bien plus nauséabond et austère à notre grande et perpétuelle déception en cette année 2019.

Se perdre à défaut d’orientation, sans rose des vents, en appui cognitif est une chose, s’égarer dans une expédition telles des «îles à la dérive» dont la démesure narcissique serait la raison en est une autre, croyez-moi, je sais de quoi je parle.

C’est de sentiers de la perdition secs sans aucune flore qu’il s’agit, des chemins qui semblent séduire notre ministre des Sports en quête de brillance médiatique et de fraîcheur de l’image dans le simoun politique que connaît l’Algérie cet été. Avec ses malencontreuses déclarations, il allume un brasero qu’il pense contenir mais qui finit, malheureusement, par embraser tout ce qui se trouve autour sans, hélas, avoir les moyens d’éteindre l’incendie ravageur. «En avoir ou pas» c’est une différence de taille, ne pensez-vous pas ?

Des propos ministériels au tempo agaçant qui creusent le fossé qui sépare le jeune ministre, «un soldat chez lui» aux sports des Algériens vieillis par le tourment de l’incertitude. Des discours qui, ma foi, risquent de faire sortir de leurs gonds les armoires à glaces les plus solides, nous assisterons alors à une confrontation incluant «le Papillon et le tank» ; vous comprendrez très vite et vous me donnerez raison, du moins, je le pense.

Vraisemblablement, saillir du coq à l’âne semble être la discipline de prédilection de M. Bernaoui ; en effet, ce dernier excelle dans la volte-face en changeant de catégorie sans prévenir soit ni même sonner le gong pourtant salvateur pour tout un chacun.

Tel un saurien, Bernaoui passe à brûle-pourpoint, de la légèreté d’un intérim fustigé pour s’insinuer dans la catégorie des poids lourds sur des rings bien trop grands pour lui, vous l’aurez compris, c’est de pugilat qu’il est question dans cette sortie ministérielle, rien que ça !

En vérité, sans mettre de gants, notre illustre ministre de la Jeunesse et des Sports refait des siennes en se mettant en scène, de nouveau, avec des déclarations à l’emporte-pièce, c’est le moins que l’on puisse dire. Dans sa dernière allocution martiale, le ministre a déclaré que les boxeurs algériens étaient des enfants gâtés de la République.

Selon lui, ils ne sont que des monomanes de la sculpture capillaire, abonnés chez les figaros immortalisant leurs œuvres à coup de gel bon marché. C’est à croire qu’il est loin d’avoir fait son «adieu aux armes» à voir comment il maîtrise le maniement du fleuret en coupant le cheveu en quatre.

Bernaoui n’est pas la mère coupable dans ce vaudevillesque Beaumarchais des temps modernes, c’est vrai, je vous l’accorde sans résistance ni débats d’ailleurs, je jette l’éponge en gardant, tout de même, mon ami Bob pour les constructions de textes trop carrés qui ne tournent pas rond dans la mécanique littéraire bien huilée.

Reconnaissez, tout de même, qu’il (le ministre) est peccant de vouloir irriter d’éventuels cogneurs en herbe sur un gazon maudit, absent de nos regards pudibonds en cet été sans air, ni chansons.

Au regard de notre jouvence ministérielle, les sportifs algériens sont bien mieux lotis que leurs homologues cubains qui attendent toujours «Che Ti Dice La Patria», selon lui, l’Algérie est le «Jardin d’Eden» pour les pugilistes locaux.

Les Algériens sont loin devant les boxeurs cubains qui, eux, tout comme Lutèce, s’éveillent à 5 heurse du matin et n’ont qu’un pneu à demi-enterré en guise de matériel d’entraînement. En bons vulcanisateurs, les athlètes cubains, qui espèrent le Valhalla dans sa version tropicale, passent des heures durant aux aurores, beaux et râlent tel Thor, à asséner des coups d’ersatz de Mjöllnir à des pneus innocents qui n’ont roulé pour personne en ce bas-monde terrestre.

«La vérité à la lumière de l’aube» cubaine est inspirante et pourrait faire rêver «pères et fils». Cela dit, les arguments de notre ministre à longueur de déclarations semblent frugalement fondés.

En revanche, il ne faudrait pas s’étonner de les voir fondre au soleil pour rejoindre «la grande rivière au cœur double» de l’oubli et du déclin «au-delà du fleuve et sous les arbres» pour finir au bout des lignes qui suivent ce paragraphe.

Pensez-vous vraiment que le «vieil homme que je suis au bord de la mer» pouvait laisser passer ce poisson «hors de saison» ? Dans une désormais «histoire banale», Bernaoui, notre ministre des Sports, avec le lot de jeunesse qu’il incarne, termine son allocution par cette précieuse information selon laquelle, en France là ou «le soleil se lève aussi», les boxeurs n’ont qu’une poignée de mains en guise de remerciements au cas où ils remporteraient un titre. Je vous laisse imaginer la poignée après des heures de massue sans gain au bout avec, en prime, des mains sanguinolentes d’effort.

Tout comme «un chat sous la pluie», il semble que notre respectable ministre a entamé un combat qu’il est loin de remporter car hors de sa catégorie ; il semble porter un portefeuille trop lourd pour ses poches déjà assez lestées, ou pas encore, assurément dans cette ambiance tropicale je pense savoir «Pour qui sonne le glas».

La vérité est ailleurs pour celles ou ceux qui voudraient rester dans les frontières du réel, sachez que le sportif le mieux payé de la planète en 2018 donc, ipso facto, le plus riche sur terre s’avère être un boxeur, Floyd Mayweather en l’occurrence, avec 285 millions de dollars, pour une poignée ça vaut le coup. De plus, en Europe il faut compter 25 000 euros de prime allant à «Cinquante mille dollars» pour un titre de champion, sans compter les avantages publicitaires qui se chiffrent à des millions pour les droits d’images. Des sommes astronomiques, c’est le moins que l’on puisse dire par rapport aux déclarations de notre ministre qui croit toujours en sa bonne étoile qui, pourtant, s’éteint petit à petit.

Plus sérieusement, pour revenir au sujet de la discorde et ne pas faire dans «La Dénonciation», les athlètes cubains de haut niveau sont tous issus de la même prestigieuse école de boxe : la Fianca Holvein Quesada de la Havane, «un endroit propre et bien éclairé». Ils évoluent dans des salles d’entraînement ultra modernes et, tenez-vous bien, ils sont tous logés et nourris par la Fédération cubaine de boxe, c’est croire que c’est vraiment des choses qui se passent «dans un autre pays» et non pas à Cuba où le niveau de vie est très bas, voire «En contrebas».

En effet, les boxeurs en formation au sein de la Fianca sont logés dans un palace, l’hôtel Villa Panamericana, dans la capitale cubaine. Il n’est pas utile de vous décrire le cadre dans lequel ils évoluent (environnemental et logistique et non pas le cadre pictural adulé il n’y a pas si longtemps).

Mêmement, il n’est pas nécessaire de vous dire combien ils gagnent lorsqu’ils évoluent dans les championnats mondiaux car c’est de notoriété publique et une «Simple enquête» suffit pour le découvrir.

Enfin, vous aurez compris que je suis simplement et irréductible lecteur d’Ernest Hemingway. C’est une occasion rêvée que me donne le ministre des Sports de lui rendre hommage, modestement, dans ce texte, le sujet de la boxe et Cuba est propice.

Les titres des œuvres d’Hemingway sont contenus entre guillemets dans ce texte. Croyez que ce sont toutes des prouesses de la littérature ! Des guillemets trop serrés pour ces publications monumentales et pas assez à mon goût qui aime le vrai café cubain en cet «été dangereux» que vit mon pays.

«Maintenant je me couche» je suis mort de fatigue ; à vrai dire, «personne ne meurt jamais», n’est-ce pas ?

N. M.

 

Comment (7)

    57
    9 août 2019 - 6 h 44 min

    je crois que les étudiants on raison de vouloir introduire l anglais comme 2 eme langue ,,,les dictions les citations les verbes les poèmes les exemples ext sont prélever dans la bouche de Molière a tel point quant ignore les nôtres
    et que moi je considère un résidu de la colonisation

    karimdz
    8 août 2019 - 17 h 09 min

    La comparaison avec Cuba c est bien beau, on peut être admiratif parce que ce pays est démuni, mais les joueurs déterminés à gagner, mais gardons nous de faire des généralités chez nous, tous nos sportifs ne sont pas vieux, et aussi exigeants, ils demandent un minimum.

    Après on peut aussi comparer avec les autres nations riches, qui gagnent… comme quoi, comparaison n est pas raison.

    MELLO
    8 août 2019 - 13 h 28 min

    De la classe a l’état pur , que ce combat d’un poids lourd contre un poids plume qui ne fait que tournoyer au gré de vents , lançant par ci et par la des invectives sans commune mesure au poste qu’il occupe. Le costume de Ministre est bien plus grand , trop grand pour ce sportif qui aurait pu rendre d’énormes services a l’Algérie ,dans sa discipline.

    Karim
    8 août 2019 - 12 h 23 min

    Nazim Maiza, tout simplement du journalisme de bat niveau je dirai même des caniveaux, critiques hors conteste sans aucune objectivité comment détourner une conférence de presse de bernaoui qui a voulu incluqué la notion du mérite et l’obligation du résultat pour les sommes investies par l’état et quand je vois la mentalité qu’ils ont nos athlètes quand ils participent dans les tournois internationaux c’est du tourisme pour eux plus que autres choses. Certes on ne peux pas faire d’un âne un cheval de coursse.

    Batata44dz
    8 août 2019 - 11 h 03 min

    il ne faut lui en vouloir ,specimen manufacture par un systeme pourri ,rappelez vous qu’elles ont etes les candidats proposes aux presidentielles…..

    Terre à terre
    8 août 2019 - 10 h 49 min

    Le seul reproche que je vous fait , ya si Nazim, c’est d’avoir dans un même texte mélanger des serviettes de haute couture avec des torchons de poubelles ou encore un grand Monsieur de la litterature avec un  » bourioune » dans un décor qui m’est très cher.

    Anonyme
    8 août 2019 - 8 h 19 min

    Un seul mot: Bravo!
    Ce soir à votre santé, un mujito.

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