Sofiane Djilali : «Le pouvoir est poussé dans ses derniers retranchements»

Sofiane Djilali
Sofiane Djilali. D. R.

Par Saïd N. Invité de l’émission Offshore que diffuse Radio M, le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, a estimé que la vague d’arrestations qui s’abat depuis quelques jours sur les animateurs du Hirak n’est pas une surprise, du fait que le pouvoir est décidé à aller jusqu’au bout de son projet, à savoir l’élection présidentielle, face à une rue qui le rejette.

«Il y a un choc entre deux volontés, résumera-t-il, celle du pouvoir qui estime que la meilleure solution pour sortir de la crise, c’est d’aller aux élections, et la rue qui exige, au préalable, un changement du cadre général de l’action politique susceptible d’assurer des élections régulières.» elon lui, ce choc «entraîne fatalement un bras de fer, ce qui pousse le pouvoir à user de tous les moyens dont il dispose, dont la répression, la détention et les arrestations».

Dans le même sillage, l’intervenant relève que le pouvoir cible les figures «ayant une influence sur le Mouvement populaire dans le but de l’affaiblir». La fébrilité qui caractérise la conduite du pouvoir s’expliquerait, selon Djilali, par le fait qu’après l’effondrement du régime Bouteflika, il «est poussé dans ses derniers retranchements».

Evoquant le rôle de l’institution militaire dans cette phase cruciale, le leader de Jil Jadid considère que le commandement de l’armée, qui a en charge aujourd’hui de gérer les affaires de l’Etat, «subit lui aussi des pressions», à la fois internes, de la part du système, qui est sous haute tension à cause des poursuites judiciaires, et externes qui se traduisent par les attentes des pays européens qui, selon lui, «ne pourront rester dans réagir sur la situation en Algérie, s’ils trouvent que leurs intérêts économiques ou stratégiques sont menacés».

Interrogé si l’institution militaire connaît des divisions internes, Sofiane Djilali juge qu’«il y a au moins un débat interne», en ajoutant que le commandement de l’armée est traversé par des contradictions, «dès lors que certaines décisions annoncées par le chef d’état-major ne sont pas appliquées sur le terrain. Ces contradictions s’expliqueraient, selon Djilali, par l’instabilité des institutions».

S. N. 

Comment (5)

    lhadi
    11 octobre 2019 - 19 h 13 min

    Le citoyen algérien que je suis met toujours en garde contre l’aventurisme et dévoilera sans pitié les illusions qui se terminent nécessairement par une déception totale.

    Un parti révolutionnaire ne mérite son nom que s’il dirige réellement le mouvement de la classe révolutionnaire et son devoir est de participer activement au travail d’élaboration des procédés et des moyens de luttes de la masse populaire qui prend des formes infiniment variées, élaborant constamment de nouvelles, rejetant les anciennes, créant des variétés ou de nouvelles combinaisons de formes anciennes et nouvelles.

    Tout ceux qui cherchent honnêtement la voie de la transformation de la société doivent être soustraits de toute influence et complaisance pour mener avec fermeté un combat politique constant contre l’opportunisme des uns aussi bien contre le révisionnisme des autres qui savent se rejoindre souvent.

    Aujourd’hui, bien de gens se veulent révolutionnaires…C’est qu’il y a révolution et révolution et qu’il faut prendre garde au label révolutionnaire.

    Libres à quelques éléments de faire parade d’un révolutionnarisme verbal et de prodiguer des phrases sonores. Ceux qui luttent à l’étape actuelle pour une démocratie véritable abordent la question du changement avec sérieux en s’efforçant avec persévérance de trouver les chemins qui conduisent de la façon la plus sûre et en accord avec les conditions de notre temps et de notre pays. Cette perspective tourne le dos aux aventures et ouvre la voie à une Algérie nouvelle.

    Travailler à l’acharnement du changement, ce n’est pas débiter de grands mots. C’est agir sur la réalité avec lucidité et responsabilité pour gagner la majorité du peuple. C’est cela être révolutionnaire dans l’Algérie de notre temps.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected]

    Anonyme
    11 octobre 2019 - 18 h 23 min

    Et toi, c’est pour quand ton retranchement.

    Kahina-DZ
    11 octobre 2019 - 18 h 22 min

    À part attendre que le Kourssi soit vide, qu’avez vous comme stratégie future pour relancer l’Algérie.
    On aimerait savoir votre position sur les déclarations du ministre du tourisme, – du commerce et celui de l’énergie. Il s’agit de l’avenir de l’Algérie…mais vos yeux sont braqués juste sur le Kourssi, Hada wech kayen fikoum.

    a l'attention des partis dits "d'opposition".
    11 octobre 2019 - 10 h 14 min

    Monsieur Sofiane Djilali , avec tout mon respect, on s’en fout éperdument de l’état moral du pouvoir militaire, ce qui nous intéresse c’est : »qu’est-ce que vous proposez concrètement ,vous en tant que parti politique pour la sortie de crise ? »
    Est-ce que vous pouvez nous dire qu’est-ce vous entreprenez , vous (et autres) en tant que chef de parti politique dit de « l’opposition », pour régler les questions du retard pris par les forces du changement à régler les questions liées à la prise en charge politique du hirak, à la problématique de sa représentation et aux perspectives de la révolution citoyenne.
    Je vous rappelle, et vous le savez très bien, les seuls espoirs qui nous restent ce sont les marches du hirak et celles des étudiants ! Ce sont nos seuls ballons d’oxygène vitaux qu’on se doit de chérir tous les jours pour qu’il ne se dégonflent pas. C’est tout ce qui nous reste. Quand au moral de l’Etat Major ou ce qui s’y passe à l’intérieur, cela ne nous intéressent pas , cela ne nous concerne pas. Salutations et mes respects.

    57
    11 octobre 2019 - 9 h 12 min

    merci Mr Djlali mais tu nous apprend rien de ce que tout le monde sait mais tu a bien fait de l annoncer vu que caid a eu a l usure ça a décourager beaucoup de personnes qui on finis par renoncer au hirak a cause de situation social (perte d emploi , sans salaire ext ext), et de participer au vote ,,juste au moment ou ils sont entrain de perdre la partie
    il y a un adage qui dit « 3ala ekhr sboula gata3 soub3ou  » comprenez,, a la dernière épie il se coupe le doigt ,,et s il y a un qui se blesse c est un handicape pour tout les autres

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