Structure ou pas de l’intifadha populaire ?

manif intifadha
Lors d'une marche populaire à Alger-Centre . PPAgency

Par Kaddour Naïmi Désolé pour la longueur du texte : l’importance du thème et la nécessaire argumentation l’exigent. Partons d’une anecdote populaire. A une personne qui a faim, l’un offre, avec son plus charmant sourire, du pain ; un autre, au contraire, l’expression sérieuse et préoccupée, propose à l’affamé d’apprendre à fabriquer lui-même du pain.

C’est dire que le premier crée, pour toujours, une dépendance de l’affamé envers lui, et de la reconnaissance ; tandis que le second vise à ce que l’affamé soit totalement indépendant, autonome. Evidemment, offrir un aliment est facile, mais apprendre à se le procurer par soi-même est comparativement difficile. Quant à l’affamé, s’il est conditionné par une mentalité servile, il acceptera la première charité ; si, au contraire, il possède un esprit libre et autonome, il optera pour la seconde solution. Elle exige plus d’énergie, mais règle définitivement le problème de la faim et de la dépendance d’autrui. Bien entendu, l’affamé peut et doit accepter l’offre immédiate, pour satisfaire une nécessité physiologique urgente, tout en décidant d’adopter la seconde solution, à terme plus ou moins long.

Cet exemple est exposé pour comprendre que trop souvent des experts plus ou moins authentiques, de bonne ou de mauvaise foi, exposent un problème social de telle manière qu’il apparaît d’une complexité telle que le lecteur ou l’auditeur ordinaires ou moyens, n’y comprenant rien, sont contraints d’adopter le point de vue de l’expert.

 

Infiltration étatique

Prenons le cas de l’intifadha populaire actuelle en Algérie. Voici l’argumentation de Laouhari Addi : «Ce serait une erreur stratégique que l’état-major exploitera pour diviser et affaiblir la dynamique du Mouvement, comme l’a fait le DRS lors de la protestation populaire en Kabylie en noyautant les ‘arouch et en provoquant leurs divisions.» (1)

Examinons cet argument. Depuis toujours, et partout dans le monde, a-t-on vu un mouvement populaire contestataire ne pas être infiltré par les agents du pouvoir étatique pour le diviser ? Jamais. Par conséquent, la nécessité du Mouvement populaire de se structurer doit tenir compte non pas de ce risque, mais de cette certitude de réaction de la part du pouvoir étatique. En outre, le Mouvement populaire, conscient de cette réaction étatique, doit trouver les moyens de la neutraliser.

Comparaison n’est, certes, pas raison, mais refuser la structuration du Mouvement populaire – quelle que soit sa spécificité, et où qu’il existe dans le monde –, c’est comme si on disait au peuple algérien, avant le déclenchement de la Guerre de libération nationale : «Ne te structure pas en Front de libération nationale», car l’Etat français «exploitera pour diviser et affaiblir la dynamique du mouvement» patriotique. En effet, l’Etat colonialiste alla jusqu’à réussir l’opération d’infiltration dénommée «Bleuite», durant laquelle des chefs de la Guerre de libération nationale assassinèrent la fleur de l’élite intellectuelle patriotique qui avait rejoint le combat patriotique, mais qui fut soupçonnée, par l’intoxication des «services» de l’armée coloniale, d’être composée d’agents à son service, infiltrés dans l’Armée de libération nationale… Malgré ce très grave fait, l’ALN et le FLN ont continué le combat jusqu’à la concrétisation du but : l’indépendance nationale.

A propos d’agents visant à «diviser et affaiblir la dynamique du mouvement», seraient-ils uniquement en provenance de «l’état-major» ? Est-il correct de négliger d’autres menaces, provenant, par exemple, de l’organisation islamiste comme Rachad  (2) ?

Diversités idéologiques

Lahouari Addi poursuit : «Le Hirak est un mouvement social porteur d’une revendication nationale qui réunit l’ensemble des couches de la société. Il ne peut par conséquent se donner une organisation partisane que se disputeront les différents courants idéologiques dans la société.»

Notons la formule d’implication «par conséquent». Comment se justifie-t-elle ? Le texte ne le dit pas. Là encore, reprenons le cas du mouvement patriotique pour l’indépendance. Il était «un mouvement social porteur d’une revendication nationale qui réunit l’ensemble des couches de la société». Et il comprenait «différents courants idéologiques dans la société».

Ces faits n’ont pas eu la «conséquence» de ne pas créer le Front de libération nationale. Cela pour dire que «les différents courants idéologiques dans la société» ne justifient en aucune manière, quel que soit le pays et l’époque, le refus de constitution d’une «organisation partisane». Et, bien entendu, cela fait partie de l’action que dans cette organisation «différents courants idéologiques» se disputent le leadership, pour finir par voir la composante la plus puissante diriger l’ensemble de l’organisation, sur la base d’une plate-forme commune. Ainsi ont fonctionné non seulement les divers Fronts de libération nationale (Viet Nam, Algérie) mais, également, les fronts constitués lors des révolutions : «Commune de Paris» de 1871, révolutions russe, chinoise, cubaine, etc. Dans ces derniers cas, le parti politique le mieux structuré fut le dirigeant de l’ensemble du front contestataire.

Leadership-représentants

A propos de Front, on note que l’actuel Mouvement populaire algérien refuse tout leadership. C’est là une nouveauté caractéristique. Cependant, ce refus est à lire de deux manières totalement opposées.

Hypothèse négative. Le refus du leadership serait téléguidé par des agents occultes (peu importe ici leur identité) qui exercent réellement ce leadership, donc empêche le Mouvement populaire de se doter de représentants issus de son sein, par élection démocratique.

Hypothèse positive. Le refus du leadership serait la manifestation de la conscience du peuple des marches hebdomadaires d’éviter la hiérarchisation du Mouvement, par l’apparition du phénomène du «chef salvateur», du «zaïmisme». Dans ce cas, le Mouvement populaire révélerait une mentalité autogestionnaire, ce qui serait merveilleux ! Alors, le Mouvement algérien reprendrait le combat réellement émancipateur des peuples, et cela depuis la «Commune de Paris» de 1871, les Soviets russes de 1905 et 1917, la «Commune de Canton» de 1927 en Chine, les «Collettividad» espagnoles de 1936-1939, le surgissement des comités d’autogestion agricole et industrielle en Yougoslavie, puis en Algérie, juste après l’indépendance algérienne.

La participation physique aux marches hebdomadaires en Algérie, ainsi que la vision des vidéos sur les réseaux sociaux indiquent une lutte entre ces deux hypothèses : un leadership imposé de manière occulte, servant une caste visant la conquête du pouvoir étatique, et une vision autogestionnaire où le leadership serait exercé par le peuple des marches hebdomadaires.

Mais cette seconde hypothèse bénéficie de peu de voix. L’opinion majoritaire, notamment parmi les intellectuels, dont Lahouari Addi et Youcef Benzatat, dans leurs textes, refusent au Mouvement populaire la nécessité de s’autostructurer.

Projet

Lahouari Addi ajoute, pour justifier sa thèse : «Le Hirak n’est pas porteur d’un projet de société ; il est porteur d’un projet d’Etat où le président et les députés sont élus démocratiquement et non désignés par la hiérarchie militaire.»

Passons sur la discussion pour élucider si un «projet d’Etat» n’est pas «porteur d’un projet de société». Supposons qu’il en soit ainsi, et que le Mouvement populaire aspire principalement à ce qu’indique Lahouari Addi. Encore une fois, en quoi ce «projet d’Etat» justifierait-il le refus de structuration du Mouvement populaire ? Lahouari Addi avance l’argument suivant : parce que «un seul mot d’ordre qui fait sa force : le transfert de l’autorité de l’Etat à des civils. (…) Il est difficile de diviser le Hirak sur cette revendication : «Dawla madania, machi ‘askaria

Si, effectivement, l’exigence de remplacement des militaires par des civils dans la gestion de l’Etat bénéficie de l’adhésion de tous, essayons de réfléchir davantage. Le Mouvement populaire, de fait, veut un «Etat civil et non militaire», en estimant qu’ainsi serait établie la démocratie. Mais de quel type de démocratie s’agirait-il ? Celle capitaliste où l’Etat serait géré par des hommes d’affaires qui, détenant la puissance économique, feront des dirigeants politiques civils de simples harkis au service d’une oligarchie économique, comme c’est le cas partout dans le monde ?

On objecterait : cependant, dans ce genre de démocratie, il serait loisible au peuple de créer ses organisations autonomes pour défendre ses intérêts spécifiques… Que l’on cite un seul pays démocratique du monde où cette action populaire a été possible ? Le système démocratique capitaliste s’arrange toujours, par la puissance de l’argent des actionnaires, à produire le consensus populaire en faveur du système social dominant, en s’appuyant sur le contrôle de… l’armée (3), pour amener le peuple à toujours élire des représentants qui servent les intérêts de l’oligarchie économique. Si, par miracle, le peuple parvient à se révolter, le pouvoir civil fait appel aux… militaires pour le neutraliser, par exemple aux Etats-Unis contre le combat pour les droits civils, ou en France quand le président De Gaulle, lors de la révolution de Mai 68, abandonna l’Elysée pour aller se «consulter» avec le… général Massu, stationné en Allemagne avec une partie de l’armée française.

Revenons au Mouvement populaire algérien. Pour lui, l’unique possibilité que le remplacement de la gestion militaire par une gestion civile de l’Etat n’en fasse pas le dindon de la farce, c’est, justement, d’exploiter cette période de faiblesse étatique et d’ébullition populaire, pour se structurer, en tenant compte de ses diverses composantes, de manière démocratique, et en trouvant des solutions pour neutraliser les infiltrations diverses et remplacer les représentants qui seraient emprisonnés.

Le slogan «Etat civil et non militaire» exige une autre remarque. L’organisation Rachad et son représentant actuel le plus en vue, Mohamed Larbi Zitout, ont comme principal mot d’ordre : «Etat civil et non militaire.» Si l’on examine mieux leur position, on note que l’expression qui revient le plus est nuancée : «Pas de pouvoir aux généraux.»

Question : est-ce que tous les généraux de l’armée algérienne, qui comprend plusieurs centaines, seraient des corrompus et des antipatriotes ? S’ils l’étaient, l’armée algérienne ne serait-elle pas, alors, inféodée aux armées impérialistes et à leurs vassaux islamistes (Arabie Saoudite, Emirats, Qatar, Maroc) sans oublier la Turquie ? Par conséquent, à quoi vise cette accusation générique sur l’ensemble de l’encadrement de l’armée algérienne ?

Approfondissons l’examen. L’organisation Rachad et Zitout sont très présents dans le Mouvement populaire, ouvertement dans les réseaux sociaux, et de manière plus ou moins occulte dans les marches populaires. Des vidéos sur internet montrent que Rachad et Zitout, sous prétexte de démocratie et de pouvoir aux civils en Libye, avaient défendu et soutenu l’agression contre cette nation des armées néocolonialistes occidentales, alliées aux oligarchies turque, saoudienne, qatarie et marocaine. Résultat : destruction de l’Etat et la nation libyens, à présent la proie des multinationales, dans le domaine économique, et des groupes terroristes islamistes, dans la «gestion» du pays. Certes, la Libye était dirigée par un dictateur, mais il soutenait la lutte du peuple palestinien pour ses droits légitimes à posséder une nation, et combattait l’idéologie wahhabite islamiste et des «Frères musulmans», dont Zitout et l’organisation Rachad font partie.

En Algérie, les dirigeants algériens, certes dictateurs, se caractérisent également par le soutien au peuple palestinien pour une patrie légitime, combattent d’une certaine manière l’idéologie wahhabite islamiste et ont refusé de faire partie du front, constitué et dirigé par l’oligarchie saoudienne, contre l’Iran puis contre le peuple du Yémen. Ces faits sont condamnables dans la conception idéologique de Rachad dont Zitout fait partie. Quelle conséquence en tirer ? Que l’emploi du slogan «Etat civil et non militaire», par Zitout et Rachad, ne vise pas à l’établissement d’une démocratie civile (ils avaient déjà utilisé cet argument pour justifier la destruction de la nation libyenne), mais à détruire la seule institution en mesure de défendre l’intégrité de la nation algérienne. Or, l’existence de celle-ci est contraire à l’idéologie de Rachad et de Zitout : ils veulent l’établissement d’une «oumma» islamiste, laquelle ne peut exister qu’en éliminant les nations, donc l’instrument principal qui les défend, à savoir l’armée.

Par conséquent, avancer le slogan «Etat civil et non militaire» n’exige-t-il pas d’être davantage explicité, pour ne pas tomber dans le piège des «Frères musulmans», donc de la destruction de la nation algérienne ? Et pour ne pas tomber dans ce piège, le Mouvement populaire ne devrait-il pas se structurer afin de débattre et d’élucider le contenu réel de ses slogans, et comment les concrétiser ? Notamment pour écarter de ses rangs pas uniquement un mais deux menaces : d’une part, les infiltrations étatiques, visant à diviser le peuple mais, aussi, d’autre part, les infiltrations islamistes qui veulent opposer le peuple et l’armée de manière (comme en Irak, en Libye et en Syrie) à l’affaiblir au point de permettre, sous prétexte de sauver le peuple et établir la démocratie, une agression contre l’Algérie, avec le résultat que l’on constate en Irak, en Syrie et en Libye. Ceux qui pointent du doigt uniquement le DRS ou l’état-major ignorent-ils l’action de l’organisation Rachad et de son mentor sur les réseaux sociaux,   Zitout ?

Moyen et objectif

Examinons la partie conclusive de Lahouari Addi.

«Les Algériens seront unis pour arracher la transition vers un régime civil.» Ne faut-il pas préciser de quel type ? Une démocratie capitaliste oligarchique servirait-elle les intérêts des Algériens ? «Pour cette tâche, ils [les Algériens] n’ont pas besoin de structures organiques.» Evidemment, pour l’instauration d’un régime civil capitaliste, nul besoin pour le peuple de se structurer en tant que tel. Cependant, Lahouari Addi avance une autre justification : «Il faut juste obliger l’état-major à négocier la transition avec des militants emprisonnés, renforcés par quelques personnalités crédibles qui n’ont jamais eu aucun lien avec le régime.»

Comment, concrètement, «obliger l’état-major» à s’auto-suicider, à travers une transition ? Suffit-il d’avoir été un militant emprisonné pour qu’il mérite de parler au nom du peuple ? Quant aux personnalités, n’avoir «jamais eu aucun lien avec le régime» suffit-il à leur «crédibilité» ? Par exemple, un Ali Belhadj serait-il dans ce cas ? Et, à l’opposé, si des citoyens proposent (on le voit déjà dans certaines manifestations) Mohamed Larbi Zitout comme représentant du Hirak, faut-il le refuser parce qu’il eut dans le passé un lien avec le régime (il était militaire durant la répression d’Octobre 1988, puis diplomate) ? Enfin, qu’en est-il du principe de l’élection démocratique par le peuple ? Evidemment, pour que celui-ci puisse l’exercer, il faut qu’il se structure. Mais cet objectif lui est dénié.

Perspective

«Le Hirak réussira parce que son objectif est clair et correspond à une profonde aspiration nationale à laquelle adhèrent aussi beaucoup de militaires : un Etat de droit dirigé par une élite sortie des urnes et non fabriquée artificiellement dans les laboratoires de la police politique.»

Après l’exposé qui vient d’être présenté, peut-on affirmer «le Hirak réussira parce que son objectif est clair» ? Où est la preuve de cette clarté ? Où est la preuve que «beaucoup de militaires» y adhèrent ? Quelle est la nature de cette «élite» qui sortirait des urnes, quand elle serait choisie par un peuple dépourvu de structures autonomes, donc de conscience propre de ses propres intérêts ?

Que convient-il au peuple : se faire offrir le «poisson» d’une «démocratie» gérée par une «élite» de civils ou que le peuple «apprenne à pécher», en se structurant de manière à gérer lui-même sa nation, à travers des institutions inédites, produisant ses authentiques représentants ? N’est-ce pas là que serait, alors, pour le Mouvement populaire algérien la réalisation d’un miracle, en fournissant au monde entier le meilleur exemple d’émancipation d’un peuple par lui-même ?

Risques et difficultés

Terminons par des remarques qui rejoignent à leur manière celles de Lahouari Addi. Un commentateur d’une précédente contribution de l’auteur de ces lignes déclare, à son propos : «(Il veut qu’on [le «Hirak»] travaille sur des propositions politiques sous la pluie et sur le bitume car il sait que Gaïd-Salah refuse aux opposants des salles de 20 places et plus).» (4) Un autre commentateur écrit : «Nommer ses (du «Hirak») leaders, c’est les précipiter dans les geôles de GS, c’est courir le risque de décapiter le mouvement.» Un troisième affirme : «Pas désigner des représentants car ils seront emprisonnés ou soudoyés.» Youcef Benzatat déclare : «Désigner des représentants dans ces conditions s’avère être suicidaire pour la Révolution. En plus du risque de son implosion, qui serait provoquée par des divergences insurmontables entre ses différentes composantes partisanes, il y a aussi, et surtout, les risques d’infiltration, de manipulation et de toute forme de récupération par des forces contrerévolutionnaires.» (5)

Voix des partis politiques

Le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, pose des questions contenant leurs réponses : «Comment peut-on vouloir la démocratie et organiser en même temps un peuple au sein d’une même structure en lui déniant, ce faisant, le droit à la pluralité ? Comment peut-on désigner des représentants d’un peuple pour les cantonner dans la position d’un interlocuteur face à un pouvoir d’Etat ? Le peuple élit des dirigeants d’un pays et non pas des porte-parole pour quémander des droits.» (6)

Est-ce une vérité absolue qu’«une même structure» dénie automatiquement «le droit à la pluralité» ? Les diverses formes de front politique ou social n’ont-elles pas, généralement, non seulement admis mais trouvèrent leur force dans la «pluralité» ? Par exemple, le «Front populaire» de 1936 en France, le FLN de la Guerre de libération nationale en Algérie, l’«Alliance populaire» de Salvador Allende au Chili au début des années 1970, et autres exemples ?

Quant aux représentants du peuple, effectivement, il est nécessaire non pas de les désigner, mais qu’ils soient le résultat d’une élection démocratique. Certes, des élections traditionnelles, pratiquées dans les «démocraties» dites «libérales», agissent de cette manière. Avec le résultat que l’on sait : une caste dominant le peuple. Mais des expériences historiques de réel changement de système social, en faveur du peuple, ont montré une autre manière d’élire les représentants du peuple. C’est le cas de la «Commune de Paris» de 1871, des Soviets russes (avant leur récupération par les Bolcheviks), des «Colletividad» espagnoles durant la guerre civile espagnole de 1936-1939 et, dans une moindre mesure, les Comités d’autogestion agricole et industrielle en Algérie en 1962. Il est vrai que, dans ces cas-là, on ignora les partis politiques, les sachant composés d’une caste élitiste dominatrice et privilégiée, et que le peuple disposa de ses authentiques représentants.

Aussi, il n’y a pas à s’étonner de voir le président du parti politique Jil Jadid conclure ses assertions, en considérant les partis politiques comme «l’échine de la démocratie», en estimant que «pour animer une démocratie, il est nécessaire d’avoir des hommes et des femmes politiques capables d’assumer leur rôle». Que signifie ce jugement, sinon que le peuple des marches hebdomadaires est incapable de reconnaître en son sein et de choisir ses représentants en dehors des partis politiques, dont celui de S. Djilali ? Evidemment, ce dernier, vu sa position, peut-il arguer pour autre chose que pour son moulin ? Mais quelle fut, jusqu’à aujourd’hui, son action réelle pour l’émancipation du peuple ?

Rappel historique

A toutes ces objections, l’histoire des peuples répond, si l’on prend la peine de l’étudier sans préjugés élitistes : partout et depuis toujours, tout Mouvement populaire contestataire voit surgir contre lui les réactions de ses adversaires, ouvertes et occultes, jusqu’à, en dernier recours, la répression armée et les massacres. Et partout et toujours, un Mouvement populaire voit des partis politiques tenter de l’infiltrer pour s’en déclarer le représentant afin de le faire servir à leurs intérêts de caste politique.

Si le Mouvement populaire est incapable d’affronter efficacement tous ces dangers, son action est vouée à l’échec, à moins de… se structurer de manière autonome.

Quant à la «transition», comment éviter qu’elle n’accouche d’une nouvelle oligarchie, moins cruelle mais néanmoins oligarchie, si le peuple n’a pas de moyen de peser sur la balance du rapport de force avec ses adversaires ? Quel est ce moyen pour le peuple, sinon de disposer de sa structure autonome pour défendre efficacement ses intérêts ?

A propos de ceux qui estiment que le peuple algérien, et cela malgré neuf mois de mobilisation dans les rues, n’a pas besoin de se structurer, faisons deux remarques. Dans le domaine social et politique, le déni de structuration du peuple est une conception partagée par les officines impérialistes des «révolutions colorées» et du «printemps arabe», ainsi que par les oligarchies autochtones. Car ces dernières veulent maintenir leur gestion-contrôle de l’action du peuple.

Seconde remarque. Le déni de structuration du peuple est identique à celui formulé par les capitalistes, privés ou étatiques, qui dénient aux travailleurs de se structurer en syndicat. Les négateurs arguent, les uns du risque d’infiltrations, d’arrestations et de divisions au sein des travailleurs ; les autres estiment représenter et défendre mieux les intérêts des travailleurs que ces derniers eux-mêmes.

Autre constatation. Depuis l’indépendance, à part la phase d’autogestion agricole et industrielle, tellement de partis politiques et tellement de «personnalités» ont cru pouvoir satisfaire les intérêts du peuple, sans lui proposer de s’autostructurer. On constate les résultats. Malgré ce lamentable échec, certains continuent à nier au peuple de se structurer, et cela avec les mêmes arguments.

Pourtant, voilà plus d’un siècle, un slogan proclama : «L’émancipation des travailleurs ne peut être que l’œuvre des travailleurs eux-mêmes», tandis qu’un ouvrier cordonnier chanta : «Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes !» Est-ce là seulement des paroles d’utopistes et d’aventuristes irresponsables ? L’histoire ne jugera pas, elle a déjà prononcé son verdict, et les victimes sont les peuples, parce qu’ils n’ont pas su se structurer de manière efficace pour se sauver eux-mêmes. Ne serait-ce que pour discuter ce problème, le peuple des marches hebdomadaires ne devrait-il pas trouver le moyen de se rencontrer et d’exprimer ses opinions ? N’est-ce pas ce qui urge le plus au Mouvement populaire, s’il veut rendre réellement efficaces ses marches hebdomadaires ? L’auteur de ce texte a déjà posé ce problème tout au début du Mouvement populaire. (7)

K. N.

[email protected]

 

(1) In https://web.facebook.com/lahouari.addi/posts/2432467403636420?_rdc=1&_rdr

(2) Une prochaine contribution y sera consacrée. Entre-temps voir https://www.youtube.com/watch?v=Q3k23lqHnu8

(3) « Le complexe militaro-industriel », selon l’expression d’Eisenhower lors du discours de clôture de son mandat présidentiel.

(4) Voir «Qui gère l’intifadha populaire ?» in http://kadour-naimi.over-blog.com/2019/11/qui-gere-l-intifadha-populaire.html

(5) In https://www.algeriepatriotique.com/2019/11/21/une-contribution-de-youcef-benzatat-le-joker-cache-de-letat-major-de-larmee/

(6) In https://www.algeriepatriotique.com/2019/11/21/sofiane-djilali-structurer-le-Hirak-en-un-mouvement-unique-est-une-aberration/

(7) «Du cri A l’organisation», 27 février 2019 in https://www.algeriepatriotique.com/2019/02/27/du-cri-a-lorganisation/#comments

 

 

 

 

Comment (21)

    Karamazov
    24 novembre 2019 - 20 h 05 min

    Et Karamazov il sent l’ail ? Arnouthas yewène iw 3antriw enni n’Momo et promis juré j’arrête. Parole de scorpion!

    assayi athenssayes
    24 novembre 2019 - 19 h 51 min

    on dois plutot se focaliser sur le besoin immediat des algeriens en l ocurence un changement radical du systeme de gouvernance et l alternance periodique du pouvoir a travers des elections libres.
    au fil des mois depuis fevrier 2012 le peuple a reussit a converger ver un element essentiel qui est le refus de se laisser manipuler . la duree de cette revolution a permis de dejouer tous les pieges et de demasquer les opportunistes et les agitateurs.
    le point fort c est que les Algeriens ont retrouve l unite dans ce combat pacifique .la locomotive est deja en place mais il faut des gens pour piloter et cela est une grande obligation dans ce sens la ce n est pas aux masses de choisir mais plutot aux leaders de s imposer et de sortir du lot uniquement dans le cadre du changement pour l alternance qui sera basee sur une nouvelle constitution qui sera soumise a un referendum populaire.
    les partis alors pourront etre crees dans un cadre bien defini , pour qu ils puissent developper et presenter leur projets de societe et cela sera a ceux qui aurons l honneur d etre elus de travailler en toute transparence. hirak struture+ unite + concensus = nouvelle contitution
    nouvelle constitution = base de l edifice
    election presidentielle = coeur de l edifice
    assemblee nationale= moteur de l edifice
    assemblees regionales= planning ,creation ,management des ressources locales ,et environementales
    assemblee senatoriale elue= controle de lois et perfections
    conseil constitutionel = conformite des lois

    Elephant Man
    24 novembre 2019 - 15 h 46 min

    Excellente contribution.
    Le capitalisme est mortifère.
    Un // avec l’Amérique latine Chavez Morales …pour aboutir à la redistribution des richesses. La Chine : politique d’État socialiste planification macroéconomique et le parti communiste fort : redistribution des richesses > 700 millions de chinois sortis de la pauvreté avec pour objectif 2020 plus de pauvre, contrôle étatique des secteurs clés finances énergies etc …contrôle étatique des salaires en constante progression, politique de lutte contre la corruption non négligeable. En Bolivie sous Morales les salaires ont augmenté de 60% gouvernance sociale possible en nationalisant les secteurs clés de l’économie hydrocarbures lithium…etc d’où le coup d’État qui joue également sur le facteur ethnique Morales étant un indigène et non un bourgeois oligarchique de droite.

    Abou Stroff
    24 novembre 2019 - 15 h 16 min

    mon silence dure depuis quelques semaines parce que j’ai considéré que j’avais tout dit sur le sujet (remarquez ma modestie légendaire).
    cependant, je trouve que certains théoriciens, pour ne pas dire des idéologues, continuent à pratiquer une forme d’onanisme stérile (un pléonasme?) qui ne dit pas son nom. par conséquent, je me permets d’avancer ce qui suit en espérant que mon intervention remette la machine sur les rails.
    je pense que le hirak (et je m’excuse auprès des certains compatriotes naïfs qui croit au père Noël pour ne pas sombrer dans une profonde dépression) est, d’abord et avant tout, une remise en cause puérile (d’où le slogan « yaetnahaw ga3 » qui est aussi stérile qu’un caillou placé dans un congélateur) du pouvoir incommensurable que se sont octroyées les couches (dont le parrain du moment est un certain ahmed gaïd salah) qui dominent le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation.
    cependant, contrairement aux attentes d’idéalistes qui ne savant guère analyser concrètement une situation concrète, cette remise en cause ne peut déboucher, dans les faits que sur deux, et uniquement deux, voies.
    – un chaos généralisé qui aboutira au dépeçage (programmé par certaines officines) de l’Algérie en tant qu’Etat et Nation.
    – un sursaut révolutionnaire de la part des cercles dirigeants actuels qui sont en majorité composés de militaires.
    car, je persiste et signe: dans une système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation, il n’y a ni société civile, ni citoyens pour la composer et encore moins de partis représentant des couches sociales au intérêts différenciés. il n’y a, en caricaturant un petit chwiya, que des prédateurs d’une part et des tubes digestifs ambulants, d’autre part. or, ni les prédateurs, ni les tubes digestifs n’ont, dans les faits, intérêt à dépasser le système qui les gave ou les nourrit.
    par conséquent, il me semble que, contrairement aux idées farfelues (du genre « dawla madania machi 3askaria » qui ne reflète guère des contradictions historiquement datées) avancées par certains idéologues, notre seul espoir est que la haute hiérarchie militaire (et particulièrement, les jeunes officiers qui ne sont pas impliqués dans les « affaires ») prennent ses responsabilités historiques en se débarrassant, dans un premier temps, des officiers véreux qui la dévalorisent auprès des algériens lambda, et en prenant, dans un deuxième temps, le leadership d’une dynamique de dépassement du système rentier qui nous avilit et nous réduit à des moins que rien.
    en d’autres termes, je pense que, contrairement aux apparences et aux slogans creux avancés ici ou là notre salut viendra des militaires ou ne viendra pas du tout.

      Momo
      24 novembre 2019 - 17 h 44 min

      ‘..Remettre le débat sur les rails après une si longue absence .. ‘ En effet, la modestie ne semble pas t’étouffer pas. Tu devrais plutôt en avoir honte. Tu ressembles à cet enseignant du primaire qui pendant 20 ans répète le même cours:
      Zinatoune. Malikoune.. patati patata.
      Depuis que tu ‘officies’ sur ce site, tu ne parles que de rente, de prédation, de tubes digestifs.Tu l’as dit mille fois et tu reviens pour le dire encore mille fois.
      Tu es comme ton frère siamois L’hadi qui parle inlassablement et en boucles de république apaisée ouverte sur le monde .. et patati patata.
      Tu reproches aux autres l’absence d‘Analyse, qu’elle est la tienne, ya tebbal, à part de seriner comme un ara les mots rente, prédation et tubes digestifs. Et toi, dans tout cela, ne vis-tu pas de la rente et de la prédation? N’es-tu pas un tube digestif? Qu’as-tu fais pour ton pays qui te permette de te distinguer de la masse et d’invectiver si honteusement un peuple qui souffre?
      Tu nous parles de division programmée du pays. Ce sont les mêmes propos que tiennent les Gaid Salah, Bengrina et Naïma Salhi.
      Faut-il que nous nous taisions, sinon nous devenons, de facto, complices de l’ennemi étranger.
      Tu dis que tu as disparu depuis quelques temps. Es-tu parti en formation à Boufarik chez le général Lechkhem pour nous revenir avec les mêmes insipides
      rengaines ? Ou bien alors c’est pour remplacer l’hadi qu s’en est allé suivre la même formation.
      Syadak t’ont demandé de reprendre le flambeau.
      Le maître d’école est sorti pisser. Les élèves chahutent un peu. Le voilà de retour, l’air martial
      demandant a l’élève surveillant les noms de ceux qui ont fait du bruit.
      Wallah tu trouveras en face de toi des hommes qui te feront boire ta pisse si tu penses jouer au kachiriste en chef . Ya khayan Al Bilad.
      J’aime mieux la satire de karamazov que ta morgue souveraine.

        Dda Moqlès
        24 novembre 2019 - 20 h 02 min

        Tic tac tic tac tic tac…. J – 17

        Plus que deux vendredis !

        Anonyme
        26 novembre 2019 - 5 h 29 min

        On se permettra alors de rappeler que dans notre pays et depuis 62, il n y a eu que la rente, la prestation et les citoyens lambda convertis en tubes digestifs ambulants qui ne manifestaient que pour des augmentations de salaires issues de la rente bien évidemment et contre l’augmentation des prix des produits en général. Il n y a que ça qui a tourné dans le pays pendant 57 ans. Par conséquent Abou Stroff a bien raison et toi tu es complètement a coté de la plaque.

          Momo
          26 novembre 2019 - 11 h 09 min

          Et toi qu’as tu fait pendant 57 ans si ce n’est te broncher au robinet de la rente?
          Qu’as tu fait d’autre à part digérer et roter la rente? Peut être même que tu as participé à quelque prédation plus ou moins importante.
          Tu craches en l’air et tu regardes ton propre crachat te retomber en pleine face. Et tu n’oses même pas l’essuyer. Ladin la mella.

          Anonyme
          26 novembre 2019 - 13 h 29 min

          Justement, je n’ai rien fait. Je n’ai été qu’unvtuve digestif ambulant comme tout le monde par la force des choses. C’est ce qu’on est en train de dire et que tu as du mal à admettre. La rente, la prédation et les tubes digestifs ambulants. Il me semble que tu es d’accord.

    Zaatar
    24 novembre 2019 - 8 h 57 min

    Peut on faire sérieux un peu. Si on résume. Voilà neuf mois que ces manifestations durent. C’est bien, on crie tous des slogans hostiles au pouvoir chaque vendredi et mardi. Constat n°1 le pouvoir n’a pas été ébranlé d’un millimètre. Mieux, il a commencé à mettre en place une répression plus dure. Encore mieux, il fait voter des lois qui engagent le pays et les algeriens a long terme. Constat n°2 les manifestants n’ont pas de dirigeants. N’ont pas de stratégie définie hormis celle de continuer à manifester jusqu’à ce que yetnahaw ga3. Constat n°3 le pouvoir a l’air d’être droit dans ses bottes. Il organisera les élections car la force est de son côté et les moyens de répression sont de son côté et surtout les manifestations sont silmiya!!! Et donc a ce rythme, on va continuer à manifester indéfiniment et le pouvoir n’est nullement dérangé d’autant plus que, c’est plus clair du côté de la communauté européenne, après la découverte du gisement de gaz au Nord de skikda tenue secrète, qui veut sécuriser son approvisionnement en énergie et se libérer un peu plus du gaz russe. Est il alors compliqué de tirer des conclusions?

      Karamazov
      24 novembre 2019 - 10 h 39 min

      Vouala une nouvelle qu’elle est bonne !

      Du gaz au large de Skida et un gisement de gazouz et d’eau roqyée à 3in aménas.

      La 3issaba va se barricader au club des pins et envoyer sa marmaille en Europe, comme pendant la décennie noire , et la populace va pouvoir s’étriper sous le regard compatissant du monde .

    Azze
    23 novembre 2019 - 20 h 17 min

    Nous sommes aussi dépendants de l’information.
    C’est le cœur de la confrontation des idées .
    Trop ou pas assez
    Fiable ou manipulation
    Sincère ou calculateur
    C’est la grande info
    Tous les jours meme réthorique
    Au coq à l’Anne
    Il n’y a pas de construction ou pas
    En lien avec les infos passées
    On perd du temps avec des merdias
    Qui cherche juste à faire leur soupe
    De quoi structurer un mouvement
    Ils cherchent des noms ?
    Un pouvoir civil ?
    Tous les militaires vont s’habiller en civil
    Et c bon c règle

    Que chacun argumente sa position.
    23 novembre 2019 - 16 h 18 min

    L’auteur de l’article Kaddour Naïmi n’exige et n’impose rien du tout à quiconque, ni au hirak ni à ammi ali, il met propose son analyse pour le débat et c’est un sujet très important pour l’avenir du hirak à court et moyen terme. Que ceux qui ont des idées à proposer,ceux qui veulenet le contredire, le fasse dans un débat sérieux et responsable. Critiquer pour critiquer ne fait pas avancer le schmilblick ! Moi je suis d’accord avec l’auteur de l’article et donc je n’ai pas grand chose à ajouter à son analyse.

    ALERTE INFO
    23 novembre 2019 - 15 h 49 min

    Le pôvre Momo qui fait les cent pas comme s’il attendait un enfant.

    Wouey wouey wouey ! Quelle bousculade à l’hôpital aujourd’hui ! On vient d’admettre le Hirak aux urgences et ça se bouscule aux soins intensifs . Son pronostic vital est engagé et les médecins ne sont pas d’accord sur la conduite à tenir. Certains voudraient l’euthanasier immédiatement pour qu’il ne souffre pas de ses multiples traumatismes , d’autres proposent de le débrancher seulement et de laisser faire la nature. Alors que d’autres proposent des soins palliatifs. La seule chose sur la quelle tous les toubibs sont d’accord c’est que si jamais il s’en sortait ce ne sera pas sans grave séquelles irréversibles.

    Tout ça c’est la faute aux rebouteux et aux alchimistes qui ont aggravé son cas avec des cataplasmes et des placebos.

    A Force de traire un Boeuf il finira bien par devenir vache l a dit Y.B. Au lieu de donner du pain à celui qui a faim , il vaut mieux lui apprendre à en faire avec de l’argile , lui a répondu KN

    . A voir les tronches d’enterrement des médecins et de ses proches je crois que c’est un imam pour les derniers sacrements qu’il lui faudrait : une salate el wada3 collective .

    Au lieu de perdre son temps à laisser croire que le Hirak s’en sortira il vaut mieux aider les hirakistes à faire le deuil.

    Karamazov

      Momo
      23 novembre 2019 - 16 h 44 min

      Très mauvais script. Rejeté en bloc. On ne peut pas faire un film avec ça. Ca sent la pusillanimité à des lieux!
      Ya karamazov, le hirak, ce n’est pas du cinéma. Le hirak c’est le mouvement, c’est la vie. Il a pris l’engagement de se débarrasser de la racaille avec sa propre recette et sa propre règle de conduite, il le fera et il y arrivera Insha Allah! Il ne veut pas de votre recette à la noix. Vous avez failli dans tous les sens du terme, depuis 57 ans, vous ne pouvez plus concevoir de recette gagnante et ne pouvez donc prodiguer vos conseils au hirak. Continuez vos bavardages récurrents car vous n’êtes pas encore arrivés au bout de vos tribulations.
      Quant à moi, je suis zen comme un moine tibétain. Ma responsabilité unique est de faire mon devoir envers ce peuple en clamant, avec des millions de citoyens, chaque semaine que Dieu fait ma colère contre ces prédateurs dégénérés. Et entre 2 vendredis, dans mes moments libres, j’écris des commentaires dans AP pour contrer, à mon niveau et dans la mesure de mes capacités, la contre-révolution.
      Que j’y arrive ou pas importe peu. L’essentiel est que je le fasse, Je suis tenu par le devoir et non par les résultats. Je ne m’inquiète jamais. Je peux être joyeux mais jamais euphorique, en colère mais jamais abattu. Je pose des gestes que je pense raisonnables et justes. Dieu fera le reste.
      Si on gagne Alhamdulillah, si on perd, on dira qu’on va s’améliorer pour la prochaine fois. Et la prochaine fois, ce sera à partir du 13 décembre 2019 insha Allah.
      je le disais un peu plus haut, vous n’êtes pas au bout de vos tribulations.

        Dimitri
        23 novembre 2019 - 18 h 26 min

        C’est ça! Le Hirak c’est enesrou , dakheltou fihi afwadjen .
        C’est  » Le train d’Erlingen » . Continuez donc à chanter « gana lhawa ya habibi gana elhawa » et vous aller bientôt arriver.

        Je ne me souviens plus du titre d’un livre que j’ai lu quand j’étais marmot . Un Chasseur ( Tartarin?) était à la chasse au lion avec son aide noir . Il voit derrière un talus un lion ,il tire , le lion réapparaît , il tire encore , rebelote ! Ainsi pendant 15 coups jusqu’à la dernière cartouche. Son aide noir lui dit : « si toi manquer celui-là nous manger ».

        40 vendredis , et AGS , Bedoui, Bensallah trônent toujours, même pas mal. Il ne vous reste que deux coups à tirer avant la date fatidique. Si vous manquer ces deux là , eux gagner !

        Pour qui sonne le glas ?

        Tic tac tic tac … amen atsouzaggen !

      Krimo
      23 novembre 2019 - 20 h 57 min

      Karama(zov)

      Te lire me rappelle le pataouete qui pleure encore et toujours ce pays perdu. C.. comme seul peut lui etre, il n’a pu s’immaginer la bourasque qui l’a vu valdinguer au dela de « mare nostrum ». Pourtant ils ne t’ont pas laisse orphelin, les derniers de « Pap el wed »ne t’ont quitte qu’en 69, ils t’ont quand meme accompagne pendant 7 autres annees. Cahin caha arrive la dechirure que malheureusement tu n’as pu venir, tout comme les black foot, mais sangle de leurs oripeaux t’as pris la tangente et deracine comme pas possible tu gardes un oeil dans le cas ou Dupont-Durand sorte de son hibernation.
      Ce hirak tu ne l’as pas vu venir et ce qu’il fait te met en vrille completement a l’oppose de ce que tes fantasmes les plus fous ne pouvaient imaginer et t’as peur que le Pap El Ouedien d’antan te tance a sa maniere « Comment tch’etais comment tch’es devenu » Sors ton telescope et surveille Apophis ……

    mokrane
    23 novembre 2019 - 14 h 00 min

    Il faut cantonner zitout au seul rôle de canalisateur des islamistes afin que ceux ci évitent de rejoindre gaid qui leur fait des appels du pied. point. Comment faire ? Créer un consortium collégial représentatif et représentant le hirak sans aucun parti d’ opposition ni djillali, ni assoul, sans zitout et les islamistes car ils sont conflictuels, trop d’égo et des caractères de m… qui par leur narcissisme font objection de l’ objectivité fondamental, ils l’ ont prouvé maintes et maintes fois, on en veut plus ! Cependant leur lutte et leur présence dans les marches sont nécessaires. Il faut des représentants connus jeunes et moins jeunes ( pas trop vieux car les ibrahimi et compagnie, il y en a assez !). Il faut que parmis ces représentants du hirak la moitié soit en Algérie et l’ autre moitié en france comme ça, si au cas où gaid viendrait à enfermer les représentants du hirak en Algérie, les autres représentants du hirak en france prendront le relais. Il faut faire vite car zitout joue un rôle essentiel, à savoir canaliser les islamistes afin qu’ ils ne se laissent pas draguer par gaid mais de l’ autre côté zitout à des vues présidentiel en se disant être un « diplomate » et non un analyste ou un penseur comme il l’ a dit dans un interview posté dernièrement sur sa chaîne avec un présentateur egyptien , ça veut tout dire ! Donc il faut très vite stopper zitout tout en le gardant pour canaliser les islamistes et pour cela, il faut élire des représentants du hirak rapidement pour une seconde République patriote et Nationaliste sans zitout ni aucun des partis d’ oppositions. Faites le ne perdez pas de temps.

    Karamazov
    23 novembre 2019 - 12 h 37 min

    C’est ça ! Au lieu de donner du pain à quelqu’un qui crève la dalle , il faut lui apprendre à en faire avec de l’argile.

    Nous on vous a dit que vous pouvez couver un caillou pendant des années en lui psalmodiant des versets ou en lui chantant des berceuse il n’en sortira jamais un poussin. Mais vous en êtes encore dans vos débats byzantins pour savoir que faire du Hirak maintenant.

    YB et KN sont au chevet du Hirak comme devant une outre. Ils se demandent si pour réanimer la bête il faut lui souffler dedans ou l’enluquer carrément.

    Sinon pourquoi ces questionnements ? Le Hirak est une réussite en soi et il se suffit à lui même. Pourquoi parler de la réussite du Hirak alors que c’est un pléonasme ?

    Nous on vous a dit que le Hirak , fait de l’aérophagie et il n’accouchera de rien , parce que sinon on l’aurait su. Mais vous vous persistez dans votre entêtement parce que vous ne voulez pas admettre son échec et qu’il ne peut rien donner.

    Et pourtant on n’a cessé de vous ressasser qu’un peuple qui carbure à la rente et à la religion est incapable de produire les conditions de son dépassement.

    Pourquoi ne pas admettre que sans critique radicale du modèle rentier et de la religion , on n’en sortira jamais ?

    Momo
    23 novembre 2019 - 11 h 43 min

    Franchement, cela devient de la diarrhée verbale. Parler encore de représentants du Hirak en ces moments cruciaux, c’est nous prendre pour des demeurés .
    J’invite K.N à sortir un vendredi place Audin et à s’adresser au hirak en lui disant qu’il a besoin de te structurer. C’est la bas que ça se passe. Ici sur AP, il n’y pas lieu de s’épancher sur une question qui ne nous intéresse, ni de près , ni de loin.
    Ici, nous avons des hirakistes qui sont en phase avec le hirak sur tous les plans et les contre-révolutionnaires dont l’intérêt n’est pas tant de voir le hirak se structurer pour réussir mais pour péricliter car ils font partie tout simplement de la contre-révolution.
    Quant à l’exemple du pain, l’auteur aurait été mieux inspiré de reprendre l’histoire de Mao Tse Dông qui parlait plus de pêcheur à qui il fallait apprendre à pêcher au lieu de lui donner un poisson .
    ‘Les copies ont souvent le visage pâle’. Je ne sais plus qui a dit cette belle phrase. Je la fais mienne.

    ABOU NOUASS
    23 novembre 2019 - 10 h 51 min

    Calmons nous ! la structure n’est pas une urgence, ne comparons pas cette révolution à celle de novembre 1954 , laquelle a été minutieusement préparée bien avant cette date avec un minimum de logistique mais dont les tâches sont bien réparties par régions.

    Aujourd’hui la révolution s’est soulevée spontanément comme un seul homme , synchronisée grâce aux moyens offerts par les réseaux sociaux .
    Cette Révolution est portée à bouts de bras par tout un peuple qui a compris qu’on l’a blousé depuis 1962
    et qu’il ne se laissera plus duper à l’avenir.

    La première gageure est bien évidemment de déloger d’El Mouradia toute cette engeance de pillards pour ensuite passer aux choses à même de poser les premiers jalons pour garantir l’avenir certain de notre pays.

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