Rejet massif de la présidentielle et foules immenses à travers le pays pour une nouvelle mobilisation nocturne
Par Mounir Serraï – Des centaines de milliers de personnes sont sorties à Alger pour une nouvelle mobilisation nocturne contre l’élection présidentielle boudée massivement par les Algériens.
Si les manifestants ont occupé le centre-ville depuis la matinée, les grandes foules arrivent en cette fin d’après-midi pour réitérer haut et fort leur rejet de la «mascarade électorale». Les premiers groupes de manifestants ont fait face aux forces anti-émeutes qui ont utilisé la matraque, le teaser et des bombes lacrymogènes pour tenter de disperser la foule et empêcher donc la marche. Mais la réaction rapide de la population qui a vite rejoint les premiers manifestants a fini par repousser le dispositif répressif et dégager la voie pour cette marche de confirmation du rejet de ces élections.
Au moment où nous écrivons ces lignes, les manifestants continuent d’affluer vers le centre-ville criant à tue-tête : «Non aux élections, non au recyclage du système Bouteflika !» La mobilisation est beaucoup plus importante que celle de mercredi soir.
Dans les autres quartiers de la capitale, c’est plutôt calme mais les citoyens boudent les urnes. Ainsi donc, les bureaux de vote à travers les différents quartiers de la capitale sont vides. Même topo dans les autres villes du pays : manifestations contre les élections et boycott du scrutin. De grandes marches ont été organisées dans les grandes villes à l’instar d’Oran, de Constantine, Sétif, Annaba, Béjaïa et Tizi Ouzou.
A Bouira, le siège de l’autorité en charge des élections a été incendié, celui de la Radio locale a été investi par les manifestants qui ont fait cesser la transmission du déroulement de vote. A Béjaïa, des citoyens ont découvert des urnes bourrées de bulletins ramenées la nuit dans un centre de vote. Ces urnes ont été détruites et le centre fermé par les manifestants.
La situation demeure tendue dans la région et dans plusieurs daïras de la wilaya de Bouira comme Mechedallah, Bechelloul et Haizer où des dizaines de manifestants ont été blessés dans des heurts avec la police.
M. S.
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