Mohcine Belabbès : «Le mouvement populaire ne peut se suffire de réformes squelettiques»
Par Mounir Serraï – Le président du RCD, Mohcine Belabbès, estime que le Mouvement populaire, né du 22 février 2019, «ne peut se suffire de réformes squelettiques, ni de ravalement de façade sans une rupture effective avec le système politique en place et le renvoi de tous ses symboles».
Ce Mouvement populaire en cours est, selon ce chef politique, «la quintessence des confluences des luttes démocratiques et sociales ainsi que des aspirations populaires à construire un Etat qui protège le pays et les citoyens et qui promeut le mérite». Le président du RCD assure qu’il milite pour «l’instauration d’un système démocratique, dans lequel l’égalité en droits de tous les Algériens indépendamment de leur lieu de naissance, de la couleur de leur peau ou de leur sexe, aux côtés des libertés individuelles et collectives, un principe cardinal».
Le RCD, affirme Mohcine Belabbès, a vocation d’être un parti national qui lutte pour la refondation de l’Etat national. «Il n’est candidat à aucune espèce de représentation régionale, carburant de la pérennité du système politique qui a toujours piégé l’Algérie», souligne Belabbès pour lequel «le pouvoir réel ne s’est pas trompé en ciblant, dans les arrestations, massivement nos militants et les activistes qui se reconnaissent dans notre action».
Exigeant la réhabilitation politique et l’indemnisation de tous les détenus d’opinion, le RCD, relève Belabbès, fait l’objet d’attaques des uns, «pour notre engagement à faire partir le système et remettre les destinées du pays sur les rails de la souveraineté populaire» et, des autres, pour «notre refus d’être instrumentalisés dans un radicalisme verbal suicidaire pour le parti et le Mouvement». «Notre conviction est que l’Algérie démocratique a pris date en février 2019. Mais comme nous l’avons déjà dit, cette trajectoire n’est pas linéaire. La contrerévolution qui s’appuie aussi sur des intérêts marginaux dans notre camp peut en retarder l’issue», ajoute le président du RCD.
«Dans notre intervention pour rassembler les forces démocratiques afin de peser et hâter les délais de l’avènement d’une véritable refondation de l’Etat, des calculs politiciens ont longtemps bloqué l’offre politique d’une transition consensuelle au motif d’une radicalisation généralement stérile qui cache en fait d’autres agendas», souligne encore le président du RCD pour lequel «la police politique continue à sponsoriser des initiatives pour battre en brèche toute unité du camp démocratique». Tout en étant le défenseur acharné du pluralisme politique, Belabbès estime que l’heure est au rassemblement.
M. S.
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