Pourquoi la violence ?
Par Abdelkader S. – Comment expliquer la répression qui s’est abattue sur les manifestants pacifiques ce vendredi, alors que tout le monde croyait que la violence physique et verbale avait été enterrée en même temps que le pugnace ancien chef d’état-major ? D’aucuns s’interrogent sur les dessous de cette réaction agressive des forces de police après l’«accalmie» qui avait suivi l’investiture de Tebboune ayant coïncidé avec un 46e vendredi sans débordements.
On ne peut s’empêcher de se poser un certain nombre de questions qui inquiètent l’opinion publique après ce revirement inattendu, au moment où le nouveau chef de l’Etat multiplie les gestes pour tenter de convaincre l’opposition, représentée par les partis et le Hirak, d’adhérer à son appel au dialogue.
Qui a ordonné la répression des manifestations, l’interpellation d’un grand nombre de manifestants et le retour à l’intimidation des journalistes qui n’appartiennent pas aux médias soumis au pouvoir ? Pourquoi être revenu à la situation ante après qu’Abdelmadjid Tebboune a promis d’abandonner la logique belliciste de Gaïd-Salah, qui avait exacerbé la colère des citoyens et empêché toute solution pour une sortie de crise rapide ? Le nouveau locataire d’El-Mouradia veut-il montrer qu’il est capable du meilleur comme du pire et qu’il n’hésiterait pas à employer la manière forte pour mater le Hirak ? Des cercles occultes tentent-ils de saboter ses efforts visant à réduire le fossé qui sépare le Mouvement populaire de la direction politique dont il conteste la légitimité, au moment où des personnalités influentes et respectées ne voient pas d’inconvénient à prendre langue avec le nouveau Président bien que mal élu ?
Autant d’interrogations auxquelles Abdelmadjid Tebboune et son Premier ministre, Abdelaziz Djerad, désormais dotés chacun d’un porte-parole, devront répondre pour éviter que les initiatives prises jusqu’ici pour calmer les esprits et rapprocher les points de vue, dans ce contexte marqué par de graves menaces à nos frontières, ne volent en éclats.
A. S.
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