De sources fiables : vers la saisie des biens mal acquis des fils de Gaïd-Salah
Par Nabil D. – Plus dure sera la chute, dit l’adage. Les déboires des fils de Gaïd-Salah, gâtés par le système, n’en sont qu’à leurs débuts, a appris Algeriepatriotique de sources généralement bien informées. Après l’annulation de la faveur dont ils jouissaient au sein des casernes où ils livraient le pain produit dans les boulangeries de l’ancien chef d’état-major de l’armée, enterré dans le carré des martyrs aux côtés des grands héros de la Révolution armée et des anciens chefs de l’Etat, il s’avère que cette mesure n’est qu’une première parmi d’autres qui vont suivre.
Selon ces sources, la justice aurait enfin ouvert une enquête sur les biens mal acquis par les fils de Gaïd-Salah à Annaba et ailleurs. Il est question de plusieurs terrains, locaux et commerces que les fils de Gaïd-Salah et son gendre auraient accaparés par l’intimidation, la menace, le trafic d’influence et l’abus de pouvoir. La construction d’une villa attenante à celle de leur père a été interrompue sur ordre de la wilaya, a révélé une source à Algeriepatriotique, selon laquelle un des fils de l’ancien vice-ministre de la Défense mort en décembre dernier a essayé de joindre un membre du gouvernement Djerad pour solliciter son intervention, en vain.
Les fils de Gaïd-Salah ne pouvaient échapper à la justice, écrivions-nous dans un précédent article, après l’arrestation musclée de l’ancien député Baha-Eddine Tliba. Avant d’être enlevé à Nabeul, en Tunisie, par un commando dépêché d’Alger sur ordre de Gaïd-Salah, l’homme d’affaires emprisonné avait fait des révélations fracassantes sur les abus commis par les proches de l’ex-chef d’état-major au moment où ce dernier jetait en prison une longue liste d’oligarques proches de l’ancien cercle présidentiel pour détourner l’attention de l’opinion publique sur ses propres frasques.
Un autre capitaine de l’industrie, Laïd Benamor, a été incarcéré à son tour plusieurs mois après la chute des principaux dirigeants du syndicat patronal, le FCE, dont il était pourtant le vice-président. Le magnat de l’agroalimentaire avait dû son salut à la protection rémunérée des fils de Gaïd-Salah, selon des sources sûres. Son emprisonnement et la récente arrestation d’officiers de haut rang de l’armée connus pour leur collusion avec le clan des Gaïd-Salah sont un signe que la roue a tourné pour ceux qui se croyaient intouchables et dont le père a fait de l’appareil judiciaire un instrument pour régler ses comptes et faire taire ceux qui ne connaissent son passé peu honorable que trop bien.
N. D.
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