Hirak : la fin du «bourreau historique»

Hirak
Le Hirak est une révolution populaire pacifique au long souffle. D. R.

Par Abdelkrim Khelifi – «Mieux vaut, tard que jamais», entend-on souvent dire, face à tout fait ou événement parfois de longue date espéré et dont la soudaine survenue ne doit rien à quelque action que ce soit de notre part. Le constat en est fait par tous avec satisfaction par le plus grand nombre qui peut y voir le rayon d’espoir d’une aube nouvelle, pendant que d’autres, beaucoup moins nombreux, y verront une sérieuse menace à leurs intérêts.

Comme chacun le sait, cela s’est produit en Algérie, aussi bien que sous d’autres cieux où des événements de cette nature ont été à l’origine de profonds bouleversements au double plan politique et social. Dans certains cas, avec des conséquences dramatiques. Même si, à l’instar de tout ce qui relève du fait sociologique, ils n’obéissent pas à une chronologie à rythme régulier, ce type de situations peut potentiellement se reproduire à chaque fois que les conditions politiques, économiques et/ou sociales leur balisent le terrain.

De nombreuses dates marquant de tels événements ont jalonné la jeune histoire post-Indépendance de notre pays. Au nombre de celles-ci, la plus emblématique reste le soulèvement populaire d’Octobre 1988, de triste mémoire, par la répression qui l’a suivie.

En l’absence d’une volonté franche et sincère, la réponse politicienne faite alors à la nouvelle et douloureuse réalité qui en a résulté s’était limitée à la pseudo-ouverture décrétée du champ politique, avec pour corollaire la prétendue fin d’un système mono-partisan hégémonique. Cette fois encore et malgré le lourd tribut payé, l’absence de volonté politique sera manifeste et la méfiance sera de mise. L’Algérien n’aura droit qu’au mépris par l’illusion d’un changement.

Ainsi et alors même qu’en cette même année 1989, synonyme de liberté pour la communauté internationale sous d’autres latitudes, précisément dans l’ex-Allemagne de l’Est, le monde, témoin direct de l’histoire en mouvement, assistait à la disparition effective du rideau de fer et à la chute bien réelle du mur de Berlin, son symbole, l’Algérie, pour son malheur, allait s’enfoncer dans une terrible épreuve de trois longues décennies, l’une de terreur fratricide, faite de sang et de larmes, les deux suivantes vécues sous la férule du pouvoir sans partage d’un système mafieux. Pour le peuple algérien, la descente aux enfers allait se poursuivre sous une autre forme de terreur.

Une fois de plus trahi, mais non résigné, pour être servi par son tempérament de résistant, l’Algérien sera à son corps défendant le témoin impuissant de sa propre régression. Par l’illusion du changement. On voit bien que le bourreau sait aussi jouer à l’illusionniste funeste. Mêmes causes, mêmes effets. Là encore, dans le même temps, d’autres pays auront avancé à pas de géant vers la liberté et pour davantage de progrès.

L’évocation faite plus haut de deux expériences ne présentant aucune similitude si ce n’est la chronologie historique des faits vécus, se justifie par le seul souci de faire remarquer que l’écart dans le développement pouvant exister entre les pays (ici, l’Algérie et l’ex-RDA) a pu parfois être abusivement évoqué pour expliquer la réussite ou l’échec de l’un par rapport à l’autre. Faisant peu cas des capacités intrinsèques des sociétés humaines, ce genre de jugements vient, consciemment ou pas, en appui aux plus forts, aux tyrans du moment.

Bien qu’elle ait pu occasionnellement être soutenue par certains, parfois organisés en véritables groupes informels de pression, beaucoup plus à l’écoute de leur propre ego que soucieux de la rigueur intellectuelle requise, cette lecture reste nettement marginale et sans effets significatifs sur les opinions publiques.

On notera que les réponses les plus convaincantes à cet égard nous sont toujours données par l’histoire des peuples. Parfois mal assimilées, souvent délibérément ignorées.

En tout état de cause, outre l’absence d’objectivité qui le caractérise, ce type de lectures ne pourrait se concevoir – s’agissant de l’évolution des sociétés humaines – sans que leurs auteurs ne fassent, délibérément et abusivement, dépendre la capacité des peuples de se libérer, de leur degré de développement. Là également l’argutie ne résistera pas aux leçons de l’histoire.

En outre, le souci d’être plus exhaustif sur cet aspect impose de faire remarquer qu’au nombre de ces comportements, analyses, lectures ou autres initiatives intéressées, parfois commanditées, celles qui sont l’œuvre des milieux censés représenter l’avant-garde de leurs sociétés sont paradoxalement les plus pernicieuses d’entre toutes. C’est à cette catégorie de serviteurs zélés que s’adresse la sage réflexion «science sans conscience n’est que ruine de l’âme».

En effet, cette minorité d’intellectuels intéressés – faute d’être engagés – a de tout temps regroupé les théoriciens – conseillers au service des illusionnistes de la politique, adeptes de la formule «changement dans la continuité», l’usage du terme «changement» étant ici la meilleure preuve d’une mauvaise foi mal dissimulée – selon la méthode bien connue et éprouvée pour pérenniser ou régénérer les systèmes liberticides de par le monde.

Ce faisant, cette frange bien connue de «l’intelligentsia de service» a toujours eu pour objectif premier, usant d’un discours pernicieux, d’obtenir la résignation des classes exploitées qui devront se résoudre à supporter de voir la négation de leurs droits politiques et sociaux et accepter leur condition telle une fatalité. Ceci équivaut bien évidemment à annihiler toute velléité de résistance face aux dénis de leurs droits, leur interdisant par voie de conséquence l’accès à tout progrès. Et, de fait, à chaque fois que les actions de ces forces rétrogrades ont pu atteindre leur but, la marche du progrès en a été affectée. Parfois, sur de longues périodes.

Mais, malgré ces vents contraires des milieux réactionnaires dans leurs propres pays et alors que l’adversité qui les frappe peut paraître irréversible, les peuples persécutés, résolus à s’affranchir, ont toujours su trouver en eux la force nécessaire pour engager leur ultime combat. Victorieux.

En effet, à certaines périodes de leur histoire, peuvent se présenter à eux, sous différentes formes et circonstances, de réelles opportunités porteuses de grandes promesses pour leur destin collectif. Intelligemment exploitées, celles-ci permettent de réelles avancées démocratiques, à la satisfaction du plus grand nombre. Et il semble bien que le Hirak de la jeunesse algérienne ait offert à son pays une de ces précieuses opportunités.

Par sa composante purement citoyenne, le caractère spontané de sa présence sur la scène publique et la haute tenue qui le distingue, celui-ci représente, en fait, un réel motif de fierté pour toute la nation. A la place centrale qu’il occupe au cœur de cette indéfinissable alchimie humaine qui sans cesse se renouvelle sous nos yeux et dont seuls les peuples semblent détenir le secret, le Hirak de la jeunesse algérienne s’est immédiatement senti en totale symbiose et parfaite sonorité avec le vaste milieu populaire, sa famille naturelle.

Aux antipodes de l’accueil de circonstance et sans grande conviction, généralement réservé aux «chahuts de gamins sans lendemain», le jeune Hirak populaire a reçu l’accueil populaire honorable, attesté par des marques de spontanéité et de sincérité remarquables. Le caractère exceptionnel d’un tel accueil, unanimement apprécié et salué, force le respect. Il est sage d’y lire le signe fort de reconnaissance du soulèvement d’un peuple mature, tout à la fois convaincu de la justesse de son action et résolu à la faire aboutir.

Il n’est, par conséquent, que justice de souligner ici, loin de toute admiration béate ou de quelque autre banale iconisation, que ce Hirak national libérateur, véritable révolution populaire pacifique au long souffle, si intensément vécue, jouissant d’un indéfectible et très large soutien, unanimement admirée et respectée à travers le monde, impose à l’ensemble de la communauté nationale, de même qu’à l’Etat lui-même à travers ses plus hauts représentants, l’impérieux devoir d’un vibrant hommage à rendre, dans une totale communion, exprimant la gratitude et la reconnaissance de la nation à sa jeunesse.

En effet, phénomène sociétal spécifique à l’Algérie par son civisme exemplaire et sa nature non violente, d’extraction purement populaire, souvent présenté comme la «révolution du sourire» (plus proche du sourire du Lion d’Al-Mutana’bi), il a su, dès son irruption sur la scène publique nationale, adopter et tenir sans dévier un rôle catalyseur autour des revendications et des espoirs de millions de citoyens.

Chaque Algérienne, chaque Algérien, quel que soit son rang dans l’échelle sociale, devrait se sentir concerné au point d’y voir l’ultime sursaut de dignité d’un peuple trop longtemps méprisé et exploité par ceux-là mêmes censés le protéger et défendre ses intérêts. La plus irréfutable preuve de tant de mépris et de honteuse exploitation – très justement désignés en langage populaire par le mot «hogra» – nous est fournie par les récents aveux des nombreux et inqualifiables crimes et délits commis contre le peuple algérien et ses intérêts moraux et matériels et dont les présomptions de culpabilité les plus fortes – plus que d’innocence – impliquent des éléments de la très haute hiérarchie. De même que l’ont montré avec la même clarté (least not last ?) les spectaculaires coups de filet anti-mafia et le spectacle quasiment surréaliste de la valse de fourgons de police des tribunaux vers les geôles de la République.

En accusation, le système mafieux, de longue date identifié comme tel par les Algériens qui voient en lui leur bourreau historique, diaboliquement préparé pour «faire main basse» sur leur pays, dès sa libération, durablement s’y installer et sans cesse se régénérer. Jusqu’à l’irruption de la profonde secousse populaire du 22 Février.

Ce qui pouvait arriver de mieux à l’Algérie – il y a de bonnes raisons de l’espérer – lui est précisément arrivé en cette désormais historique journée du 22 Février 2019. Chacun pourra constater avec bonheur et fierté que c’est grâce à la grande détermination qui anime chacun de ses membres, que cet admirable mouvement citoyen constitue, en fait, un véritable «Front du refus» pacifique de la jeunesse d’un pays jeune contre un système inique et anachronique.

Ainsi, après six décennies d’une domination sans partage, la fin du «bourreau historique» paraît à présent avoir été irrémédiablement actée. Mais, au risque de le voir ressusciter, telle l’hydre de la légende, il est vital de s’assurer de son éradication en l’extirpant du corps social et des institutions étatiques sérieusement minées, tout comme on le ferait pour une tumeur maligne.

Il ne fait pas de toute que notre jeunesse y veillera avec sagesse et vigilance.

A. K

(Retraité)

Comment (24)

    lhadi
    1 mars 2020 - 19 h 09 min

    Il était une fois une statue de Bouddha dans un temple. Elle était exquisément sculptée dans le granit, et chaque jour les gens venaient en foule prier à ses pieds. Les marches qui menaient à ce Bouddha avaient été taillées dans le même granit.

    A force d’être foulées, les marches se fâchèrent un jour et se plaignirent à la statue : « Nous sommes pourtant, toi et nous, les enfants de la même montagne. Pourquoi faut-il qu’ils nous piétinent alors qu’ils se prosternent devant toi ? Qu’as-tu de plus que nous ? »

    La statue leur répondit tranquillement : « C’est parce qu’il a fallu seulement quatre coups de ciseau pour faire de vous ce que vous êtes aujourd’hui, alors que j’ai dû en subir dix mille pour devenir un bouddha. »

    A méditer !!!

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Karamazov
    1 mars 2020 - 17 h 09 min

    @ Vendredire

    Vous aussi vous m’avez lu à l’envers. Quand je parlais de mise en chantier , je ne parlais pas du Hirak mais du changement , or je l’ai dit et répété que le Hirak n’était rien de cela mais juste une procession incantatoire. Et j’ai rappelé aussi qu’au contraire il revendique ses archaïsmes et les scande comme slogans.
    Pas plus que je n’aie dit que le Hirak n’avait que de mauvaises intentions. Ni qu’elles étaient bonnes d’ailleurs.
    Et enfin je n’ai jamais parlé de la lutte des classes ni appliqué ce concept ou cette catégorie analytique à notre société mais au contraire je me le suis interdit. Car j’ai toujours dit qu’un peuple qui se shoote à la rente et à la religion est incapable de générer en soi les contradictions de classes et les moyens de son dépassement.

      Vendredire
      2 mars 2020 - 0 h 33 min

      Si je t’ai mal compris, c’est probablement parce que tu écris de travers, malgré tes expressions colorées qu’il faudra peut-être songer, un jour, à breveter. Nos petits enfants en parleront dans quelques décennies comme on parle aujourd’hui de thafounast igoujilan .
      Pour revenir au cœur du problème, ai-je bien compris de ta part que scander: démocratia machi aaskaria, nasf al iissaba fa siloun wa nass lakhour maa Tebboune, chaab khawa khawa ou les généraux khawanas etc. ce ne sont, selon toi, que des  »archaismes » transformés en  »slogans » dans des  »processions incantatoires »?
      Si ces revendications sont des archaïsmes, dis-nous à quel moment de l’histoire de notre pays, le peuple est sorti en masse pour les revendiquer et que ces slogans sont dépassés dans les sociétés modernes.
      Toi qui as quitté le pays il y a siqata, tu n’as rien connu des peines et des joies de ce peuple, comment te permets-tu de juger de ce qui est bon pour lui de ce qui ne l’est pas? Je sais que quand on est déraciné on n’est jamais tout à fait français, ni tout à fait algérien. Alors on crache un peu vers la droite puis vers la gauche (je ne parle pas de tendance politique) mais ce n’est ni la faute de la droite ni celle de la gauche. Tu seras plus à l’aise si tu essayais de cracher un peu en l’air.
      Pour ne pas que tu te sentes seul dans ton désespoir, j’ai remarqué que ceux qui ont le plus de rancœur contre le hirak sont des gens de plus de 60 ans comme toi, comme Zaatar, Abou stroph, L’hadi, Kadour naimi, Benzetat, Mesloub pour qui le mouvement (au sens cinétique du terme) est toujours problématique car à cet âge on est plus enclin au  »pantouflisme ». Le mouvement est angoissant à partir d’un certain âge car il est synonyme d’action, de bruit, de dynamique qui ne convient pas aux esprits en quête de repos avant le repos éternel.
      Tu me diras comment j’ai su que les rétifs au hirak sont vieux. Eh bien j’ai suivi leurs posts et des fois, ils se laissent aller à des petites confidences sur fond de nostalgie. Ils vous disent qu’ils ont étudié avec tel ministre ou travaillé avec lui. Ils vous parlent du temps béni de Boumediene où il fallait une autorisation pour aller pisser. Ils vous rappellent qu’ils ont été à l’université dans les années 70 ou encore ‘’sa fi siqata que j’ai quitté le pays’’. C’est ainsi que ces anti-hirak se sont découverts sans tellement le vouloir. Ceci dit, j’en appelle à tous les gens qui lisent AP et commentent sur AP. Ne soyez surtout pas ébranler par les propos malveillants à l’égard du Hirak. Quand ce ne sont pas des dhoubabs qui travaillent pour Bouazza Wassini et Abdelkader Lachekham, ce sont de pauvres vieux, oisifs pour la plupart qui n’ont plus d’avenir alors que vous en avez. Leur présent est souvent rivé vers la mercuriale des prix pour voir si la batata est à 50 DA ou 60DA (Dixit Tebboune, un gars de 75 ans) alors que vous votre présent est de bâtir un rêve, un futur, une vie digne et prospère. Soyez vigilants. Ne tenez pas compte de ce qu’ils racontent mais ayez à leur égard de la compassion La vie est impitoyable pour les hommes quand l’âge devient un handicap.
      Et nous ne savons pas de quoi demain sera fait pour nous qui arrivons doucement mais sûrement. Prions pour que nous n’ayons pas de rancœur pour la jeunesse. Ce sera déjà un grand acquis.

        Zaatar
        2 mars 2020 - 7 h 53 min

        Tu connais l’âge de zaatar? Et moi je te dis que je suis loin d’avoir 60 ans…qu’est ce qu’il ne faut pas lire…

        Zaatar
        2 mars 2020 - 8 h 01 min

        Non l’ami, ici personne n’écris de travers, c’est plutôt toi qui comprend de travers…a force de vouloir monter haut comme de la vapeur d’eau, on fini par retomber en fines gouttelettes après avoir été refroidi.

          Vendredire
          2 mars 2020 - 14 h 09 min

          Métaphore absurde que je pourrai retourner contre toi car je la trouve plutôt positive.
          Une vapeur d’eau qui retombe en ondée acquiert de l’intérêt. Pas avant.
          A mon sens, tu ne fais que juxtaposer des mots pour créer des phrases dont le sens est souvent incertain.

          Zaatar
          2 mars 2020 - 15 h 39 min

          Je pense, et pas rien que moi, que c’est plutôt toi qui parle pour ne rien dire, d’autant plus que tu fais plus attention à soutirer des confidences dans les propos de certains qui viennent pour un débat d’idées. Ce qui prouve raisonnablement tes arrières pensées et tes objectifs non Avoués en venant ici.

          Zaatar
          2 mars 2020 - 15 h 45 min

          Revoilà Momo…bien évidemment et karimdz par la même occasion.

        Karamazov
        2 mars 2020 - 10 h 22 min

        Ah non je n’ai pas oublié vos slogans djihadistes que la vermine islamiste vous souffle dans vos djellabas ba3d t’hour , il fallait juste rajouter: kheliw belhadj itm… 3alayh nahya « alayh namout, La Illaha illa allah flen 3adou allah et allahou akbar Tabou ainsi qu’un paquet d’autres dont: la dawla 3askaria la madania dawla islamiya qui ont été scandés à la Grande poste pour compléter le tableau.

    loklan
    1 mars 2020 - 15 h 30 min

    AP ! Urgent ! La france va vers un décret qui consiste à interdire les rassemblement de plus de 5000 personnes en raison du coronavirus mais qui est en réalité une grosse arnaque car elle consiste à interdire les manifestations des gilets jaunes donc à étouffer la contestation populaire.

    Le système Algérien inféodé à sa mama franca suivra t’ il le même chemin et décréter la même chose concernant le Hirak ??

      Belveder
      1 mars 2020 - 18 h 09 min

      Ridicule …………….il y a plus de 100 cas recensé a ce jour en France….arrétez votre parano complotiste de Sous Dév……

        loklan
        2 mars 2020 - 6 h 13 min

        Et donc tu penses que la france va attendre d’ avoir 50 000 cas de coronavirus pour décréter cela ?? De plus, c’ est une info réelle officiel en france.. Réfléchi et écrit avec ta tête pas avec tes pieds yel cro magnus ////

    loklan
    1 mars 2020 - 15 h 24 min

    Un article propre et très bien rédigé avec beaucoup de talent, un réel plaisir à lire.

    Karamazov
    1 mars 2020 - 13 h 53 min

    Ouqsimou billeh qu’on voudrait nous empêcher de désespérer et nous faire braire d’indignation qu’on s’y prendrait pas autrement. Nous infliger ça alors que les seuls bruits qui sourdent sont les grincements de la boite de Pandore qu’on entrouvre et au moment où nous venions d’en prendre plein sur le qamum avec l’hommage de la vertu au vice que viennent de rendre les plus laïcs d’entre nous à Belhadj.

    Awah, on dirait que nos intellos qui ont attrapé une indigestion de littérature qu’ils l’ont avalée de travers. Ils nous la régurgitent telle quelle sans l’avoir assimilée. Ils croient pouvoir lire dans la littérature ce qu’ils ne voient pas dans la réalité.
    Alors que pour mesurer le résultat du Hirak il suffisait de regarder ce qui a changé dans la société. A la poste , à l’école, à l’hôpital, et partout ailleurs. Les habitudes les vielles structures ,sociales, politiques, religieuses ont-elles disparu ou au contraire ont elle profité du Hirak pour s’acheter une nouvelle conduite et se revivifier? Le pouvoir a t-il remis les clefs à Lalmas ou contraire a-t-il compris la leçon pour se remettre et repartir du bon pied?

    Ce n’est pas ça qui turlu-pine nos sachants , c’est les fantasmes de la populace qui ne savent se traduire que par ces processions incantatoires .

      habemus papam
      1 mars 2020 - 22 h 36 min

      quand à l’anthropogenèse elle dit ceci pendant que le caillou ne peut muter que vers un caillou l’œuf deviendra poussin…
      hirakement votre

    chaoui40
    1 mars 2020 - 12 h 56 min

    Quel est donc ce « bourreau historique » ? Le FLN ? L’Armée de libération nationale ? Les « généraux » ? L’islam ? Il serait bon de nommer les choses et d’analyser la situation au ras du sol, sans envolée lyrique ou philosophique ! La maîtrise de la langue de Molière n’est guère plus révolutionnaire que le Hirak. Je le répète : la « révolution » est affaire de « lutte des classes » . Le Hirak ne sait rien de cette lutte, car il n’est pas marxiste; il n’est qu’une révolte, nécessairement populaire, mais rien d’autre qu’une révolte. Nous sommes encore à l’époque féodale, même si nous avons la télévision et Internet ! Nous avons nos seigneurs et nous sommes leurs gueux … Pour nous libérer d’eux, il nous faut non seulement les juger et récupérer le butin pris au peuple, mais encore changer de mode de production. Passer du libéralisme au communisme. Nous n’avons encore personne pour imposer le communisme … pour le bien et la survie de l’Algérie ! Le communisme doit être imposé, car les peuples sont trop idiots pour l’adopter d’eux-mêmes. Pour les musulmans de basse cour qui pourraient objecter, je rappelle qu’Allah nous a donné uniquement l’usufruit des richesses de la Terre, que la terre lui appartient donc, et qu’elle a été usurpée par certains pour engendrer la richesse et la pauvreté, d’où naissent les inégalités sociales ! En conclusion, je dirai que ce n’est ni le FLN, ni l’islam, ni les généraux qui sont responsables de nos malheurs, mais nous-mêmes, car ignorants du mal que nous nous infligeons !

      Souk-Ahras
      1 mars 2020 - 17 h 38 min

      @Chaoui40

      Lutte des classes ? Lesquelles ?
      Il semble que votre vision sociale du monde est restée figée dans une ère révolue.
      Que nous apprend aujourd’hui la « moyennisation » ?
      Dans presque tous les centres où s’exerce l’activité économique et sociale, ville, village, etc, les modes de vie se sont rapprochés : massification scolaire, mobilité sociale structurelle vers les nouvelles catégories en expansion, taux d’équipement des ménages en électroménager, radio, téléphone, voiture, etc, qui atteignent allégrement les 80 %. Ce constat est d’ordre planétaire.

      Aujourd’hui, mondialisation oblige, on ne peut plus parler de lutte de classes mais bien de « lutte des places » :
      La classe ouvrière au sens marxiste-léniniste n’existe plus. Les employés non qualifiés partagent des conditions de vie semblables aux ouvriers non qualifiés, mais l’ensemble ne forme pas une classe sociale : pas de conscience politique commune, peu ou pas de luttes communes. Ce constat est aussi d’ordre planétaire.
      Pour finir, je dirais que la situation économique et sociale mondiale se caractérise par une aggravation des inégalités qui pourrait déboucher irrémédiablement sur une « lutte des identités ». Elle serait catastrophique qui entraînerait une « lutte de survie » généralisée par la seule violence.

      Communisme et ou socialisme ? Il vous faut vous rendre à l’évidence que leur aventure s’est arrêtée avec la troisième révolution industrielle en cours : les nouvelles technologies des télécommunications, l’informatisation de l’administratif dans son ensemble, et la numérisation des outils de travail dont l’étendue ne cesse de se propager à tous les métiers.

      Le Hirak ne peut susciter le discours, éculé, sur la lutte dite de classes dans son sens marxiste-léniniste. C’est une révolution à part, entière, inédite, inventée par la jeunesse algérienne. Elle se distingue des autres révolutions classiques connues, par l’universalité de son combat pacifique qui touche à tous les aspects de la vie citoyenne dans un État / Nation : mode de gouvernance, libertés fondamentales, droits et devoirs, justice, équité, égalité, dignité et respect de la différence.
      À n’en pas douter, le Hirak entrera dans l’Histoire des peuples comme modèle dans la définition d’une révolution à caractère universel et pacifique.

        chaoui40
        2 mars 2020 - 8 h 50 min

        Premièrement, vous me parlez du bien-être et du confort matériel pour expliquer la fin de la « lutte des classes ». Je serai anachronique, comme cette vieille réalité marxiste ! Je me demande si au restaurant, tous les clients demandent le menu le plus cher, ou si tous les Algériens prennent leurs vacances en Espagne ? Voilà pour ce point …
        Et vous me dites ensuite que le « hirak » est une « révolution » exemplaire … Attendons encore quelques semaines ou quelques mois, pour voir l’évolution de cette révolution. Pour voir si Tebboune et consorts seront chassés du pouvoir. Pour voir se mettre en place un véritable pouvoir issu du peuple … J’ai toujours dit ici que le pouvoir se prenait par la force. Les mouvements pacifiques ne mènent à rien, car l’homme qui ne craint pas Dieu ne craint que la mort, et la mort vient le plus souvent par la violence. Une violence qui se justifie si l’on ne veut pas vivre esclave. Le Hirak pourrait renverser les dirigeants actuels sans effusion de sang. Il lui suffirait de marcher sur la Présidence. Le nombre est une force imbattable ! Pour cela, il lui faut une verticalité, donc des leaders et surtout une idéologie unique … Sans idéologie, sans économie politique, toute revendication est un voeu pieux !

          Souk-Ahras
          2 mars 2020 - 12 h 12 min

          « J’ai toujours dit ici que le pouvoir se prenait par la force. Les mouvements pacifiques ne mènent à rien, car l’homme qui ne craint pas Dieu ne craint que la mort, et la mort vient le plus souvent par la violence. »
          Marx, Lénine, Staline, Mao, Engels, se sont trompés de siècle et doivent se demander pourquoi ils n’ont pas eu à compter dans leurs rangs des « guerriers » de votre catégorie.

          «  Il lui suffirait de marcher sur la Présidence. Le nombre est une force imbattable ! » Venez demain et vendredi prochain, soyez le leader dont vous réclamez son utilité verticale (?), on vous suivra tête baissée à l’assaut d’El-Mouradia.

          Qu’est-ce-qu’on ne peut dire bien au chaud de derrière les fagots ! Nous sommes en 2020, le saviez-vous ? Croyez-moi, sortez de votre isoloir temporel.

    Karamazov
    1 mars 2020 - 9 h 53 min

    Encore un qui veut nous faire avaler des couleuvres en nous dorlotant. Une vraie douche écossaise L’auteur nous plonge dans un réalisme désarmant mais n’a trouvé que des rêves pour nous en sortir.

    L’exemple allemand eut normalement suffit pour nous garder de toute illusion. Vous savez tous que notre société est plus proche de la société allemande que de celle du Soudan . Alors fantasme pour fantasme pourquoi ne pas pousser le bouchon? Oublions donc que les chats ne font que des chats et les chiens des chiots et qu’on a beau couver un caillou avec tendresse et piété , pendant des années il ne donnera jamais de poussin.

    Nous on leur a dit qu’l ne suffit pas de partir de bons sentiments le problème est la mise en chantier. Pour l’instant nous n’en sommes qu’aux velléités . On peu continuer à rêver même si ce qui se pointe ici et là n’augure rien de bon.

      Vendredire
      1 mars 2020 - 11 h 45 min

      Nous y voilà. Je m’attendais à la sempiternelle procession incantatoire … qui n’a rien d’un mouvement révolutionnaire qui lui part nécessairement de la lutte de classes . Voilà que le vin tourne au vinaigre et tu y mets un peu d’eau pour tempérer l’acidité. On découvre un coin de la couette pour montrer une jambe ( je ne dirai pas son état pour rester dans l’esthétique) . Désormais tu convoques le défaut de mise en chantier de l’idée Hirak pour attester de son inefficacité alors qu’hier encore, le hirak c’était bon pour se dégourdir les jambes après salât Eddouhr.
      Un jour tu écriras un commentaire pour nous dire Yetnahaw Gaa. Ce sera à la veille du 3e anniversaire de la seconde république. On reconnaît ainsi les enfants du 19 mars 61.

      Zombretto
      1 mars 2020 - 14 h 20 min

      Moi ce qui m’amuse, c’est : « …les peuples persécutés, résolus à s’affranchir, ont toujours su trouver en eux la force nécessaire pour engager leur ultime combat. Victorieux. » Va le dire aux dizaines de millions d’Indiens d’Amérique du Nord et aux peuples hautement civilisés d’Amérique du sud, aux Aborigènes d’Australie, aux Irlandais, et tant d’autres peupes vaincus, cassés, exterminés, et disparus ou presque, ou alors confinés dans des espaces réduits (comme les irlandais et les berbères) ou des « réserves » comme les Indiens des USA. L’histoire est jonchée de ces peuples. trop nombreux pour les énumérer tous. D’ailleurs si trois ou quatre générations d’un pays subissent l’oppression, alors c’est tout un peuple qui ne s’est jamais affranchi, car même si les générations suivantes réussissent à se libérer, c’est d’un autre peuple qu’il s’agit, composé d’individus différents. Ça n’empêche pas que toute la population précédente était née, avait vécu et était morte sans jamais avoir connu autre chose que l’oppression, donc c’est tout un peuple qui ne s’est jamais affranchi.

    Moh.abbas
    1 mars 2020 - 9 h 50 min

    Excellente contribution,J,ai eu l,occasion de me rendre sur place et discuter avec de nombreux jeunes,
    J,ai été frappé par leur courage,intelligence et détermination d,aller jusqu’au bout de la issaba d,autant plus qu,ils détectent la moindre ruse dès que le pouvoir tente quoi que ce soit tellement ils sont habitués.
    Ce qui m,à frappé encore est la haine vis à vis du régime haggar et il y a de quoi.
    Je ne peux que les encourager dans la chute proche du pire régime traumatisant de la planète vous volant même vos rêves.
    Courage aux peuple.

    Anonyme
    1 mars 2020 - 9 h 11 min

    J’ai pas lu pourquoi je commenterais ?

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