Politique, social et éducation

Alg politique
Pour réussir la révolution, il faut que le changement social prime sur le politique. PPAgency

Par Kaddour Naïmi – Observation empirique. L’examen objectif de l’histoire humaine montre ceci : le changement politique sans le changement social consiste tout au plus à changer de dirigeants politiques, d’oligarchie mais non de société. Le changement politique est mis en avant seulement par les personnes qui veulent conquérir le pouvoir étatique sans changer de système social.

Ce fait explique l’échec de toutes les révolutions ou tentatives de révolutions, y compris les plus fameuses : la Révolution française, la révolution russe et celles qui ont suivi. Cette constatation est surprenante uniquement pour les personnes qui ignorent les écrits de ceux qui, avant et pendant ce genre de révolution, avaient expliqué de manière très claire cette nécessité : le changement social prime et doit primer sur celui politique, et le premier garantit le second ; autrement, la priorité ou, pire, l’exclusivité accordée au changement politique ne fait qu’accoucher d’une forme inédite de domination sociale, éventuellement moins contraignante mais cependant domination.

N’est-ce pas le cas, en Algérie, du mouvement populaire déclenché le 22 février 2019 ? Dès son apparition, l’auteur de ces lignes remarquait (1) que les marches hebdomadaires, réclamant un changement politique, n’étaient pas accompagnées par des actions montrant le désir d’un changement social. Au moins deux faits le prouvaient. 1) Après le passage des manifestants, le nettoyage des rues, volontaire par des manifestants, n’était pas précédé ou accompagné par un nettoyage dans les quartiers (à l’exception de certains villages en Kabylie). 2) L’organisation des manifestations hebdomadaires n’était pas précédée ni suivie par une organisation de base dans les quartiers pour discuter des problèmes sociaux à résoudre.

Temps et énergie

Il est vrai que le changement politique nécessite moins d’investissement en termes de temps et d’énergie que le changement social. D’où la facilité pour les personnes, ignorant les nécessités dans le domaine du changement social, de croire qu’en allant vite et avec le moins d’effort, on obtient le résultat escompté. L’histoire démontre qu’il s’agit là d’une erreur d’évaluation.

Il y a des cas où le changement social prépara et permit le changement politique. Par exemple, toute la production du siècle dit des «Lumières» eut ce rôle dans le surgissement de la Révolution française. Elle vit la classe bourgeoise éliminer celle féodale, et conquérir le pouvoir politique. Ainsi, elle a établi le changement social sous forme de société bourgeoise.

Par contre, les révolutions marxistes ont opéré un changement politique, par la conquête de l’Etat, sans parvenir à opérer le changement social nécessaire. Tout au contraire, les nouveaux dirigeants l’ont réprimé, car il menaçait leurs privilèges de nouvelle oligarchie dominante.

Ces Etats «socialistes» se sont écroulés, non à cause des agissements des adversaires capitalistes, mais d’abord et principalement en conséquence suite aux contradictions internes entre le changement politique survenu (une nouvelle oligarchie prétendument au service du peuple) et le changement social non réalisé (une équitable répartition des ressources entre tous les citoyens). En fait, le «socialisme» proclamé était un capitalisme étatique qui finit par succomber suite, comme déjà dit, à ses contradictions internes.

Quant aux révolutions nationalistes, dont celle algérienne, le changement politique (de dirigeants étatiques) suite à l’indépendance, là aussi, il ne s’est pas accompagné d’un changement social au bénéfice de la collectivité. D’où les tensions et conflits causés par le surgissement d’une classe parasitaire bureaucratico-compradore. Son intérêt est l’existence d’une dépendance économique par rapport aux puissances ex-coloniales et néocoloniales, assuré par un sous-développement économique et même une régression sociale et culturelle (par rapport à l’époque de la Guerre de libération nationale), régression où seul un esprit idéologiquement aveugle ou intéressé peut trouver quelque chose de «fécond».

Education

Les propos ci-dessus ne signifient pas que les tentatives de changement politique ne sont pas à considérer, mais qu’il est indispensable de les placer dans le cadre d’un changement social, si l’on veut que ce dernier produise des résultats positifs (bénéfique à la collectivité dans son ensemble).

Certes, la mentalité dominante (pressée, et apparemment «réaliste») croit qu’il faut conquérir l’Etat pour, ensuite, changer la société. L’observation empirique démontre le contraire. C’est le changement social qui garantit le changement politique correspondant.

Considérons l’Algérie actuelle. Comment serait-il possible qu’un changement politique puisse produire un satisfaisant changement social tant que le nombre de centres culturels reste dérisoire, tant que des universités populaires autogérées sont inexistantes, tant que les productions intellectuelles et artistiques libres et autonomes restent infimes, tant que la connaissance et la culture émancipatrices sont l’exception, tant que les «élites» intellectuelles demeurent généralement intéressées d’abord par l’opportunisme carriériste, tant que les femmes restent victimes du machisme masculin, tant que l’école et l’université sont d’un niveau déplorable, tant que les citoyens attendent tout de l’Etat et rien d’eux-mêmes (pas même au niveau de la propreté des lieux publics), tant qu’ils croient au «mektoub» (fatalité) avant de considérer leur propre responsabilité dans leurs actes ? Que l’on ne recourt pas à la sempiternelle excuse «L’Etat nous interdit ceci et cela !» Pour y remédier, il y a l’imagination créatrice au service de l’émancipation, à condition d’y mettre la convenable volonté. Pas facile ? Où donc ce fut facile ?

«Alors, inutile d’exiger un changement politique ? Le mouvement populaire, les manifestations publiques ne serviraient-ils à rien ?» Pas du tout ! Toute action citoyenne émancipatrice est la bienvenue. A condition de l’insérer dans son cadre social qui, nous l’avons dit, exige temps et énergie spécifiques, et que cette action soit réellement autogérée par les citoyens, à travers des organisations de base démocratiques, fonctionnant sur mandat impératif.

Voici l’enseignement fourni par l’histoire des peuples. Tout changement, pour l’être réellement, doit opérer non seulement sur le terrain politique mais également social, sur base d’une éthique correspondante. Ce but est réalisable d’abord et principalement par une action dans le domaine de l’éducation. Pour que cette dernière soit émancipatrice, elle doit non pas produire des robots conditionnés à un servilisme quelconque, mais former des citoyens libres, égalitaires et solidaires.

K. N.

[email protected]

(1) Voir «Sur l’intifadha populaire en Algérie 2019», disponible in http://www.kadour-naimi.com/f_sociologie_ecrits_sur_intifadha.html

 

Comment (20)

    Toi l'AFRICAIN
    3 juin 2020 - 11 h 39 min

    AFRIQUE = PAYS incapable de se créer une agence de presse digne de ce nom.
    Ni même une chaîne TV géneraliste et culturelle.
    On nous oblige à avaler les manipulations intéressées des journaux deu colonisateur qui ne nous veut pas que du bien !
    Des agents bien de chez nous y sont embauchés comme collabos !
    Si on arrête d’ingurgiter leurs poisons ils finiront par couler!
    Qui les payent sinon notre argent?
    fr24h, J.Af, et j’en passe !
    Ils encensent, gonflent et mettent en avant que quelques pays vassaux qui les aident à gruger les autres pays.
    Observez vos responsables qui n’arrivent pas à contrôler leur soumission lorsqu’un valet occidental (drion) vient leur serrer la main (féssée) et exiger des contrats sinon on remplace les dirigeants !
    Regardez-moi ces bergers des troupes terroristes qui tiennent tête (bluff, on les utilise oui!) depuis des décennies !
    Bougez à la Fin soyez unis ne tombez pas dans le piège du séparatisme !

    Elephant Man
    3 juin 2020 - 9 h 51 min

    Analyse perspicace et Excellente conclusion.

    Belveder
    2 juin 2020 - 21 h 05 min

    Tout Mouvement social depuis les Années 80 quelque soit sa forme Soulevement émeute gréve et enfin HIRAK n a qu un Seul But….. la Redistribution de La Rente…….A partir de La ..On peut polémiquer sur le sexe des Anges pendant des Lustres ca changera rien au fond

    Lacan
    2 juin 2020 - 16 h 58 min

    Autrefois, en Algerie(dans les « villes ») on faisait un peu comme ca, a la difference qu’on se comptait par douzaines.
    https://www.youtube.com/watch?v=doN4t5NKW-k

    Anonyme
    2 juin 2020 - 16 h 55 min

    Et mon com AP ,vs privilégiez les faux russes aussi et distiller leur fausse volka?
    Tjrs du dupliquer contrefaçon on peut avoir le vrai au pays , de la vraie bière de kavrzi vodka des vrai jean diesel ou levis des vrais Nike des vrais Ray Ban du vrai wisky , de vraies patinoires non ça et de vrais terrain de jeu des gymnases des crèches tt pour nous épanouir bref des piscines non plus alors des voitures algérienne non plus ,des jouets algériens pour les enfants non plus tt est contre façon ou Mazel resbo roualkom quelqu un ou un grd pays fajt pas déconner il faut se remettre en questions et ne pas leur l évidence.Qu est ce qu on fabrique a part les dattes ? Faut appeler un chat un chat… franchement tt est a refaire y a du boulot et c est pas en se cachant derrière son orgueil car vs en avez plus depuis 20 ans et je suis gentil.
    Quel nif pour cent euros il vend tt son Village aijourd hui alors une carte de résident je vs laisse imaginer .hacha li ma istaelch sinon faites le test… Il existe le billet de 100 euros ou un agent français isrqelien marocainsbpleins de fausses promesses. Essayez vs allez voir le nbre de traites ds ce pays bien de chez nous. Pas le test du Cov ta rien a gratter mais le test de la radrha…tous positifs ! Ben oui professeur Raoukadlt n y peut rien..cherchez pas y a pas d antidote pour ça et ça se voit pas.seulmt le billet 100 200 voir 500 pour les plus importants de chez nous et les 5 euro 10 et 20 pour les ptis fonctionnaires ou pti citoyens et vs avez le pays en main. Tt s’achète chez nous parce qu on sait pas faire. Hé oui.

      Belveder
      3 juin 2020 - 8 h 14 min

      si tu arrives a te «  »relire » » tu es le premier de la classe

        Anonyme
        3 juin 2020 - 10 h 48 min

        T inquiète si il a été valider il a donc été lu (…) j ai constaté que tu adores intervenir sur des coms pour te moquer mais sur 1000 lecteurs sur ce site , t es le seul qui se la joue premier de la classe et qui est venu se jeter sur mon com ; moi j ai fait l école buissonnière et le mot le plus long que j ai appris c est malheureusement et pas anticonstitutionnellement comme toi le sur doué, il faut de tout pour faire un monde ….tu sais? Enfin tu as tres bien compris mon com et j en suis sur mais je l avais envoyé ce texte d un iPhone et j ai pas l habitude des sms tout simplement . La c est bien mieux je frappe de mon pc. Allez bonne journée a toi .

    Lacan
    2 juin 2020 - 16 h 39 min

    Tout ceci, c.a.d., ces opinions, de Mr Kaddour et d’autres, ne changeront rien a rien, puisqu’elles ne sont ni etudes ni statistiques. Quand a ces regles enonce’es en grandes pompes, ceux qui ont cotoye’, de pres ou de loin, les Sciences Nobles, replongent dans le desarroi, c.a.d. remettent en cause leurs projets de meme s’enquerir voir entrevoir un quelconque projet, chacun avec son bled respectif. Je remets en cause l’utilisation des notions de sociologie et politiques evoque’es dans cet essai, quand a leur application sur des populations designe’es par leur geographies, ou quelconque autre attribut – meme si par-ci par-la, il y a des pays ou l’on procede a des prelevements d’opinions (sondages) de maniere reguliere – mais helas et toujours ou presque, de maniere interesse’e – c.a.d. a la recherche de chiffres comme appuis a des theses predefinies. D’ailleurs, ici aux USA, c’est devenu automatique, les medias se presses a annoncer « des etudes » (chacun la sienne) pour annoncer des tendences « societales » souvent contradictoires, incoherentes et surtout unfonde’es… c.a.d. comme dit l’addage: « Les chiffres sont tres sensibles, presse-les un peu et ils vous diront ce que vous voulez! » – Heureusement que notre SAVON n’y touche pas, aux chiffres, pour la simple raison, que l’ethique l’obligerait a dire quels chiffres qu’il ferait parler, et surtout QU’EST-CE QU’IL AIMERAIT LEUR FAIRE DIRE.

    Comme c’est pessimiste ce que j’ecris. Pas grave des lors que je corrige. Voici une video du lancement de la recket de SpaceX « effectue' » hier a partir de la floride. Ouvrez bien les yeux, vous apparcevrez un rat ou une souris sur le reacteur. Qu’elle ne tombe pas s’expliquerait peut-etre par l’absence de gravite’ sinon celle de la rocket-meme. Mais les toubibs d’entre-vous, pourriez-vous me/nous dire, SI LES RATS/SOURIS RESPIRENT OU PAS?
    https://www.youtube.com/watch?v=yHQjkor4rX4

    Karamazov
    2 juin 2020 - 16 h 23 min

    Tovarichs Zombretto et Abou Stroff je vous salue.
    On dirait que qu’il a lu Marx chez L’imam Ghafour .IL croit que le marxisme ça se psalmodie . c’est pour cela qu’il n’arrête pas de keurerer. Il confond méthodologie et roqya. Il n ‘analyse pas il exorcise .
    Autrement , il lui suffisait de regarder notre société pour se rendre compte qu’aucun précurseur de changement n’existe, qu’aucune condition pour son dépassement n’est visible dans notre société.

    On lui a dit que si le peuple est capable de colère, s’il peut être terro… heu , terrifiant, il peut renverser la table et ch…. dessus , puis recoller les morceaux et continuer comme avant , comme il y a vingt ans, comme si de rien n’était , il ne saura jamais , transformer la société.

      Anonyme
      2 juin 2020 - 17 h 04 min

      J avais raison AP c est entre camarades Popov.Da da

    Zombretto
    2 juin 2020 - 14 h 55 min

    Pour ajouter à mon post précédent: une révolution marxiste ne pourra non seulement avoir lieu que dans un pays capitaliste hautement développé, mais en plus il faudra que ce soit un des pays les plus puissants militairement ou plusieurs pays en même temps. Sinon le reste des pays capitalistes fera tout pour saboter ou carrément écraser cette révolution.
    Et pour illustrer ce que je disais de l’URSS et de marx, marx pensait que la Russie pouvait passer directement du féodalisme au communisme, mais seulement avec l’aide d’anciens pays capitalistes développés devenus communistes après qu’une révolution prolétarienne y ait eu lieu. Ce ne serait donc que comme extension d’une révolution prolétarienne ailleurs en Europe que les paysans russes auraient pu passer à plus ou moins court terme au communisme. Sans révolution prolétarienne préalable en Occident, aucune chance de succès du communisme en Russie. Mais au lieu de jouir de l’assistance du prolétariat de pays où ces révolutions anticipées n’ont jamais eu lieu, c’est au contraire plutôt aux attaques des pouvoirs capitalistes de ces pays qu’ils ont dû faire face.
    Au final, au lieu d’être la dictature de l’immense majorité des travailleurs sur la petite minorité des propriétaires exploiteurs, en URSS on a plutôt vu l’inverse: la dictature d’une petite minorité sur la vaste majorité. Rien de marxiste.

    Zombretto
    2 juin 2020 - 14 h 02 min

    « …les révolutions marxistes ont opéré un changement politique… »
    Quelles Révolutions Marxistes??!!… Où ça? Quand? Comment ça?
    Serait-ce une allusion à l’ex-URSS? Ou peut-être la Chine? Cuba alors? Sinon sûrement la Corée du Nord, non?… C’est ça, les Révolutions Marxistes?
    Ce qui s’est passé dans ces pays a très peu à voir avec le marxisme. Aucune révolution marxiste n’a encore vu le jour sur terre. Une révolution marxiste doit nécessairement avoir lieu dans un pays capitaliste développé, avec des moyens de production avancés et du personnel hautement qualifié, arrivé à un point où les rapports de production ne sont plus viables. Pour changer ces rapports de production, c’est à dire mener une Révolution, il faudrait d’abord que ces rapports de production existent, et pour qu’ils existent il faudrait d’abord que les moyens de production existent, wa ila akhirihi. Ces pays sus-cités n’avaient pas de rapports de production capitalistes « mûrs ». C’étaient tous des pays essentiellement agricoles. Ils ont essayé de jouer à saute-mouton dans l’histoire, passer du mode de production féodalo-proto-capitaliste au communisme. C’est bien beau d’essayer mais c’est voué à l’echec. C’est comme essayer de tirer un train de marchandies de 250 wagons chargés de gravier avec un moteur de mobilette comme locomotive.
    Une anecdote: après la mort de Marx, les premiers bolcheviks (je ne me rappelle pas les noms individuels, ni la date exacte, malheureusement) sont allés rendre visite à Engels. Ils lui ont exposé leurs plans pour voir ce qu’il en pensait. Il leur a répondu (et j’écris de mémoire) à peu près en ces termes: « Renverser le Czar, oui, ça je n’ai aucun doute que vous pourrez l’accomplir. Mais instaurer le communisme, non! Vous n’avez tout simplement pas les conditions requises pour ça. » En d’autres termes, vous pouvez toujours courir.
    Les bolcheviks lui ont répondu qu’ils connaissaient mieux la Russie que lui, ce à quoi il a haussé ses épaules, « boff, à votre guise… »
    Moins d’un siècle après, on sait tous ce qui s’est passé.

      Argentroi
      2 juin 2020 - 16 h 41 min

      Engels mort en 1895 n’a jamais connu le bolchévisme dont les origines n’apparurent qu’en 1903 et n’arrivèrent à maturité qu’en 1917.

        Zombretto
        2 juin 2020 - 17 h 11 min

        Je parle de leurs precurseurs. Je les appelle tous des bolcheviks.

        Zombretto
        2 juin 2020 - 19 h 02 min

        Tu as raison, le parti n’a été crée qu’en 1903, mais il n’est pas tombé du ciel en 1903. Il avait une longue période de gestation, comme le FLN ou la plupart des partis du monde entier. Je parlais des premiers précurseurs de la révolution russe, et je ne me rappelle plus les noms. En tout cas ce n’était pas Lenine.

    Merci à Kadour Naimi
    2 juin 2020 - 13 h 45 min

    Merci Monsieur Kadour pour votre article ! C’est sûr que certains internautes mal intentionnés ne feront pas l’effort de comprendre le bien fondé de votre argumentation ! Bravo et merci d’aller au cœur des choses et des événements sociopolitiques, donc aux « noumènes » au sens originel de Platon ou au sens de Kant, et ne pas rester seulement au niveau des « phénomènes » ou des « épiphénomènes ».

    Karamazov
    2 juin 2020 - 11 h 14 min

    Hassoun , « désaliénante » la théologie enni, ta3 Saint- Qeddour. Désaltérante, c’est la 1664 de Chez Da Cha3vane , qui l’est.

    Wamma ba3d,

    Saint-Qeddour a avalé son érudition avec ses arêtes et sa coquille. Il sait ce que c’est la théorie, il sait aussi ce que c’est la praxis. Sauf qu’il préfère la théoire qui le dorlote et le flatte à la praxis qui lui fait des misères et le malmène. Il a des convulsions de LUCidité qui le torturent pour le ramener à la raison , par la queue. C’est à ses moments-là qu’il balbutie quelques mots sensés avant de retourner se perdre dans ses éLUCubrations.

    C’est pour cela qu’au début du Hirak qui l’avait surpris il y a vue une « a-nomie », hachakoum, puis une révolution, avant de se renier pour se pommer dans de scabreuses conjectures .

    Nous on lui a spliker , qu’il n’y avait ni révolution ni anomie . C’est son impulsivité qui a fait bouger la populace a cause de l’humiliation du cinquième mandat.

    Les peuples totalitaires qui se shootent à la religion sont portés naturellement par leur instinct grégaire aux regroupements . Ils le font cinq fois par jour depuis 15 siècles Pour eux un vendredi ba3d thor c’est une promenade.

    Bien sûr il y a quelques illuminés , Comme Y.B, Akika (Algiré mounamour,) et Saint-Qeddour qui sont venus, en tirant au flanc, magnifier ce mouvement sans s’en rendre compte que c’est pour le compte de Bouchachi , Belhadj, Tabou, toute la vielle garde , qu’ils le font. Ou en connaissance de cause , car nous traversons une époque de conversion.

    Si Qeddour sait ce que c’est un boulon, il conçoit bien que pour le dévisser il faut une clef adaptée. Mais il s’acharne à vouloir se faire croire qu’il suffit d’en avoir l’idée pour que cela se fasse.

    C’est pour cette raison qu’il continue à traire son bœuf avec acharnement et à nous inonder avec son onanisme .

      Abou Stroff
      2 juin 2020 - 13 h 48 min

      Komrad, je te salue!
      K. N. ne semble pas avoir compris que:
      « Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d’existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. » K. Marx.
      en d’autres termes, tant que la rente permet à la marabunta d’accumuler des richesses et d’acheter la paix en distribuant des miettes de rente aux tubes digestifs qu’elle (la marabunta) avilit et réduit à des moins que rien, le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation a encore de « beaux jours » devant lui.
      en effet, ni la marabunta, ni les tubes digestifs n’ont intérêt à ce que le système qui les gave et les nourrit disparaisse.

    Karamazov
    2 juin 2020 - 9 h 31 min

    Revoilà donc Si Qeddour rabroué par l’évidence mais au lieu de se mordre la queue et de se con-fesser il nous redouble de férocité et d’arrogance pour se venger.

    Il aurait pu au moins commencer par un brin d’auto-critique pour s’être fourvoyé et enfonce le doigt dans ses yeux jusqu’à la clavi-cule pour revenir à la raison. Mais lui , non, c’est en fauderchant et passant par derrière, comme s’il voulait lui enfoncer un couteau dans le dos pour se venger comme si c’était elle qui l’avait abandonné. On croirait que c’est malgré lui que la réalité l’a ramené à la raison en le tirant par la queue comme YB .

    Après avoir abjuré tout forme de rationalisme et s’être converti aveuglement au messianisme hirakien il est en est revenu plein d’aigreur et de dépit ,défroqué, ingrat et vindicatif.

    On aurait cru qu’il aurait au moins achevé sa théologie au Hirak, ou qu’il lui aurait fait ses Adieux élégamment pour y avoir profondément cru. Au lieu de cela il la lui a bâclée avant de lui tirer au Luk. Du vrai travail d’Arabe !

    C’est qu’il continue .

    Dès le début du Hirak , nous lui avions dit que rien n’a changé dans la société , aucun bouleversement culturel , économique , scientifique, etc… n’avait affecté la société pour espérer un changement.

    Et nous lui avions spliké en long et en large et de travers que la condition sine qua non pour un changement doit commencer par une critique radicale de la culture , de la société , et de la religion. Mais, lui, rappelez-vous ce qu’il a fait : au lieu de cela il s’est trouvé une vocation pour l’apostolat hirakien , et il s’est consacré à lui faire une théologie. C’est carrément en rampant qu’il s’est converti et avec grand bruit , puisqu’au lieu de manger sa djellaba discrètement il a voulu être plus imam que Qaradawi et Tourabi réunis avec le plus saugrenue et le plus oxymore des blasphèmes : la théologie désaltérante,

    Vous allez croire que Saint-Qeddour s’est acheté une nouvelle conscience , et s’est rendu compte que le Hirak n’est qu’un mouvement messianique processionnaire et incantatoire , et qu’il ne portait en soi aucun renouveau.

    Que nenni ! Il est à peine déçu, même pas mal, il a trop peur de l’évidence pour liquider son oedipe hirakien ? Même si celui-ci le mettait dehors il n’en sortira pas.

    Nous lui avions spliké qu’une révolution c’est le changement en chantier , et non seulement un désir et des velléités. Nous lui avions rappelé que le Hirak c’est le contraire car il revendique ses archaïsmes et les scande comme slogans.

    Abou Stroff
    2 juin 2020 - 8 h 52 min

    les changements émergent lorsque des formations sociales produisent, grâce à leur propre reproduction, les conditions objectives et subjectives de leur propre dépassement.
    ainsi, le mode de production esclavagiste s’est reproduit en accentuant les contradictions entre le maître et l’esclave qui a débouché sur le dépassement du premier nommé, tandis que le mode de production féodal s’est reproduit en exacerbant la contradiction entre seigneurs et serf qui a débouché sur le dépassement du féodalisme par le système capitaliste.
    enfin le mode de production capitaliste, grâce à ou à cause de l’accumulation des richesses à un pôle et le dénuement le plus abject au pôle opposé, ne peut, à terme que creuser sa propre tombe en tant que système.
    ceci dit, qu’en est il de la formation sociale algérienne?
    la formation sociale algérienne ne se reproduisant pas par le travail productif (le travail qui génère la plus-value) mais se renouvelant quasiment à l’identique grâce à la consommation non productive de la rente pétrolière, il est tout à fait inutile de rechercher une opposition digne de ce nom une lutte de contraires qui déboucherait sur un saut qualitatif.
    en effet, les « acteurs politiques » n’ont pas de projets de société différenciés et ne peuvent pas en avoir puisque les couches sociales qui aspirent à un réel changement sont, à cause du système rentier, tout à fait minoritaires. il y a, en caricaturant un petit chwiya, plusieurs ensembles en présence: le premier contrôle la distribution de la rente (il est prêt de la mangeoire) et essaie d’imposer le statu quo pour continuer à jouir des bienfaits de la rente tandis que d’autres ensembles qui sont marginalisés par la distribution qu’impose le premier veulent simplement se rapprocher de la mangeoire pour se gaver au même titre que le premier. il reste un ensemble minoritaire qui prend ses désirs pour la réalité et discourt sur la république, sur la démocratie, les droits de l’homme, les élections propres et honnêtes, la liberté de conscience, l’égalité des sexes, etc..
    moralité de l’histoire: puisque, contrairement aux systèmes esclavagiste, féodal et capitaliste, le système rentier ne produit pas ses propres fossoyeurs, l’unique solution est qu’une force externe (une baisse prolongée du prix des hydrocarbures, par exemple) le détruise ou qu’un miracle surgissent (l’émergence d’un HOMME de la trempe de Mandela ou de Bourguiba ou de Ataturk). toute autre option est vouée à la reconduction du système qui nous avilit depuis 1962.

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