Ahmed Ouyahia assiste à l’enterrement de son frère menotté et encerclé
Par Mounir Serraï – L’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia a été emmené de la prison d’El-Harrach au cimetière de Garidi, à Alger, pour assister à l’enterrement de son frère Laïfa, décédé dimanche d’un infarctus. Des images diffusées en direct par les chaînes de télévision «offshore», on voyait bien un Ahmed Ouyahia amaigri, vêtu d’un polo bleu marine, menotté, avançant aux pas longs, entouré d’une dizaine d’éléments des forces spéciales de la Gendarmerie nationale.
Ahmed Ouyahia était visiblement très affecté par la perte de son frère avec lequel il aurait pourtant entretenu des relations tumultueuses à l’époque où il était au pouvoir. On se souvient d’ailleurs des critiques acerbes de Laïfa Ouyahia à l’encontre de son frère, l’invitant à quitter le pouvoir. L’enterrement s’est donc déroulé sous haute surveillance.
Il faut souligner que suite au décès de Laïfa Ouyahia, avocat et frère d’Ahmed Ouyahia, le tribunal de Sidi M’hamed a suspendu le procès d’Ali Haddad qui s’est ouvert hier. Un procès dans lequel il implique Ahmed Ouyahia ainsi qu’Abdelmalek Sellal et une dizaine d’anciens ministres et ex-walis. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes n’ont dit que du bien de Laïfa Ouyahia, un avocat de profession qui a mené une vie simple dans un quartier populaire modeste à Dergana, à l’est d’Alger.
La veille de son décès, Laïfa Ouyahia, qui défend son frère dans une vingtaine d’affaires dans lesquelles il est poursuivi en tant qu’ancien Premier ministre, a dénoncé la retransmission des audiences mais aussi la surcharge des dossiers à cause de la fusion de plusieurs affaires en une. Il a évoqué dans une déclaration faite à la presse l’impossibilité de prendre connaissance dans un laps de temps du fonds de tous ces dossiers contenant chacune plus de 700 pages.
Ainsi, le décès de Maître Laïfa Ouyahia serait causé par un emploi du temps intenable, en raison du calendrier imposé par la justice pour instruire tous les dossiers dans lesquels son frère est impliqué, et ce, en un temps record, soit avant le 15 juillet prochain. Le défunt avocat n’a quitté le procès du patron de Sovac, Mourad Oulmi, qui a duré trois jours, que pour répondre le lendemain à l’audience de l’ancien président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad, dans une autre procédure qui devra durer une semaine non-stop.
M. S.
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