Les anciennes mosquées d’Oran dans l’attente de restauration

mosquée pacha Oran
La mosquée du Pacha à Oran ville. D. R.

Des actions ont été entreprises pour la restauration et la réfection de plusieurs sites comme Djamaâ Hassan-Pacha, la mosquée Bey Mohamed-Benothmane El-Kebir ou encore Imam-El-Houari, parmi les plus anciennes d’Oran, a appris l’APS auprès du directeur local des affaires relieuses et des waqfs, Messaoud Amirouche. Cette démarche est soutenue par la décision du président de la République, qui, à l’occasion de Youm El-Ilm, avait préconisé la restauration de toutes les vieilles mosquées du pays. L’objectif étant, à la fois, de rendre hommage aux grands hommes et aux érudits ayant marqué l’histoire du pays et sauvegarder les lieux de culte, pôles de la résistance contre l’acculturation et la spoliation de la personnalité algérienne.

Incontestablement, la ville d’Oran recèle des mosquées, véritables mémoires témoignant de sa longue et riche histoire. La mosquée du Pacha, l’une des plus anciennes de la ville, a été construite par le Bey Mohamed El-Kebir, suite à la libération d’Oran, en 1792, après près de trois siècles d’occupation espagnole, comme le précise le chef de service culture islamique et enseignement coranique à la même direction de wilaya, Mokhfi Boukhemacha. En 2009, la mosquée a été fermée après l’apparition de fissures sur sa plateforme, les colonnes et ses différents éléments de soutien.

En 2017, un accord a été signé pour restaurer la mosquée et le palais du Bey entre la Direction locale de l’urbanisme et de la construction et l’Agence turque de coopération et de développement (TIKA). Les travaux devaient être financés par le groupe turc Tosyali-Algérie. Seulement, jusqu’à présent, le projet est resté au stade des études techniques, précise-t-on à la Direction des affaires religieuses.

L’autre mosquée, celle de Mohamed-Benothmane-El-Kébir, s’étendant sur 1 394 m2, a été construite en 1799 sur la rive ouest de l’oued de Ras El-Aïn. Les forces d’occupation française l’ont transformée en hôpital militaire (Baudens). Certains de ses éléments architecturaux ont disparu, précise-t-on à la Direction locale chargée du secteur. Elle a été restaurée en 1980 mais son minaret est aujourd’hui menacé d’effondrement puisqu’on enregistre fréquemment des chutes de pierres au niveau de ce site. En outre, les Turcs ont également édifié la mosquée du Bey, dans le quartier de Kherguetah, en 1793.

Pour sa part, la Mosquée Imam-Sidi-El-Houari, une zaouïa, a été construite par le saint homme Mohamed Benomar El-Houari (1350-1439) dans l’actuel quartier populaire éponyme de la ville. Le mausolée de ce saint homme, construit à proximité de la mosquée, est visité, à ce jour, par la population locale et par les touristes nationaux et parfois étrangers de passage à Oran. La zaouïa et son école, remontant à la période zianide, se sont occupées de l’enseignement des sciences théologiques et de la diffusion des préceptes de la religion musulmane.

Après le début de la colonisation française, le site a été transformé en armurerie et en dépôt de matériel militaire. La mosquée n’a repris sa fonction qu’après le recouvrement de l’indépendance. D’une surface de 1 452 m2, la mosquée a bénéficié de travaux de restauration en 2015.

R. C.

Commentaires

    Anonyme
    26 juin 2020 - 17 h 10 min

    Ce qui est bien à Oran, c’est que les habitants ont le luxe de voir leurs écoles et leurs hôpitaux dans un parfait état et il reste même de l’argent pour restaurer le moindre minaret qui s’élève dans le ciel…

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